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En 50 ans, les prévisions des scientifiques qui paraissaient de la prospective hypothétique sont devenues notre réalité. Le changement climatique est là, la 6ème extinction des espèces est en cours, les écosystèmes se dégradent à vue d’œil. Les conséquences de cette entrée dans l’anthropocène nous mettent face au tragique ultime de l’histoire c’est-à-dire les conditions de survie de l’espèce humaine.
La constitutionnalisation de l’écocide, l’instauration d’une loi de transition écologique suivie au même rang que la loi de finances, la systématisation d’étude d’impact écologique pour toute loi ou texte d’application, l’interdiction de loi ou d’amendement induisant des charges sur le climat ou la biodiversité et un véritable contrôle des lobbys afin de garantir une loi au strict service de l’intérêt général seraient des avancées indispensables pour commencer à faire face aux enjeux à venir dans le système représentatif actuel. Cela ne suffira pas.
Les humains, face aux grandes catastrophes ont malheureusement besoin de boucs émissaires pour se laver du passé et reconstruire un avenir sur de nouvelles bases. Dans 10 ou 15 ans, vous aurez près de 60 ans, se tiendra sans aucun doute un «Nuremberg» de l’effondrement des écosystèmes. Ancien banquier d’affaires, ministre des finances, fondateur d’un mouvement politique productiviste et néolibéral qui vous a permis d’être président de la 6ème puissance économique du monde, vous serez une cible privilégiée pour ce tribunal. Soyez assuré que les capitalocrates, ayant organisé, par leur influence ou leurs actions, la destruction massive et systématique des écosystèmes, seront considérés comme peuvent l’être aujourd’hui les esclavagistes.
Vous avez peut-être un « trou de souris » pour échapper à cette condamnation sans appel. Dans votre cas il ne suffira pas d’appliquer « sans filtre » les 650 mesures de la Nupes, il vous faudra être vraiment disruptif. Vous devrez trouver votre chemin de Damas afin d’être un des principaux artisans de la destruction de la religion du productivisme et de la propriété lucrative pour la remplacer par celle de la gestion des communs, seul moyen de changer de paradigme pour sortir de la capitalocène et assurer la survie de l’espèce.
Mais pour emmener la France et l’Europe dans ce chemin il vous faudra sortir d’une verticalité surplombante et redonner aux citoyens un véritable pouvoir afin que nous devenions tous des gestionnaires coresponsables des biens communs. Il sera indispensable d’accompagner l’agonie des systèmes représentatifs actuels pour faire naitre une véritable démocratie combinant harmonieusement représentation élective, représentation par le sort et démocratie directe dans toutes les organisations humaines. Pour cela le temps d’un processus constituant, en France comme en Europe est venu.
Réfléchissez y !
Rendez-vous dans 15 ans…