L’école, les quartiers, les pauvres
Promis à l’abandon,
Les gens font face !
Les soignants se sont mobilisés, au nom d’un principe, d’un idéal aussi: sauver la vie des gens. Des solutions ont été trouvées alors que l’hôpital public et les ehpad vivent un régime de restrictions sévères depuis des années.
L’exécutif, quant à lui, emploie l’essentiel de sa force à maintenir les standards de l’économie à niveau. Dans la lutte engagée contre l’épidémie, il s’est dit tout d’abord en guerre, puis a promis, assuré, et aujourd’hui garanti une détermination sans faille, mais son action consiste pour l’essentiel à décréter la date du confinement et celle de sa fin.
Pour le reste, l’indispensable, les équipements, les tests, l’organisation aussi, manquent. A l’évidence, les seules règles que ce gouvernement connaît sont celles du marché, celles qu’il pratique en toute circonstance. Aussi, s’est-il obstinément refusé, sous divers prétextes et mensonges d’Etat, à s’atteler à la tâche de la production de masques comme de tests. Le dépistage est pourtant susceptible de combattre efficacement le virus. Il est désormais préconisé par les autorités mais ne semble être qu’une promesse fallacieuse de plus.
L’Etat a menti. Certains diront tout l’ordinaire des mensonges de cette espèce. Mais pour tout ceux qui ont cru en la parole publique, espéré et attendu vainement les équipements dans les hôpitaux, les centres et lieux de consultation, de ravitaillement, de transport, finalement partout, mentir a une signification véritable. Celle qui tient à la responsabilité de la puissance publique. Les décisions de l’exécutif sont censées répondre aux besoins de gens et ne sauraient reposer sur le mensonge ou l’ordonner, encore moins porter préjudice aux victimes de l’épidémie. Les conséquences de ces agissements constituent une faute irréparable.
L’école
Responsabilité, égalité, liberté
Il est dit que l’instruction est obligatoire, que les autorités publiques sont responsables des enfants à l’école.
Or l’école devient facultative le 11 mai. Donc, la responsabilité des parents s’exerce, celle des autorités publiques disparaît. Cette disparition est un abandon et non l’expression d’une liberté, celle du choix par les parents de mettre leur enfant à l’école. Et ce, pour trois raisons :
1/ La protection des enfants comme des adultes contre le virus, qui circule toujours, est faible. Tous les enfants ne peuvent être tous accueillis et tous protégés à l’école.
2/ C’est néanmoins le moment choisi pour accueillir les enfants, dans de mauvaises conditions.
3/ La disparition de la responsabilité des autorités fonde les parents, investis d’une responsabilité qui n’est pas la leur, à ne pas envoyer les enfants à l’école.
Il est, de plus, une contre-vérité d’affirmer que les autorités aient, soudainement, le souci de l’égalité des enfants à l’école alors que l’inégalité de l’accès aux connaissances domine la société.
Le but de l’égalité à l’école est l’élévation de l’aptitude des enfants, de tous les enfants.
En France, l’Etat est responsable de l’école, non les parents. Désigner les parents comme responsables, en lieu et place de l’école, donc de l’Etat, installe un régime d’exception qui verra l’inégalité des conditions de vie et d’apprentissage des enfants se renforcer. Le régime de responsabilité des parents conduit ici à l’inégalité. Laquelle n’est pas une liberté.
La santé a pour but de lutter contre la maladie, l’école celui de rassembler tous les enfants autour de l’éducation.
C’est une fois l’ouverture des écoles possible pour tous que les enfants devront aller à l’école.
Les quartiers
La pauvreté publique
L’Etat est-il une autorité, un pouvoir de lutte contre la pauvreté ?
Les pauvres sont plus nombreux, au moins deux ou trois fois plus. Dans les quartiers, l’entraide existe, la distribution de nourriture est organisée par quelques uns. Dans une cité, ils l’appellent “l’aide aux pauvres”. Des habitants donnent de l’argent, d’autres de la nourriture, des commerçants distribuent aussi un peu de leur stock. Les sacs de nourriture confectionnés par des volontaires sont distribués entre 16h et 18h. Une équipe fait la cuisine et fournit des repas à 150 ou 180 personnes dans des barquettes, entre 18h30 et 20h30 et après il n’y a plus rien. Comme les moyens sont limités, chacun ne peut venir prendre un repas qu’une fois par semaine. Certains reviennent plus souvent. Comme dit un ami qui participe à la distribution : « on ne va pas les laisser mourir de faim ». Toutes sortes de gens en bénéficient : beaucoup de mères de famille, des gens du quartier, des résidents des foyers, des gens qui sont à la rue.
Les gens, on le voit, s’organisent. Ils donnent un peu de ce qu’ils possèdent, un peu d’eux-mêmes aussi quand ils viennent sur place, souvent avec des membres de leur famille pour distribuer les repas.
Le défaut de la collectivité publique, à qui incombe le devoir de réduire la pauvreté, n’empêche pas les gens de s’entraider avec courage et simplicité. Mais ce que le quartier entreprend n’exonère pas l’autorité publique de son obligation à l’égard des gens pauvres. Sa responsabilité, au nom de ce qui est dû à chacun pour vivre, est engagée.
Son devoir est de réparer les conséquences de la pauvreté publique, et, en priorité, empêcher que quiconque ne souffre de la faim dans ce pays.
Dans l’attente d’une possibilité pour chacun de disposer d’un revenu suffisant pour vivre, la puissance publique doit organiser rapidement les distributions gratuites de repas nécessaires aux gens pauvres et à leur famille.
Se saisir de l’égalité
Contact : sesaisirdelegalite@gmail.com
Se saisir de l’égalité
Notre but est l’égalité, la justice et la paix civile. Aujourd’hui, règne la politique des intérêts, du profit, de la corruption et de la division des gens. Elle n’a pas d’autre finalité. Au fond, elle n’est pas un idéal, elle n’est rien. Il faut décréter la fin d’un monde sans finalité.
La paix civile est une aspiration naturelle à la paix mais aussi une volonté qui tient au réel et lui donne une signification véritable. Elle est une réponse aux tentatives renouvelées de guerre intérieure menées par l’Etat.
Une guerre d’exaltation du mépris, de la provocation et de la division contre le peuple tel qu’il est aujourd’hui : les gens des cités, les migrants, les gilets jaunes et d’autres encore. La guerre entre les gens ne règle pas leurs divisions. Elle en est une forme primitive, source de destruction. L’idée d’une paix civile immédiate est une cause publique qui unit les gens.
Nous sommes des militants partisans du traitement des situations telles qu’elles s’ouvrent à quiconque pour leur trouver issue malgré, ou contre s’il le faut, l’Etat, les élections, le gouvernement, les partis et les machineries d’opinion.