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Billet de blog 11 février 2025

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Présidentielles 2027, les revenants, les brailleurs et les secrets

Depuis la dissolution invoquée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier, la Vème république connaît une crise de régime sans précédent. Cette crise, amène à faire penser plus tôt que prévu à la prochaine échéance majeure, la présidentielle de 2027. Laissons nous tenter par quelques devinettes.

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Tous les cinq ans, les Français se rendent aux urnes pour l’élection la plus symbolique : la présidentielle. Vue comme un redoutable marathon, entre les parrainages, les débats, les meetings en grande pompe et les scandales, elle réunit d’impitoyables adversaires prêts à tout pour remporter le totem de l’arène politique. Emmanuel Macron, qui dispose des pleins pouvoirs présidentiels depuis déjà presque huit ans, fait face à l’usure de ses deux mandats et à la terrible crise politique qui secoue le pays depuis la dissolution du 9 juin. En bref, la Cinquième République tremble, et le moins que l’on puisse dire, c’est que certains se préparent pour la suite. D’ailleurs, vous avez sûrement, comme beaucoup de Français, une première idée des candidats qui s’affronteront en 2027 : Jean-Luc Mélenchon, qui tente déjà de réunir les 500 parrainages, Marine Le Pen – du moins si la triple candidate ne se retrouve pas inéligible. N’oublions pas non plus Édouard Philippe, qui, après avoir pris une certaine distance idéologique avec le chef de l’État, s’est officiellement déclaré candidat pour ladite élection. Jusque-là, c’est plutôt facile à suivre : une troïka de candidats dont l’un pense représenter la gauche, l’autre la République et le troisième, les Français. Mais, par les temps qui courent, pourquoi ne pas se livrer à un exercice amusant mais habituellement proscrit : un peu de politique-fiction ?

Un président devrait lire ça 

D’abord, si vous suivez bien l’actualité politique, vous avez peut-être remarqué le retour en force de François Hollande. En tant que député, bien sûr, cela n’est un secret pour personne, mais avez-vous fait attention à l’image que se donne l’ancien président dans les médias et sur les réseaux sociaux ? Il court de plateaux en plateaux, fait des déclarations sur X, appelle à la stabilité pour la France et marque son opposition à Jean-Luc Mélenchon. En homme raisonnable et expérimenté, il est écouté avec attention et se réintroduit en politique avec une certaine finesse. Il a récemment créé son propre podcast intitulé Un président devrait écouter ça, référence au livre publié à la fin de son quinquennat, et il s’immisce même sur YouTube, notamment sur la chaîne de Gaspard G, un vidéaste de vulgarisation politique. Dans une vidéo publiée courant janvier, François Hollande raconte les attentats du 13 novembre 2015 et livre quelques anecdotes poignantes jusque-là restées inconnues. Avec tout cela, celui qui avait dû renoncer à se représenter en 2017 se remet au goût du jour. Mais se présenter à la présidentielle dix ans après avoir détruit son propre camp, est-ce réellement envisageable ? Ce n’est pas à nous d’en juger.

Dominique De Villepin, candidat LFI ? 

Ensuite, si vous êtes du genre à lire entre les lignes, vous avez sûrement aussi vu passer les nombreuses interventions télévisées de Dominique de Villepin. L’homme du discours contre la guerre en Irak aux Nations unies préparerait-il lui aussi l’élection présidentielle ? À 71 ans ? Étonnant, mais pas impossible. Même si l’ancien Premier ministre a été apostrophé lors de la récente publication d’un document actant le coût logistique très élevé des anciens Premiers ministres, cela ne l’a pas empêché de se faire entendre. À gauche d’abord, en déclarant sa position intransigeante sur la question palestinienne, puis en participant aux fêtes de l’Humanité, où il a été acclamé et reçu en bon prince. En fait, le paysage politique s'est tellement décalé à droite que l'ancien premier ministre se retrouve aux côtés des "islamo- gauchistes" et "éco-terroristes"  Mais ce n’est pas tout. Il a également donné une longue interview au site d’information Mediapart, face à un Edwy Plenel très à l’écoute. Diffusée sur YouTube, la vidéo d’une heure dix cumule déjà plus d’un million de vues. Mais venons-en à notre sujet. Dans ladite interview, il ne se déclare officiellement candidat à rien, mais explique que de grands combats politiques approchent et qu’il se doit d’être au premier plan pour les mener. Le diplomate se sait respecté par sa droite et dispose d’une fenêtre de tir à sa gauche. Ira-t-il ? C’est une possibilité.

Pas le sujet pour l'instant ? 

Pour finir avec un troisième candidat surprise, il a fallu réfléchir longtemps au plus discret. Nous pourrions parler pendant des heures et spéculer sur les candidatures de Gabriel Attal et Jordan Bardella – certes un peu trop jeunes, mais qui ne manquent ni d’ambition ni de toupet. Nous pourrions aussi parler de ceux qui se font voir, qui gesticulent, comme Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et même François Bayrou, qui, on le sait, nourrissent tous trois des ambitions qui ne se limitent pas à la fonction ministérielle. Mais pourquoi ne pas être un peu plus subtil en choisissant, par exemple, de se pencher sur la discrète présidente de l’Assemblée nationale ? En effet, Yaël Braun-Pivet occupe le perchoir depuis 2022 et n’hésite jamais à se positionner en marge des décisions présidentielles. Elle s’est montrée très critique face à la dissolution, expliquant explicitement s’y être opposée, et multiplie les interventions publiques et interviews. De plus, elle a elle aussi participé à une récente vidéo YouTube. À croire qu’ils se sont passé le mot ! La chaîne Le Crayon l’a en effet accueillie dans un contexte un peu particulier, puisqu’elle passait au détecteur de mensonge, avec comme objectif de « savoir si les politiques nous mentent », comme l’explique le titre de la vidéo. Même si l’interview n’a pas rencontré un franc succès, cela reste une belle manière de se faire connaître et de s’inscrire dans l’ère du temps. Pour finir, la présidente de l’Assemblée a déclaré dans une récente interview accordée au Parisien à propos d’une possible candidature les mots suivants : « Ce n’est pas le sujet pour l’instant, mais cela ne veut pas dire que ça ne m’intéressera pas le moment venu. » Que voulait-elle dire par cette phrase ? Chacun y voit ce qu’il veut. Nous ne faisons ici qu’un peu de spéculation.

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