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Billet de blog 13 mars 2017

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Nous n'appelerons pas à voter Macron, le progrès c'est Hamon (Mouvement des progress)

Le 10 mars, Robert Hue annoncait son soutien personnel à Macron. Mais nous ne sommes pas dupe, c'est tout le Mouvement des Progressistes que son fondateur essaye d'entrainer avec lui. Nous hommes politiques engagés à gauche, ayant construit notre engagement dans la lutte contre la pauvreté, une écologie humaine, c'est une renoncement insupportable, une abdication, un renoncement.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alors que le débat d’idées tarde à émerger, tant la campagne des élections présidentielles est kidnappée par les affaires judiciaires des uns et les jeux d’alliances des autres, nous, membres du Mouvement des Progressistes  ou candidats aux élections législatives pour ce mouvement, affirmons que seul  le programme présenté par Benoit Hamon est à même de représenter  les idées qui nous ont amené à nous engager. 

Lors de sa création, notre mouvement appelait à un engagement citoyen, à sortir des logiques d’alliances politiciennes, à faire émerger de nouvelles figures qui incarneraient une nouvelle façon de faire de la politique.

Notre mouvement en appelait à ces citoyens non encartés, éloignés jusqu’alors des partis, convaincus que la politique ne peut être une profession mais un engagement au bénéfice du plus grand nombre.

Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, nous nous sommes développés en portant la conviction que la finance ne saurait être la mesure de toute chose, et que le progrès n’avait de sens qu’en entraînant une hausse de la qualité de vie de tous les citoyens.

Nous en appelions alors à un renforcement des services publics, des droits des travailleurs. Nous construisions un système éducatif qui assure la culture générale de tous, qui soit respectueux de l’enfant, qui inculque le sens critique.  

Nous appelions à  une refonte de la fiscalité, à des droits nouveaux pour les personnes en situation de handicap, à une écologie humaniste, et à des réformes législatives en ce qui concerne tous ceux qui sont privés de toit:  

justice sociale, amélioration des conditions de vie de tous, lutte au côté des plus démunis dans un système économique raisonné, fondaient  alors nos actions.

Nous avons soutenu la candidature de François Hollande et tenté - souvent en vain -  d’infléchir l’orientation politique du candidat pour lequel nous nous étions engagés.

Certains d’entre nous ont participé à l’action de « nuit débout », convaincus qu’il y avait entre ce mouvement populaire spontané et notre organisation, des passerelles, l’idée que les citoyens doivent reprendre le pouvoir sur les partis politiques sclérosés. 

L’annonce le 28 février dernier de Sébastien Nadot, candidat de notre mouvement, puis le 10 mars de Robert Hue, président du MdP, de leur ralliement à la candidature d’Emmanuel Macron, est une rupture d’avec toutes les valeurs que nous avons pu défendre depuis la création de notre mouvement.

Nous ne pouvons nous reconnaître dans un projet de gouvernement qui prévoit la casse du service public. Les 120.000 fonctionnaires dont Macron réclame la tête s’ajoutent aux 100 300 qui ont déjà disparu entre 2009 et 2014.  

Nous ne pouvons nous reconnaître dans un candidat qui rejette sur les chômeurs la responsabilité de leur situation économique et les somme de trouver n’importe quel travail, immédiatement, sous peine de les priver de toute protection. 

Nous ne pouvons nous en remettre à un homme qui respecte tant les partenaires sociaux qu’il veut leur soustraire la gestion de l’assurance chômage.  

Nous qui avons toujours porté la revendication d’un contrôle des fonds publics versés aux entreprises privées ne pouvons-nous retrouver dans un programme qui prévoit de rendre permanents les allégements de charges des entreprises sans contrepartie, et qui ne voit de salut que dans la disparition de l’ISF.  

Nous ne pouvons pas nous rallier à un homme qui n’a cessé de proclamer sa soumission à l’économie libérale et n’a jamais hésité à sacrifier l’emploi sur l’autel du libéralisme (Alstom en particulier, loi El Khomri ) et qui, dans sa profession de banquier,  n’a eu à cœur que la défense des plus aisés. 

Jamais, les idées de progrès n’ont été autant galvaudées dans une campagne électorale, mais le seul progrès qui vaille à nos yeux est celui qui protège l’humain contre la finance, la terre contre la surexploitation et ce progrès-là est absent du monde que souhaite construire Emmanuel Macron.  

Il est devenu courant de nous qualifier, nous progressistes de gauche, d’utopistes. La presse nous oppose un prétendu manque de sérieux de nos programmes. Nous, membres ou candidats du MdP aux législatives, affirmons qu’en appelant à voter Benoit Hamon, nous rejoignons le camp des pragmatiques. Nous sommes les pragmatiques parce qu’il est irresponsable, comme le veulent Francois Fillon et Emmanuel Macron, de penser que la continuité de toutes les politiques de rigueurs menées depuis 30 ans en France puisse produire de nouveaux résultats. «  Faire toujours plus de la même chose conduira invariablement au même résultat » affirme Paul Watzlawitz avec l’école de Science Sociale de Palo Alto. Avoir une politique plus libérale ne peut conduire qu’à augmenter les inégalités sociales, et donc la pauvreté en France, et renforcera la montée des extrêmes.  

Les utopistes, ce sont ceux qui pensent qu’un candidat centriste, libéral, proche des milieux financiers constitue un rempart au Front National alors que toutes les analyses pragmatiques permettent d’affirmer que « En marche » est en réalité un terreau, un catalyseur qui risque de généraliser l’idée dans la population que seul le Front National pourrait porter une politique alternative au libéralisme.  

Nous, pragmatiques et progressistes de gauche, nous affirmons qu’il est de la responsabilité de l’ensemble des électeurs de faire barrage aux idées fascisantes du Front National en créant les conditions d’une véritable alternative sociale et écologique. Et pour ce faire, nous avons le devoir de nous rassembler autour de Benoît Hamon et son programme de gouvernement.

Seule est réaliste une politique économique et sociale nouvelle dans sa forme (la réforme des institutions et du modèle européen défendu par Benoit Hamon va dans ce sens)  et dans le fond (une politique d’investissement permettant de construire la transition écologique et de relancer la croissance, le revenu universel prenant en compte les bouleversement technologiques à venir...).  

Nous avons milité pour un revenu universel qui englobe la jeunesse et reconnaissons dans la proposition de Benoit Hamon une idée sœur de celle que nous avons défendue. Nous nous reconnaissons dans ses propositions de modification de la vie politique (« 49-3 citoyen » , non-cumul des mandats, collège de citoyens au sénat, …), dans certaines de ses positions économiques, et dans l’équilibre entre défense de l’Homme et développement économique que présente son programme. Nous voyons les ponts entre la candidature de Benoit Hamon et les valeurs de notre mouvement.   

Nous appelons donc l’ensemble des militants qui nous ont fait confiance, et des citoyens que nous côtoyons, à soutenir activement la candidature de Benoit Hamon et à voter pour lui dès le premier tour.    

Dimitri BANDINI, Membre Fondateur du MdP, conseiller Municipal d’Avon (77).

Xavier BERTELLE, Délégué régional Lorraine membre de l'exécutif national.

Jean Claude BOST, Candidat du MdP dans la seconde Circonscription de Dordogne. 

Olivier CHAPUIS-ROUX, Membre fondateur, Délégué National au Sport. 

Sébastien CHINSKY, Délégué régional du MdP 92.

Denis Dixmier, membre du MdP, membre du CESER Occitanie

Hervé MARTIN, Membre de la Commission Exécutive nationale, Conseiller municipal et métropolitain à Montpellier. 

Aurèlie PIDOUX, Membre. 

Cédric Sudres, délégué MdP de la métropole de Montpellier

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