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Billet de blog 27 mars 2014

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Un coup de froid dans les premiers jours du printemps (1er tour des municipales)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le troisième jour du printemps deux miles quatorze à un petit gout de retour à l’hiver, le gel dessine sur les carrosseries métallisées des voitures ses toiles irisées. Mais plus que le gel c’est la couleur politique du pays qui fait naitre une vague de froid. Ma peau se contracte. Je cherche de la chaleur.

Et cette chaleur, l’inversion de la courbe des températures, nous ne pouvons la trouver que dans le printemps.

Ceux qui ont une mémoire se rappel sans aucun doute que les élections municipales ont souvent été utilisées pour sanctionner le pouvoir en place, 1977, 1983…. Régulièrement le parti qui mène la politique nationale subit un révère lors des élections de proximité. On pourrait au nom de cette loi, quasi immuable, des alternances politiques, se dégager du poids de la défaite, amoindrir l’importance du revers subit par la gauche en générale dans le pays.

Ce qui doit nous frapper aujourd’hui, ce qui fait que le froid se transforme en gel, est la dynamique du Front National.Les villes prises aux premiers tours, le fait qu’il soit en tête dans de nombreuses villes (Bézier, Perpignan, vignon, Fréjus, Tarascon, Beaucaire, Saint-Gilles) et le nombre de conseillers municipaux obtenus (près de 500) ne sont qu’un indicateur parmis d’autre de cette dynamique. Ces résultats dans l’entre deux tours, sont projeté au devant de la scène mais ils ne sont que des arbres cachant la forêt. Ce sont des résultats statiques, des photographies de la composition politique de la France.

Ce qui doit nous frapper c’est la dynamique. Lorsque je suis devenu militant politique, dans les années 1990 avec la Manifeste contre le Front National, nos forces militantes ont lutté contre la lepénisation des esprits. Contre l’insidieuse propagation des idées du Front, le manifeste lançait une campagne de terrain, réfutant l’idée que l’immigration soit un problème, démontrant que le programme du FN était bâti pour les riches, pour les possédants….

Nous devons constater que la lepénisation des esprits n’à cesser de progresser. Le discours entretenu par Messieurs Hortefeu, Besson et Vals, est édifiant. Si l’action et la sémantique d’Emmanuel Vals est nettement plus respectueuse de la dignité des étrangers, il n’en demeure pas moins que jamais un ministre de gauche n’avait autant pointé le projecteur sur la lutte contre l’immigration clandestine, les roms, et l’insécurité.   Cette sur-médiatisation voulu par le ministre, donne le sentiment dans l’opinion publique que :

1-     Le FN a toujours eu raison de s’en prendre à l’immigration puisque la lutte l’immigration clandestine apparait comme une priorité du Ministere de l’Interieur.

2-     Que l’action des partis traditionnels est inefficace puisqu’il y a toujours autant d’immigrés et donc que « d’autres » pourraient faire bien mieux.

Outre les discours sur l’insécurité et la lutte contre la délinquance, d’autre emprunts idéologique refont maintenant surface dans l’ensemble du corps politiques. L’idée qu’il y aurait une France des profiteurs qui abuseraient de leurs droits et qu’il faudrait remettre au travail est l’un de ces idées populistes longtemps déclinée par le FN,et qu’il est désormais possible d’entendre jusqu'à des ministres PS (Fabius évoquant les « excès » et les « abus »), de la à viser les familles d’immigrés qui vivraient des allocations familiales il n’y a que un pas.

Il y a une lepenisation des esprits rampante, sous-jacente, insidieuse qui entraine un véritable glissement idéologique et sémantique de l’ensemble du champ politique. L’UMP véritable laboratoire de l’assimilation des valeurs de l’extrême droite par un parti « Républicain » est certes en avances, mais la crainte de la monté du FN pousse aussi le PS à « chasser sur les terres du FN ».

Toute les difficultés tien à ce que le Front National pose des questions légitimes et pointes les vrais challenges qui attendent la France.  En proposant des réponses faciles, emprunts de » ce bon sens » des discussions de comptoirs.

Lorsque le Front National montre du doigt les « étrangers », nous devons décliner un projet migratoire réaliste, présenter une politique d’intégration humaine et efficiente. Le rôle de l’école républicaine dans la transmission des valeurs de la France est essentiel dans ce processus. Nous devons rappeler la force que représente l’immigration pour notre pays et notre économie.

Sur la question européenne, sur celle de la délinquance et de la politique sociale nous devons répondre par un projet de société.

Le quatrième jour du printemps laisse percevoir notre autre ennemi : L’abstention. Depuis sa création le MUP, notre mouvement vise à remobiliser les citoyens, à leur donner l’intérêt de la chose publique, à leur donner des possibilités d’agir, d’être entendu. Le MUP a ouvert un espace dans lequel des citoyens s’engagent politiquement, parfois pour la première fois.

Il serait trop simple de blâmer, dans ces jours gris suivant les résultats des municipales, ces citoyens qui ne votent pas, qui n’iront pas au second tours voter. Il serait simple de les pointer du doigt de les fustiger parce que dans d’autres pays on se bat pour le droit de vote. Nous hommes politiques devront pleinement assumer notre responsabilité. Si l’abstention, les bulletins blancs et les votes nuls existent c’est en partie parce que nous n’avons pas constituer une offre politique qui corresponde aux aspirations des citoyens. C’est parce que la moralisation de la vie politique tarde à avoir des effets : trop d’hommes politiques sortent des tribunaux, condamné, et sans peine d’inélégilité permanente.

Dans le cadre de la campagne des municipales, dans mes rencontres professionnels avec des partenaires du champ sociale mais aussi dans le discours des familles dont j’ai la charge, émerge de plus en plus le sentiment que AUCUN hommes politiques est honnête. La crédibilité des représentants est durement affecter. 

Cette crise de la confiance du peuple dans ces représentants se fonde en partie sur les questions d’éthique, de morale dont nous avons parlé.

Elle prend aussi racine dans le sentiment que les lois défendent des intérêts privés divergeant de l’intérêt collectif.

Enfin, cette crise s’épanouit dans un contexte où la bipolarisation du monde politique est remise en cause profondément. Car au delà du discours sur l’éthique des hommes politiques, un autre discours devient dominant : celui de la convergence entre les politiques menées par l’UMP et les politiques menées par le PS.

Il y a bien évidement une pression médiatique maintenue par les deux fronts, le font de gauche et le front national : ces derniers le martèlent : F Hollande mène la politique qu’aurait souhaité mener Sarkozy.

Les interventions de Mélenchon comme celle de LEPEN partage le point commun de regrouper dans un même panier UMP et PS.

La confusion politique créer actuellement par les fronts tissent un écran de fumée autours des divergences entre la politique menée par François Hollande et celle de son prédécesseur de droite.

Le MUP, en tant que mouvement unitaire n’a eu de cesse de rappeler ces divergences, de mettre en lumière les mesures de justices sociales menées par le gouvernement. Nous l’avons fait en pointant les insuffisances, en proposant des pistes de progrès.

Mais il est essentiel que le PS prenne aussi des distances sémantiques et idéologiques d’avec la politique de rigueur connue sous l’UMP. Le fait d’avoir remplacé le Révision Général des Politiques Publiques (série de réforme d’économie en personnels et en cout de fonctionnement dans les services publiques ayant conduit à la fermeture de nombreux services hospitalier, judiciaire et militaire dans les territoires) par la MAP (modernisation de l’action publique), d’avoir remplacé la TVA sociale par la TVA social, la retraite à 65 ans par la retraite à…. .

Le P.S. doit réaffirmer le projet social qui a toujours été le sien : mettre en œuvre des mesures de justices sociales.  Personne ne conteste sont sérieux budgétaires, sa volonté de réduire la dette publiques, de relancer l’économie mais ces mesures ne sont que le moyens de la création d’emploi et de richesse, elles ne sont que des moyens d’alimenter une richesse économique pour la France. Richesse qui ouvre la possibilité de politique de solidarité ambitieuse et efficace.

Nous ne pouvons nous offrir le luxe d’avoir une classe politique décrédibiliser au moment où notre société affronte une crise écologique et social de premier ordre. Le réchauffement climatique n’est qu’un des risques qui nous menacent nous et nos enfants, la surconsommation des ressources à bien d’autre impacte l’écosystème planétaire. Le partage de plus en plus inégal des richesses sur le globe risque de provoquer de nouveau conflits.

Sans cette confiance entre peuple et représentant aucune réforme profonde et durable n’est envisageable. Le MUP doit continuer de jouer son rôle de mouvement de rassemblement de la gauche et des progressistes. Nous devons faire entendre notre voix vis-à-vis du PS, notre partenaire car l’enjeu est de taille. 

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