L'organisation médiatique d'un débat comporte l'avantage de sa diffusion puis de son appropriation dans l'espace public.
La société relaie à son tour, de bouches à oreilles, les valeurs affichées par les représentants politiques et, ô bienfait démocratique, confronte les opinions. Le peuple argumente ses contradictions et des consensus raisonnés se font jours. Seulement voilà, dans une société néo-libérale, la plèbe est en mode compet'. Tous pour soi et chacun contre tous, la concurrence libre et non-faussée fait effet de moeurs. Donc, le secret et le tabou sont de mise. Partager et débattre serait une faiblesse. L'heure est à la sournoiserie. L'opinion personnelle devient une information à ne surtout pas divulguer à l'ennemi d'en face. Ce n'est pas la théorie du complot ; mais une protection de la personne, un "secret défense" de son petit univers à soi. Vie privée, vie publique, minorité, communautarisme, tout se mélange dans la crainte de l'autre. Puisque chacun se surveille, pour être heureux vivont masqué. De grâce, affirmons nos points de vue sur la place publique et débattons. Bêtement ou brillamment, faisons vivre les idées et osons des postures. Car il est préférable de lutter ensemble que de lutter contre.