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Billet de blog 10 novembre 2010

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9 octobre 2009 : La Nasa fait la guerre !

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Mais qu'arrive t'il à la Nasa ? Je me souviens d'un temps où l'agence savait déployer des trésors d'ingéniosité pour découvrir, comprendre, scruter l'Univers fascinant dans lequel nous baignons. Le premier pas sur la Lune, les petits robots martiens et bien sûr le télescope spatial Hubble en sont quelques magnifiques exemples.
Hélas, voilà que depuis quelques années, des idées saugrenues et même choquantes lui valent de développer des instruments qui selon moi s'éloignent de plus en plus de l'idée scientifique. La science, c'est en théorie l'art de trouver et d'entrouvrir des fenêtres sur notre monde pour en comprendre le fonctionnement. Voilà qu'à présent, les américains lancent des cailloux dans les fenêtres de l'Univers pour savoir à quoi ça ressemble quand les vitres se brisent.
Attention tout de même. J'entends les médias annoncer que la Nasa lance une bombe vers la Lune. C'est n'importe quoi ! Cela n'a rien d'une bombe. C'est un objet chimiquement inerte, qui va "seulement s'écraser sur le pôle sud lunaire.
On se souvient peut-être de Deep Impact (Impact profond !) en 2005, pas le film… l'expérience astronomique. Le film, datant de 1998 était déjà une calamité cinématographique, voici venir le projet spatial plus que douteux. Imaginez : une sonde équipée d'instruments scientifiques traditionnels dotée en plus d'un boulet de cuivre et d'aluminium de 370 kg. Le tout est placé sur la trajectoire d'une comète. L'objectif. Créer un impact avec le noyau cométaire et observer la collision afin de déterminer la composition du sol. Résultat : un cratère de 30m… et surtout des observations qu'on aurait pu obtenir autrement, par exemple en envoyant une sonde à la rencontre d'une comète, y poser un petit atterrisseur et prélever des échantillons de sol tout en observant l'atmosphère cométaire pendant qu'elle s'approche du Soleil… Impossible ? L'Europe est en train de le faire. Arrivée prévue de Rosetta en 2014.

Mais ce n'est pas tout. La Nasa récidive aujourd'hui, peut-être face au silence de la communauté depuis ce jour funeste de 2005. Cette fois-ci, la cible n'est rien de moins que la Lune vers laquelle on reproduira l'expérience ci-dessus avec un reste de lanceur utilisé pour satelliser la sonde LRO autour de la Lune en 2008. Le module LCROSS et l'étage du lanceur s'écraseront l'un après l'autre, créant un cratère de 30 m de diamètre et soulevant quantité de poussières du sol pulvérisé. Un nuage qui sera observé par de nombreux observatoires, dont Hubble.

En plus, c'est une curieuse façon de se débarrasser de débris spatiaux. Je ne comprends même pas que les autorités de réductions de la pollution spatiale laissent faire cela. Il serait temps de réagir. L'Europe à écrasé Smart1 sur la Lune, les Etats-Unis, Lunar prospector, maintenant LCROSS. Si on compte en plus les missions Apollo (12 tonnes environ de débris laissés sur place par vol), on pourrait croire que nos agences prennent la Lune pour une poubelle. Mais ce n'est pas tant cet épineux problème qui me dérange que le fait que l'on porte maintenant atteinte à l'intégrité physique des astres que l'on étudie. Je ne dis pas qu'il ne faut pas limiter l'empreinte écologique de la science. C'est absolument nécessaire et cela vaut à la communauté scientifique un bouleversement profond en cours. Mais, peut-on imaginer que bientôt les géologues feront exploser des montagnes, des volcans, pour savoir ce qu'ils cachent ? C'est un peu, excusez-moi pour la comparaison, le débat sur la vivisection porté à l'échelle de l'Univers. A t'on le droit de détruire pour comprendre ?

Moi, je trouve simplement qu'on s'éloigne dangereusement de la démarche scientifique, qui a fait il me semble, une règle de mener ses analyses en limitant la perturbation du milieu étudié.

Cette expérience là me laisse un goût très amer, comme à de nombreux scientifiques heureusement. Celui de faire partie d'une communauté dont certains membres perdent un peu les pédales. Il faudrait les remettre dans le droit chemin… Celui qui passe loin des astres qui voyagent, paisibles, dans notre ciel.

Ce qui me rassure dans cette histoire malgré tout, c'est le fait que la collision aura lieu à 13h00 heure française. La Terre nous offrira alors de tourner le dos à cette scabreuse expérience destructive.

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