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Billet de blog 6 avril 2023

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On peut gagner, on doit gagner, on va gagner !

Nous, salarié·es et grévistes de Mediapart, seront une nouvelle fois dans les rues ce jeudi 6 avril 2023 contre la contre-réforme des retraites.Parce que avons encore plus de raisons de nous mobiliser qu’en janvier contre l'aggravation des inégalités, contre l'extrême-droite en embuscade et pour poursuivre la jonction entre les luttes écologiques et la préservation de notre modèle social.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Plusieurs salarié·es de Mediapart seront en grève ce jeudi 6 avril et dans la rue contre les dangers multiples de la situation actuelle. Le premier danger, nous ne l’oublions pas, c’est le contenu même de cette réforme repoussant l'âge de départ légal de 62 à 64 ans, qui veut faire travailler plus longtemps les travailleurs et des travailleuses de ce pays. C’est l’aggravation des inégalités. C’est une nouvelle attaque contre le “monde du travail” au profit du “monde du capital” alors même que nous apprenons, quelle réussite, que « l’homme et la femme les plus riches du monde sont, pour la première fois dans l’histoire, tous les deux Français ».

Un deuxième danger, et nous le documentons dans le journal, c’est l’extrême droite en embuscade. Il est compliqué de comprendre par quel truchement un parti qui est si peu offensif contre le gouvernement, qui vote avec lui contre l'augmentation des salaires et contre une imposition accrue des plus riches, qui a été si absent pendant les débats parlementaires, qui crache sur les grévistes et vomit les syndicalistes, puisse dans la période gagner des points. Mais c’est indéniable : le pouvoir joue avec le feu de l’extrême-droite et nous avons besoin d’une victoire pleine et entière pour faire cesser ce pas-de-deux.

Illustration 1


Ce danger est accentué par la crise démocratique aigüe provoquée par le gouvernement. Un tel passage en force, après des mois de mobilisation, resterait dans l’histoire comme une humiliation démocratique de plus, similaire à celle ressentie après le résultat du référendum bafoué sur la constitution européenne de 2005. Il  alimenterait à long terme le sentiment que l’histoire se fait sans nous, contre nous.

La jonction des luttes a eu lieu

Plus physiquement, le mouvement des retraites engagé en janvier a désormais son lot de blessés, de souffrances, causé par un maintien de l’ordre violent, sous la coupe d’un ministre de l’Intérieur qui ne cesse de mentir pour protéger ses troupes, à défaut de s'occuper d’apaisement. Pire, Gérald Darmanin tyrannise, radicalise, allant jusqu’à singer les pires habitudes des régimes autoritaires : criminaliser la société civile, quand il tape sur la ligue des droits de l’homme ou demande d’interdire des organisations de défense du climat.

Mais il est trop tard pour nous décourager. Cette conjonction des causes écologiques et sociales que nous étions beaucoup à appeler de nos vœux en début de la mobilisation s’est faite sous le joug des violences policières : Sainte-Soline, c’est nous. Les soulèvements de la terre, c’est nous

Le pouvoir se craquelle

L’histoire des luttes sociales nous apprend que pour gagner, il faut toujours que le mouvement social se renforce à la base, et que parallèlement le pouvoir se divise en haut. Or les ingrédients peuvent être réunis.

Nous avons déjà, par nos luttes, obtenu des résultats concrets :  la loi Darmain sur l’immigration a été reportée dans la plus grande des confusions, le caractère obligatoire du service national universel remisé à sa place, c'est-à-dire au rang de délire présidentiel, la ministre de l’Enseignement supérieur tenue de lâcher du lest auprès des étudiants boursiers. La question de l’eau parmi les ressources rares est plus prégnante que jamais, celle du sens du travail remise au cœur.

La France s’est à ce point “borderlisée” que même le roi Charles III hésite à y mettre les pieds ! Et les diversions, assez piteuses, à coup d’interviews de Macron dans le journal Pif Gadget ou de Marlène Schiappa dans la revue Playboy, n’y changeront rien.

Nous sommes puissant·es

De notre côté, combien d’actions, de blocages, de manifestations monstres et joyeuses, d’inventivité, de puissance, partout dans le pays ! Les profs rejoignant les éboueurs, les cortèges escargots, chacun y allant de sa petite auto pour bloquer une rocade, sans parler du Louvre occupé, des banderoles tendues sur les murs de Belleville à Paris, ces slogans envahissant littéralement tout le centre-ville de Nantes, ce « 64 ans, c’est non » triomphant sur l’arc de Triomphe !

Des secteurs jusque là timides rentrent dans la danse, les jeunes ne lâchent rien, malgré la pression policière, les artistes s’engagent enfin concrètement, les influenceurs qu’il est de bon bon de railler pour leur superficialité ont compris l’enjeu et mobilisent.

Rien n’est fini, rien n’est joué, et une large partie du monde nous regarde et nous soutient. « La France a donc la chance d’avoir le type de politique de protection sociale, généreuse qui se fait de plus en plus rare aujourd’hui, a relevé avec humour John Oliver, célèbre présentateur de l’émission américaine  "Last Week Tonight". C’est probablement pour cela qu’ils se battent si fort pour la protéger. » Oui nous bataillons, salarié·es de Mediapart, lecteurs et lectrices, tous et toutes dans la rue ce jeudi 6 avril.

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