C'est au moment où sort le troisième Jethro Tull (le mésestimé "Benefit", 1971) que son bassiste Glenn Cornick - le Jack Casady anglais - quitte une barque dérivant vers trop de progressisme et de quête commerciale pour fonder Wild Turkey, et ainsi retrouver l'atmosphère folk blues des débuts du Tull, quand Mick Abrahams y tenait la guitare ("This was" 1968, "Stand up" 1969). Cornick s'entoure de trois guitaristes, deux électriques (John Blackmore et "Tweke” Lewis) et un acoustique par ailleurs chanteur (Gary Pickford-Hopkins). et d'un batteur (Jeff Jones).
Le temps de deux albums - "Battle hymn" (1971) et "Turkey" (1972) - Wild Turkey retrouve le goût du riff blues et une voix bien éraillée à la Rod Stewart, mais pas que. S'appuyant sur une basse au grand savoir faire, le groupe, harmoniquement riche, s'offre des envolées psychédéliques classieuses ("Gentle rain", "Sanctuary"), des guitares à l'unisson ("Butterfly"), quelques belles intros où la basse se donne le beau rôle ("Sentinel"), et, surprise, quelques incursions folk acoustiques de belle facture, grâce à Pickford-Hopkins à la voix soudain très douce, à l'instar de ce "Dulwich fox" que ne renierait pas les Fairport Convention ou Fotheringay de la grande époque.
Glenn Cornick 1969


Wild Turkey Battle hymn

1971
Folk Rock Note 8.5
Un CD Cherry Red > Esoteric
Une chronique SEFRONIA deFrancois Branchon