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Billet de blog 11 décembre 2012

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Le Crime se remet en scène

Né sur les cendres fumantes de Birthday Party (fer de lance du punk-rock australien émigré en Europe, et premier groupe marquant de Nick Cave), Crime & the City Solution délivrait un son très urbain mais sans bonnes manières.

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Crime And The City Solution - I Have The Gun © emimusic

Né sur les cendres fumantes de Birthday Party (fer de lance du punk-rock australien émigré en Europe, et premier groupe marquant de Nick Cave), Crime & the City Solution délivrait un son très urbain mais sans bonnes manières.
Cette compilation fait l'impasse sur les débuts pour se concentrer sur les quatre derniers disques du groupe (on n'y retrouve pas "Six bells chime", la chanson qui a inspiré Wim Wenders au point de la filmer live pour "Les ailes du désir". Je l'insère néanmoins en clip plus bas, pour les cinéphiles). La formation était la suivante : Simon Bonney (chant), Mick Harvey (batterie, claviers - longtemps mauvaise graine aux côtés de Nick Cave), Bronwyn Adams (violon), Alexander Hacke (guitare, membre de Einstürzende Neubauten). "A history of Crime Berlin 1987-1991" accompagne leur retour actuel (moins Harvey) sur scène puis probablement sur disque.
Les titres issus de "Shine" (1988) ont un son compact, syncopé, ramassé comme pour mieux sauter à la gorge. La violoniste Bronwyn lime furieusement ses cordes, on flirte avec des grands espaces assez baroques (les lacérations de guitare sur "Home is far from here" et le clavier en contrepoint). Le mix des instruments est touffu, difficile à lire : Crime & the City solution passe sous d'autres latitudes le son du Velvet Underground, redécouvert dans les années 80.
"The bride ship" (1989) est représenté par quatre titres dans leur ordre d'origine. Simon Bonney croone sauvagement, en variant ses modes d'expression - de la supplique étranglée aux vociférations alarmistes ("Free world", proche de Nick Cave). Le début de "Bride ship" évoque fortement Jim Morrison (accompagnement musical compris), notamment "Horse latitudes" ("Strange days", 1967). Du cuir, des imprécations, des déhanchements sexuels. "New world" se rapproche de sonorités cold-wave du début de la décennie.
"Paradise discotheque" (1990) se taille la part du lion avec sept titres. "I have the gun" est de l'alt-country telle que la pratiquaient Violent Femmes ou Howe Gelb (Band of Blacky Ranchette, Giant Sand). Le fantôme de Ian Curtis rôde ("The dolphins and the sharks"). La suite "The last dictator" est paraît-il inspirée par la chute de Nicolae Ceaucescu (n'oublions pas aussi que le mur de Berlin venait de tomber) : d'abord moins maniérée qu'à l'habitude et assez pop, puis tribale, et bastringue déglingos ; les tablas sur "The sun before the darkness" font aussi prendre conscience que la musique de Crime & the City Solution n'a cessé de se diversifier au fil des ans.
"The adversary", composée pour la BOF de "Jusqu'à la fin du monde" de Wim Wenders (suite des "Ailes du désir"), clôt la compilation. Sombre et rampante dans sa première moitié, elle s'éclaircit ensuite avec un gimmick de guitare (l'effet delay...) à la The Edge, guitariste de U2 (clin d'œil au groupe qui participait aussi à la BOF, et dont le titre "Until the end of the world" apparaît sur "Achtung baby" ?).


Crime and the City Solution    A history of Crime Berlin 1987-1991

Pop Rock Note 7.5

Un CD Mute

Une chronique SEFRONIA de Jérôme Fiori

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