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Billet de blog 18 octobre 2010

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Avant que le progressif ne devienne chiant : Asgard "In the realm of Asgard"

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Asgard - In The Realm Of Asgard - Starquest 1972 © ProgOrDie

Tout part des Moody Blues qui, malgré leurs succès phénoménaux entre 1967 et 69 (trois albums en haut des charts mondiaux) ont les pires difficultés avec les dirigeants de Decca à imposer leurs desiderata pour leurs albums, des choix des titres aux couleurs des pochettes, bref leur minimum de liberté créative.

A la manière des Beatles chez EMI avec Apple, les Moodies vont imposer aux bureaucrates de Decca la création de leur propre label intégré, Threshold. Avec celui-ci ils verront grand, développant un réseau de boutiques de disques en Angleterre, et surtout, signant des groupes, afin de leur éviter "ce qu'eux-mêmes avaient connu comme obstacles et personnalités obtuses à convaincre". Intention louable mais qui deviendra après quelques mois un fardeau trop lourd à porter, Graham Edge (batteur des Moody Blues) reconnaissant avoir été trop vite ensevelis sous les contraintes, et obligés à leur tour de dire aux groupes ce qu'ils avaient eux-mêmes entendu... Exit Threshold comme tête chercheuse, reconverti comme structure au seul service des Moodies. Mais l'espace de quelques mois, en pleine euphorie de lancement, le label signera quelques groupes intéressants (Trapeze, Nicky James) et surtout Asgard.
Réjouissant dans le monde progressif, Asgard (tenant son nom de Tolkien) n'a PAS de claviers, la guitare y est centrale et aucun des huit morceaux n'atteint les six minutes (bon signe, non ?). Enregistré dans le studio des Moody Blues, "In the realm of Asgard" est aussi encadré par leur producteur Tony Clarke, pas étonnant de retrouver donc dans cette musique une prioritaire irrigation rock, avec une batterie qui pense avant tout à pulser, un violon qui teinte les morceaux de ses harmonies sans aucun gris-gris emmerdant et un guitariste, Rod Harrison, inspiré, lyrique, ancien leader du groupe Bulldog Breed, qui emporte son groupe vers des cieux volontiers psychédéliques.
Asgard aura profité de l'ouverture Threshold, mais n'aura malheureusement connu que ce seul album. Une petite pépite cachée.


Asgard

In the realm of Asgard

Une chronique SEFRONIA de Francois Branchon
Rock Progressif Note 9.0
1972
Une réédition CD Cherry Red > Esoteric 2010

> Plus d'infos sur cette chronique ici

> Des milliers d'autres chroniques ici

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