Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

637 Billets

1 Éditions

Billet de blog 1 avril 2015

Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

Grosse embrouille à Francfort : le bazooka a grippé

Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'assouplissement quantitatif du vénérable Mario Draghi tourne à vide et ne trouve pas de débouchés dans l'économie réelle : il solde la raréfaction des profits.

zeroconsensus.wordpress.com

 Mario Draghi explique l'assouplissement quantitatif : 

"Si tu alimentes les banques avec assez d'euros, quelque chose de bon doit bien sortir de l'autre côté…"

par Giuseppe Masala 

31.03.15 - Il y a seulement un mois on nous avait présenté l'assouplissement quantitatif (Quantitative Easing, QE) de la BCE, prêt à entrer en action, comme la mesure qui aurait revitalisé l'économie européenne. Certains économistes (appartenant généralement à l'école marxiste et plus généralement à des visions hétérodoxes) avaient pourtant prévenu que ce type d'opération pouvait s'avérer un simple sauvetage des marchés financiers (et des institutions financières opérant dans ceux-ci) et qu'elle n'aurait aucun effet sur l'économie réelle.

Quelques jours après son départ ces considérations en dehors du choeur, risquent cependant d'être considérées comme des visions absolument optimistes. Et c'est la BCE elle-même à nous le dire.

Le 27 mars les comptes courants de dépôt de la BCE (deposit facility) étaient déjà en croissance et s'élevaient à la somme considérable de 57,29 milliards d'euros, alors qu'aujourd'hui ils atteignent le chiffre de 63,62 milliards d'euros. Nous sommes donc confrontés à une croissance quasi exponentielle qu'il n'est pas hasardeux de définir anormale.

Tout d'abord disons que les "deposit facility" sont les comptes courants dans lesquels les banques de l'Eurosystème peuvent déposer leurs excédents de liquidités à court terme (overnight). Il est clair que l'augmentation si forte dans un temps si court atteste comment les banques ne soient pas en train d'investir sur les marchés financiers, et encore moins dans l'économie réelle, les liquidités obtenues par des opérations d'assouplissement quantitatif mises en oeuvre par la même BCE. La chose apparaît encore plus grave si on tient compte du fait que le taux de ces dépôts a été porté par la BCE en terrain négatif (- 0,20%). Ainsi les banques de l'Eurosystème, avec les liquidités reçues par la BCE avec l'assouplissement quantitatif, redéposent auprès de la même BCE dans les comptes "deposit facility", allant jusqu'à payer un intérêt. L'échec de l'assouplissement quantitatif - à ce jour - apparaît dans toute sa plasticité.

Du reste : si l'économie réelle languit, n'ayant pas beaucoup de secteurs en mesure de produire des profits, de telle sorte qu'on rend très difficile d'allouer des ressources supplémentaires; si le marché (secondaire) des obligations d'Etat offre des taux de rendement très faibles; si enfin le marché boursier est considéré par tous les experts "hyper-acheté" ("en bulle" dans un certain langage pittoresque); si nous avons tous ces éléments, à ceux qui ont de l'argent à allouer il ne reste qu'à essayer d'investir dans des pays extérieurs à l'aire de la monnaie (en prenant le risque du change) ou retourner l'argent à la BCE elle-même qui l'a crée. Un spectre hante l'Europe : l'épuisement des bénéfices. 

Sources : 

https://zeroconsensus.wordpress.com/2015/03/30/grosso-guaio-a-francoforte-il-bazooka-si-e-inceppato/#respond 

http://megachip.globalist.it/Detail_News_Display?ID=117844&typeb=0

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.