1.06.15 - Dans son pays un mandat d'arrêt pour abus de pouvoir et une enquête qui l'accuse de plusieurs autres crimes, sont suspendus sur sa tête, dont le fait d'avoir ordonné le tabassage d'un député adversaire politique, d'avoir détourné près de 5 millions dollars de fonds publics et même d'être l'instigateur de certains meurtres.
Voilà pourquoi l'ancien président de la Géorgie et marionnette de l'OTAN, Mikhaïl Saakachvili, a évité depuis longtemps de mettre les pieds à Tbilissi, tout en accusant les procureurs de comploter contre lui pour des raisons politiques (ne vous rappelle-il pas quelqu'un ?).
Pourtant, l'un des personnages les plus obscurs et compromis vomis par les soi-disant "révolutions de couleur" qui dans la dernière décennie ont conduit au pouvoir dans de nombreux pays de l'ex Union soviétique des hommes au service des intérêts des États-Unis et de l'Union européenne, a été choisi il y a quelques mois par le Président de l'Ukraine Petro Porochenko pour gérer un département spécial du gouvernement à Kiev dédié à la lutte contre la corruption. Et la fourniture d'armes et de systèmes logistiques à allouer à l'armée engagée dans une guerre féroce lancée il y a désormais un an contre les populations du sud-est qui ne sont pas pliées au régime imposé par le coup d'Etat de février 2014.
Mais le nouveau régime ukrainien ne s'est pas contenté de faire entrer jusqu'à quatre membres de l'establishment USA-Otan au sein de l'exécutif de Kiev, ainsi que de plusieurs dizaines de sous-ministres et de chefs de département, formant de facto un gouvernement commissionné par des ressortissants étrangers - auxquels a été rapidement accordé la nationalité ukrainienne - en tant qu'expression directe du système bancaire international, de la grande entreprise et des appareils militaro-industriels des puissances qui ont parrainé et soutenu le coup d'Etat de Maidan.
Depuis quelques jours, Petro Porochenko a fait savoir que le brave Saakachvili deviendra rien de moins que le gouverneur de la région d'Odessa, à la frontière de la péninsule de Crimée. Cette Odessa où au début de mai 2014 les bandes d'extrême droite élevées au rang du "maintien de l'ordre" du nouveau régime déjà dans la phase finale du coup de butoir dans les rues contre le gouvernement Ianoukovitch prirent d'assaut la Maison des Syndicats et assassinèrent plusieurs dizaines d'activistes syndicaux, de militants communistes et de gauche, de simples travailleurs. Un massacre que les gouvernements et les médias occidentaux ont toujours nié et rapidement refoulé. Malgré le massacre, à Odessa la rébellion contre le régime ultranationaliste et xénophobe n'a jamais cessé, et ainsi la police et les services secrets aux ordres du couple Porochenko-Yatseniuk ces derniers mois, ont fait plusieurs coups de filets contre les dissidents, dont certains se sont organisés pour boycotter activement la machine de guerre lancée par Kiev contre le Donbass. Une vague de répressions sur la base de gardes à vue préventives, d'arrestations injustifiées, de disparitions et d'exécutions extrajudiciaires, accompagnées par une nouvelle série de lois liberticides adoptée par un parlement - la Rada suprême - où 90% des députés est l'expression de forces politiques de droite et d'extrême droite animées par une vision ethniciste et par un culte intolérable pour Stepan Bandera et les collaborationnistes ukrainiens qui au cours de la Seconde Guerre mondiale, avec les envahisseurs nazis, massacrèrent des Juifs, des Russes, des communistes ukrainiens antifascistes.
Odessa la tumultueuse aura donc un gouverneur étranger, choisi par Porochenko afin que Saakachvili "préserve l'intégrité territoriale et l'indépendance et lutte contre la corruption".
Pour tenir compagnie au caudillo coloré, autant vitupéré en patrie qu'encensé à Kiev, il y aura aussi le leader des milices de Secteur Droit, la force politico-militaire la plus extrémiste du paysage politique de l'Ukraine. Dmytro Yarosh, chef des néo-nazi de Secteur Droit, a été nommé il y a quelques jours assistant du commandant en chef des forces armées de l'Ukraine, Viktor Muzhenko. Même dans ce cas, la nomination du chef de file de l'extrême droite au sommet des forces armées a été voulue par le président Porochenko en personne. Une promotion accordée en contrepartie du soutien donné au régime par les bataillons de volontaires qui répondent à Yarosh qui bien que seulement verbalement accuse le sommet de l'Etat d'avoir trahi 'la révolution' de Maidan et qui détermina le virage encore plus militariste et autoritaire des institutions issues du coup d'Etat.
Yarosh profite d'un certain enracinement dans la région orientale ukrainienne à Dnepropetrovsk, fief de l'oligarque Igor Kolomoisky, l'ancien gouverneur destitué par Porochenko il y a quelques mois. Bien qu'aux dernières élections son mouvement n'ait pas passé le seuil électoral en obtenant seulement 1% des voix au niveau national, Yarosh a néanmoins réussi à se faire élire au parlement comme indépendant, obtenant un siège à Vasylkivka Raion. Recherché par Interpol à l'initiative de Moscou, Dmytro Yarosh entend absorber dans les forces armées des milliers de combattants irréguliers qui sont l'expression des mouvements d'extrême-droite, à travers la mise en place d'une troupe d'assaut professionnelle.
La nomination de Yarosh aux plus hauts sommets des forces armées du pays théâtre de la guerre civile déclenchée par l'intervention des Etats-Unis et l'Union européenne n'autorise plus le doute quant à la direction prise par le nouveau régime, et sur le fait que Kiev est en train de préparer une offensive militaire à grande échelle contre les régions rebelles du Donbass.
source :
http://contropiano.org/internazionale/item/31080-kiev-saakashvili-governatore-di-odessa-il-nazista-yarosh-a-capo-dell-esercito