Jeudi 3 juillet 2014 - Les forces gouvernementales ukrainiennes auraient détruit une colonne de cinq autocars militaires Kamaz qui transportaient des miliciens des Républiques Populaires, du moins selon le Ministère de la Défense de Kiev qui a déclaré que l'opération aurait eu lieu hier soir (mercredi 2 juillet) dans le sud de la région de Donetsk.
Le porte-parole des putschistes ukrainiens ne fournit pas de bilan des victimes qui cependant devraient être nombreuses.
Le même communiqué renvoie à une situation qui reste "tendue" dans la zone de conflit et cite 16 cas dans lesquels les rebelles ont ouvert le feu contre des postes de bloc et d'autres positions des forces de Kiev en tuant 5 militaires.
Les forces gouvernementales ont repris l'offensive militaire dans l'Est du Pays - que le gouvernement définit "opération de terrorisme" - après la décision du président Porochenko de ne pas prolonger la trêve qui s'est terminée donc lundi soir. Kiev ne semble pas avoir changé d'idée après la réunion, hier à Berlin, des chefs de la diplomatie ukrainienne, russe, allemande et française, malgré les pressions pour un nouveau cessez-le-feu de la part de Moscou et d'une certaine manière aussi de la part de Berlin qui pousse pour une réconciliation avec la Russie qui, cependant, ne semble pas intéresser l'extrême droite qui a accédé au pouvoir à Kiev par le putsch de février.
Les services secrets ukrainiens (Sbu) ont arrêté le maire populaire de Gorlovka, Vladimir Kolosniuk, un des leaders des insurgés contre les putschistes, considéré par Kiev comme étant aussi le responsable de l'approvisionnement en armes pour les miliciens de la petite ville. Kolosniuk - selon ce que raconte le Sbu même - aurait été arrêté dans un café de la ville de Berdiansk, dans la région de Zoporizhia, pendant qu'il négociait l'achat d'une chargement d'armes. Pendant ce temps deux journalistes ukrainiens qui avaient été capturés lundi par les insurgés du Donbass ont été libérés. La journaliste Anastasia Stanko et le caméraman Illya Bezkaravayny avaient disparu dans la région orientale de Lugansk, et après leur libération ils ont reconnu : "Nous n'avons pas été frappés ou torturés, seulement menacés".
Tandis que sur les villes du Donbass, dans le désintérêt général de la soi-disant communauté internationale, continuent incessantes les attaques aériennes et les bombardements avec l'artillerie, dans la tentative de la part des putschistes d'affaiblir la résistance de la population locale frappée de manière non discriminée.
Au cours des dernières heures le village de Kondrashovka, à environ 25 km du chef lieu Lugansk, a été littéralement dévasté et rasé par les avions de chasse de Kiev qui ont causé vingt morts et détruit des dizaines de maisons. Les putschistes ont admis le massacre de civils mais ils ont expliqué qu'il s'est agi d' "une erreur" des pilotes des avions bombardiers. La ville de Kramatorsk aussi est constamment sous le feu des mortiers, des obus et des avions de chasse. Selon certains habitants de la zone les soldats de Kiev sont en train de faire recours aussi aux bombes à grappe, prohibées par les conventions internationales.
http://www.youtube.com/watch?v=KiTJPI-aRFY
Le nombre croissant de victimes civiles causées par les raids de l'aviation ukrainienne a eu des répercussions aussi pendant la dernière séance de la Rada suprême, le parlement de Kiev. Pendant qu'il proférait des mots élogieux et qu'il encensait la geste héroïque des forces armées le président Porochenko a été interrompu et attaqué par une députée du Parti des Régions, Elena Bondarenko, qui a accusé l'armée ukrainienne de tuer des enfants ; le milliardaire 'tourne-la-veste' a accusé à son tour la parlementaire d'offenser les forces armées qui 'défendent la patrie des terroristes'.
Et de la même manière dont cela s'est passé les mois précédents, de nouveau, après le début d'une nouvelle et massive offensive militaire suivie par la fin du cessez-le-feu lundi soir, les forces armées ukrainiennes et les extrémistes de l'extrême droite de Praviy Sektor encadrés dans la Garde Nationale ont employé des armes chimiques contre les combattants des Républiques Populaires et contre les habitants de certaines des villes assiégées. Des personnes avec des symptômes d'empoisonnement par le chlore ont été accueillis à l'hôpital à Slaviansk après que à la périphérie de la ville les forces de sécurité de Kiev avaient bombardé les habitations. Pavel Goubarev, le nationaliste à la tête de la République Populaire de Donetsk, a dénoncé il y a quelques jours l'Armée ukrainienne qui a bombardé la périphérie de Slaviansk avec des canons de 240 mm tout en provoquant des destructions et des incendies. Toujours à Slaviansk hier un commando avait ouvert le feu contre un autobus sur lequel voyageaient des civils et il en a tués deux et blessés quatre autres.
Mais l'accusation la plus grave concerne l'emploi de bombes au phosphore contre les auto-défenses civiles dans le village de Semionovka, près de Slaviansk. Deux miliciens ont été gravement blessés, un de manière très grave, et ils ont été transférés à l'hôpital de Donetsk avec des brûlures évidentes par du phosphore. C'était toujours sur Semyonovka qu'il y a quelques semaines - entre le 11 et le 13 juin - des doses massives de bombes au phosphore avaient été lancées sur la ville, circonstance niée à l'époque par le gouvernement ukrainien mais confirmée par certaines vidéos, par la revue Usa "Jane's" spécialisée dans les armes et par le quotidien britannique "Daily Mail".
Marco Santopadre
http://contropiano.org/internazionale/item/25034-ucraina-bombardamenti-a-tappeto-e-armi-chimiche
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