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Billet de blog 4 septembre 2014

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L'armée ukrainienne en déroute, selon l'OTAN 'Porochenko a perdu'

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Mercredi 3 septembre 2014 - Ce matin le président russe Vladimir Poutine et celui ukrainien Petro Porochenko au cours d'une conversation téléphonique directe, auraient concordé sur la nécessité d'un cessez-le-feu dans les régions orientales théâtre depuis des mois de combats entre les troupes de Kiev et les milices populaires du Donbass. Selon le porte-parole de Poutine Dmitri Peskov "les deux chefs d'état ont concordé sur la nécessité de mettre fin au plus tôt au versement du sang dans le sud-est de l'Ukraine". Selon les informations diffusées Kiev et Moscou auraient décidé aussi de coopérer dans l'envoi d'aides humanitaires à la ville martyr de Lugansk dont la population est sous le siège depuis des mois.

A informer la presse a été le Kremlin, évidemment fort du résultat obtenu sur le terrain par les milices des Républiques Populaires qui ont littéralement mis en déroute les forces armées ukrainiennes et conseillé au régime de Kiev de tenter la carte des négociations pour éviter que les territoires en main aux insurgés ne s'agrandissent excessivement dans les prochains jours.

Dans les dernières heures les fortes difficultés de l'armée ukrainienne a acquis d'ailleurs la dimension d'une vraie et propre défaite. De fait la ville portuaire de Mariupol, sur la mer d'Azov, est presque complètement entourée par les milices de la Novorossiya et quelques centaines de militaires ukrainiens et de membres de la Garde Nationale sont bloqués : "Les milices contrôlent l'autoroute Donetsk-Mariupol à exclusion du village de Manhush qui reste sous contrôle des forces ukrainiennes. Toutes les routes qui mènent à Mariupol depuis d'autres villes sont pleinement sous contrôle des milices. A Mariupol restent seulement quelques unités du ministère de l'Intérieur et les bataillons Azov et Shakhtarsk" informe le bureau de presse de la République de Donetsk. 

Les observateurs de l'OSCE, cités par l'agence russe Itar-Tass, confirment que les forces de Kiev ont perdu l'aéroport de Lugansk, détruit dans les affrontements de ces derniers jours et des sources indépendantes ont confirmé aussi la chute des deux petites villes de Komsomolskoye et Telmanovo, à nord de Mariupol. En outre pour éviter de rester 'embouteillé' une partie de l'armée de Kiev a battu en retraite depuis d'autres localités de la République Populaire de Donetsk - comme Yelenovka, Volnovakha, Marinka et Kurakhovo - en se repliant vers les territoires de Zaporozhye et Dnepropetrovsk pour éviter un 'défoncement' à l'ouest par les milices.

Nous verrons si les colloques directs entre l'oligarque Porochenko et Vladimir Poutine mèneront effectivement à une suspension des combats et au début d'un processus de négociations qui mettrait sur le plat une forte autonomie des régions de Donetsk et Lugansk (Moscou pousse pour une Ukraine fédéralisée mais les insurgés parlent d'une indépendance presque complète).

De toute façon une baffe sonore pour le régime nationaliste ukrainien né du putsch de février.

D'ailleurs si les combats dussent se poursuivre, la cohésion de l'armée ukrainienne est assez douteuse. A lancer l'alarme avait été ces derniers jours le journal allemand Der Spiegel qui avait déniché un rapport 'secret' de l'Alliance Atlantique selon lequel avec le début de l'offensive déclenchée par les milices populaires il y a une dizaine de jours, le destin de la soi-disant opération 'anti-terroriste' lancée par le régime de Kiev était désormais miné. C'est pour cela que  l'OTAN aurait soudainement décidé d'augmenter la militarisation de la frontière de la Fédération Russe avec la création de cinq bases militaires de plus - en Pologne, Roumanie, Lituanie, Estonie et Lettonie - de former une Force de Réaction Rapide forte de 4000 hommes à délocaliser dans l'Europe Orientale (avec une explicite fonction anti-russe) et même de envoyer un corps d'expédition de 10.000 hommes à Kiev. Un mur contre mur auquel Poutine ne pourra pas ne pas répondre et donc un signe de faiblesse de la part de l'OTAN - qui préfère garder pour elle l'ouest de l'Ukraine au prix d'augmenter le niveau de l'affrontement avec Moscou - et certainement de stabilité et de force. Selon le rapport interne 'déniché' par Der Spiegel, à lui seul le déploiement des forces OTAN aux frontières de la Russie n'aurait pas suffi à sauver Porochenko et associés. " Tout au plus l'Ukraine pourra implorer des espaces de manoeuvre politiques, mais militairement la guerre que Porochenko et sono ministre de la Défense Valeriy Heletey définissent 'sans précédents depuis le deuxième conflit mondial' ils l'ont déjà perdue" aurait dit un haut officier OTAN au commandement de l'alliance.    

Marco Santopadre

Contropiano 

http://contropiano.org/internazionale/item/26100-esercito-ucraino-in-rotta-per-la-nato-poroshenko-ha-gia-perso

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