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Billet de blog 6 juin 2015

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L'Europe s'éloigne de Kiev - par Giulietto Chiesa

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Le ministre des Affaires Etrangères allemand non seulement éteint l'illusion d'une entrée ukrainienne dans l'EU, mais marque un tournant politique de Berlin sur Kiev. (Giulietto Chiesa)

sputniknews.it

par Giulietto Chiesa 

21.05.15 - Il faut dire que les espoirs nouvellement morts de Kiev dans cette direction étaient nés précisément pendant la soi-disant "révolution" de Euromaïdan, quand tant à Bruxelles qu'à Washington (ce dernier sans y avoir, en vérité, aucun titre) envoyèrent des dizaines de leurs hauts et moins hauts représentants de la célèbre place de la capitale ukrainienne à inviter, exciter, encourager la foule à l' "étape historique" de "sortie de l'orbite russe" et l'entrée dans les bras de l'Occident. Berlin, avec les déclarations répétées de Mme Merkel n'a pas été en reste, dans les derniers mois de 2013 et pour une grande partie de l'année dernière, à faire croire aux manifestants russophobes que, à partir de maintenant, ils seraient accueillis à bras ouverts dans la famille européenne.

 
Ainsi, les mots de Steinmeyer sonnent aujourd'hui comme une critique explicite et même amère.

 
Il relevait en effet de la responsabilité allemande et, en général, de l'UE, la décision précipitée du Premier ministre Yatseniuk - en août 2014 - d'introduire dans la législation ukrainienne une modification substantielle, la fin de la position comme "pays non-aligné" que le gouvernement de l'Ukraine avait adopté au moment de la proclamation d'indépendance de l'Union soviétique.

 
Une décision très hâtive, considérant qu'aujourd'hui Steinmeyer annonce officiellement - et c'est vraiment un virage à 180 degrés - que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne non seulement "n'est pas, à l'instant, dans un horizon prévisible", mais qu'elle ne le sera "pendant quelques générations". Aussi longtemps qu'il le faudra  pour "rétablir l'ordre dans la situation économique et politique du pays."

Kiev proteste à l'extérieur du parlement - VIDEO

https://www.youtube.com/watch?v=vyPX71_Y_cI

Pour mesurer le volte-face allemand il suffit de rappeler que le président Porochenko s'était hasardé à mesurer le chemin à parcourir pour attendre l'objectif tant convoité de l'entrée en Europe dans la gamme modeste de cinq ans. Il l'a fait en Septembre 2014, lorsque même le sort de la guerre civile contre le Donbass semblait favorable à Kiev.

 
Ce fut dans ce contexte euphorique que fut énoncé la "Stratégie 2020", un programme de réformes qui aurait dû mettre la maison en ordre avant la fête.

 
Steinmeyer à Berlin semble avoir refait leurs comptes et a conclu qu'il est plus probable que la maison s'effondre avant toute date prévisible. 


De nombreux observateurs internationaux, y compris les commentateurs américains, sont arrivés à la conclusion que même le deuxième plan de sauvetage de l'économie ukrainienne, celui des quinze milliards de dollars qui seront alloués par le Fonds monétaire international,  sera insuffisant. Il faudra des injections à 40-50 milliards de dollars supplémentaires. Qui devront être restitués aux taux d'intérêt qui, comme nous le savons, firent couler  plusieurs pays, dont l'Argentine. Pour le plus grand plaisir des spéculateurs de la grande finance qui planent déjà dans les cieux bancaires de Kiev, comme George Soros et les Rothschild.

 
Il ne reste de ce "rêve européen", que  l'OTAN.

 
Les faucons de Kiev espéraient - et espèrent - que, même si l'Europe s'éloigne, il y aura moyen de se rapprocher en entrant au moins dans l'OTAN.

 
Steinmeyer, à savoir l'Allemagne, ne pense pas de cette façon. Et dit que, tout au plus, Kiev pourra obtenir le statut de "partenaire spécial non-membre" de l'OTAN.

 
Ici Berlin doit prendre en compte les volontés de la Pologne et des trois Républiques baltes, qui voudraient au contraire une entrée immédiate de l'Ukraine dans l'Alliance Atlantique.

 
Mais même les "quatre cavaliers de l'Apocalypse" européenne devront à leur tour tenir compte du fait que le reste de l'Europe n'a aucun désir de se retrouver comme allié un pays dont le parlement, la Verkhovna Rada, a adopté une loi qui annule les droits civils dans le Donbass.

 
L'Italie, et la France, par exemple, ainsi que la Grèce et l'Espagne, ont déjà montré à plusieurs reprises des signes d'irritation pour l'état de désordre interne en Ukraine.

 
Les meurtres d'opposants politiques , les arrestations, les intimidations, la présence de bandes armées nazies évidemment incontrôlables, invitent la grande partie de l'Europe à la prudence.

 
Et, apparemment - le démontre le voyage soudain de John Kerry à Sotchi pour rencontrer Poutine et Lavrov - même à Washington, il y a ceux qui pensent que ce n'est pas avec cette leadership ukrainienne que la situation politique et sociale pourra  être ramenée à des niveaux de la décence élémentaire.


Source: http://it.sputniknews.com/mondo/20150521/423300.html#ixzz3anOeUwQx 

Note ajoutée :

Pour le Donbass droits civils et politiques abolis

Lire et méditer.

La Rada ukrainienne vient d'approuver que "tenant compte de l'existence prolongée d'une situation dangereuse, dans l'avenir l'Ukraine, au cours de l'exécution d'opérations anti-terrorisme, pourra prendre des mesures qui pourront conduire à la non observation des obligations dérivant des articles de la Convention Internationale sur les Droits Civiques et Politiques".

Dans des termes plus compréhensibles : l'Ukraine pourra piétiner les lois internationales en matière de droits civiques et politiques lorsqu'elle reprendra à massacrer les populations du Donbass.

Et ce sont eux-ci nos alliés (ou presque alliés) dans l'OTAN. En toute logique, il ne nous reste que sortir de l'OTAN.

Comité promoteur de la campagne italienne #NO GUERRA #NO NATO

Signez la pétition sur CHANGE.ORG:  lien

© Sputnik. Kiev, 21 mai 2015, militants de la Maïdan financière 

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