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Billet de blog 8 octobre 2014

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Russie-Ukraine : avec ou sans gaz ? (PandoraTV)

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PandoraTV, 6.10.14 - Depuis juin dernier, la Russie a interrompu les fournitures de gaz à l'Ukraine, dont la dette a atteint la somme considérable de 4 milliards et 100 millions de dollars. Un blocage qui avec le froid à la porte est peu soutenable non seulement pour Kiev mais aussi pour l'Europe qui utilise les couloirs énergétiques ukrainiens pour s'approvisionner de l'indispensable gaz russe.

Le 26 septembre, l'annonce à Berlin du commissaire européen pour l'Energie Günther Oettinger, "d'avoir atteint enfin l'accord pour le gaz entre Moscou et Kiev après le énième négociation tri-latérale EU, Russie et Ukraine". La Russie aurait repris les fournitures une fois reçu le paiement d'une première tranche d'un milliard et 600 millions d'euros impérativement avant la fin d'octobre. Mais la satisfaction de Oettinger a été vite refroidie le lendemain par les déclarations de l'Administrateur délégué de Gazprom Alexei Miller, "en l'absence d'un accord signé dans cette situation rien ne pourrait garantir à 100% qu'il n'y aurait pas d'interruptions au transit vers l'Europe". Par conséquent le premier octobre le président de la Commission Européenne Barroso a écrit à Poutine afin de solliciter une reprise des fournitures à l'Ukraine dans l'intérêt de l'Europe. Le même jour, l'Autorité italienne pour l'énergie a annoncé l'augmentation de la facture du gaz de 5,4% soit 20 € par famille à imputer à la soi-disant crise russo-ukrainienne. Une crise commencée avec la révolte de Maidan en février dernier, soutenue ouvertement par les Etats Unis, par des représentants républicains et démocrates de relief présents personnellement sur la place de Kiev en soutien de la protestation. Après le coup d'état et la nomination du Premier Ministre Arseni Iatseniuk, a ensuite commencé la guerre civile dans le pays, dont le sous-sol et ce n'est peut-être pas un hasard, est riche en gaz.

La guerre du gaz 

Le gaz est au centre de la crise ukrainienne, non seulement celui de la russe Gazprom. En janvier 2013, la Royal Dutch Shell avait signé un accord avec Kiev pour l'exploitation de gisements de gaz dans l'Est du pays pendant 50 ans. En novembre, un accord analogue a été signé avec Chevron, successivement avec Exxon Mobil. La révolte de Maidan aurait dû sceller justement ces accords à conduction américaine, en garantissant de fait la propriété et le plein contrôle des gazoducs et du sous-sol ukrainien à des multinationales états-uniennes pour les prochaines 50 années, reconductibles pour un demi-siècle ultérieur. En somme pour toujours. Un contrôle plein et direct de telle sorte que le 16 mai dernier, Hunter Biden le fils du vice-président des Etats Unis Joe Biden est entré dans le Conseil d'Administration de la Burisma Holdings la première société gazière ukrainienne, où il avait été précédé par Devon Archer associé en affaires de Biden jr et ami du coeur du beau-fils de John Kerry. Oui, lui en personne, le secrétaire d'Etat américain. Une intrication d'affaires et de familles conduite avec une extrême rapidité. Dans les jours de la nomination de Hunter Biden les Etats Unis avaient envoyé leurs techniciens en Ukraine pour remettre en service des vieilles conduites et permettre ainsi le 'reverse flow', soit l'achat des excédents de gaz russe par la Pologne, Hongrie et Slovaquie, une tentative maladroite de garantir une forme d'autonomie de Moscou au bilan énergétique ukrainien fragilisé.

Adolfo Marino

Pandoratv.it 

http://www.youtube.com/watch?v=bJsoVus3X5k

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