Israël/Territoires occupés. Le Premier ministre israélien Netanyahu confirme la ligne dure pendant que se multiplient les attaques contre les colons israéliens qui parcourent les rues de la Cisjordanie et aussi les représailles et les agressions des colons contre les villages palestiniens, trop souvent ignorées ou sous-estimées. Abou Mazen isolé.
par Michele Giorgio
Jérusalem, 7.10.15 - "Nous avons connu des périodes plus difficiles que celle-ci. Nous allons surmonter cette vague de terrorisme grâce à notre détermination, à la responsabilité et à la cohésion nationale." Benyamin Netanyahu n'a aucun doute sur la ligne adoptée jusqu'à ce jour. Elle restera celle d'une poigne de fer. Le Premier ministre israélien n'a pas compris que plus la répression deviendra lourde et sanglante et plus la situation lui échappera des mains. Il n'a pas compris que les Palestiniens n'acceptent pas la normalisation de l'occupation israélienne de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Ils réfusent que les colons israéliens puissent s'installer dans les territoires qu'ils occupent illégalement dans une existence normale qui leur est refusée, à eux, sous le régime militaire. Les meurtres de quatre Israéliens par des Palestiniens dans la dernière semaine sont devant les yeux de tous, ont été racontés et largement condamnés. Par contre les meurtres et les homicides de Palestiniens trouvent moins d'espace. Qui se souvient de la mort horrible du petit Ali Dawabsha, brûlé vif il y a peu plus de deux mois, et que ses assassins sont toujours en liberté ? Les Palestiniens auteurs de l'assassinat des quatre citoyens israéliens au contraire, ont été capturés ou tués. Dans ces heures où les gouvernements occidentaux se resserrent autour du Premier ministre Netanyahu exprimant leur solidarité à Israël et aux familles des victimes des derniers attentats, ils devraient également se demander quelle voie politique, au-delà de l'inutile "négocier pour négocier" qui dure depuis 22 ans, a été laissée aux Palestiniens pour atteindre la liberté et l'indépendance.
C'est aussi pour ces raisons, que le président de l'Anp Mahmoud Abbas apparaît plus isolé après l'appel à la fin des protestations qu'il a lancé il y a deux jours et qu'il a réitéré hier dans une interview à Haaretz. Presque toutes les organisations palestiniennes, à partir de la gauche dirigée par le Front Populaire, ont ignoré ses paroles et continuent à mobiliser la population contre les colons et les soldats israéliens.
Se multiplient les attaques contre les colons israéliens qui marchent dans les rues de la Cisjordanie et aussi les représailles et les attaques par des colons contre des villages palestiniens, trop souvent ignorée ou sous-estimée. Et les actions individuelles de Palestiniens armés de couteaux s'élargissent au territoire israélien. Un jeune de 17 ans de Yatta, Amjad Jundi, a attaqué dans Kiryat Gat (est de Ashqelon) un militaire en essayant de lui prendre l'arme, mais a été tué. Peu de temps après un autre jeune d'Hébron a frappé des Israéliens à Petach Tikva et a été blessé par les tirs des agents présents dans les lieux. Une dynamique similaire à l'attaque qui a eu lieu hier matin, à la porte des Lions, une des entrées de la vieille ville de Jérusalem, où une jeune fille de 18 ans, Shuroq Dwayat, a été blessée par un colon qu'elle avait tenté de frapper avec un couteau. Peu de temps après des forces massives de police ont lancé un raid dans la banlieue de Sur Baher pour fouiller la maison de la jeune fille tout en déclenchant de violentes manifestations et des incidents. Une colone, Rivi Ohayon, du village de Tekoa (au sud de Bethléem) a dénoncé à la police avoir subi une tentative de lynchage par des groupes de jeunes Palestiniens qui,près de Beit Sahour, avaient bloqué et endommagé à coups de pierre sa voiture (la femme a été blessée). Le feu de soldats israéliens a blessé deux Palestiniens.
Tout au long de la journée, il y avait des rumeurs de la mort par des soldats israéliens près de Ramallah, d'un étudiant palestinien mais dans la soirée le jeune homme était encore vivant bien que grièvement blessé. Sur le web a été diffusée une vidéo filmée par une station de télévision locale juste pendant les affrontements qui ont impliqué l'étudiant blessé et qui montre des soldats israéliens qui se font passer pour des Palestiniens pour s'infiltrer parmi eux. Au début de la séquence, on remarque un groupe de Palestiniens à visage couvert jetant des pierres sur une unité de l'armée et scandant des slogans. À un moment donné, ces "Palestiniens" se révèlent être des infiltrés est se jettent contre ceux qui semblaient être leurs camarades et qu'il traînent de force vers les soldats. Immédiatement après les militaires se ruent sur un manifestant - au sol, isolé - et le frappent à coups de pieds plusieurs fois.
source :
http://ilmanifesto.info/nuova-intifada-un-no-alla-normalizzazione-delloccupazione/
Un agent infiltré tire à brûle-pourpoint dans la jambe d'un manifestant
Jérusalem, 8 octobre 2015, Nena News - Ce n'est pas nouveau que les agents israéliens camouflés en arabes, le visage couvert, déclenchent des manifestations dans le but d'arrêter les activistes palestiniens. En 2012 le commandant d'une unité sous couverture confia au quotidien Haaretz que c'est une pratique diffuse d'avoir des agents en civil infiltrés dans les manifestations palestiniennes et qui lancent des pierres en direction des soldats, encourageant les jeunes palestiniens à les suivre, pour après les arrêter pour lancer de pierres. Voilà la vidéo publiée hier sur les réseaux sociaux durant les affrontements à la périphérie de Ramallah :
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