PAR ROBERT PARRY, 17.06.2016

Victoria Nuland, Secrétaire d’État adjoint aux Affaires européennes
Plus de 50 « diplomates » du Département d’Etat des Etats-Unis [Ministère des Affaires Etrangères – NdT] ont envoyé un rapport « dissident » exhortant le président Obama à lancer des frappes militaires contre l’armée syrienne, un signe de plus que ce Ministère a disjoncté de façon collective.
Au cours des dernières décennies, le département d’Etat des Etats-Unis qui était jadis une maison raisonnablement professionnelle et réaliste en matière de diplomatie est devenu un repaire de bureaucrates guerriers possédés par des obsessions impériales, un phénomène dangereux souligné par la récente « dissidence » de masse en faveur de nouvelles tueries en Syrie.
51 « diplomates » du Département d’Etat ont signé une note de service distribuée par un « canal de la dissidence » officiel, demandant des frappes militaires contre le gouvernement syrien de Bachar al-Assad dont les forces ont mené la contre-offensive contre les extrémistes islamistes qui cherchent à contrôler cette importante nation du Moyen-Orient .
Le fait qu’un si grand nombre de fonctionnaires du Département d’Etat plaident en faveur d’un élargissement de la guerre d’agression en accord avec l’agenda néoconservateur, qui a placé la Syrie sur une liste noire il y a vingt ans, est révélateur du degré de folie qui s’est emparé du Département d’Etat.
Le Département d’Etat semble être devenu un mélange de néoconservateurs pur jus, de libéraux interventionnistes et de quelques arrivistes qui ont compris qu’il était dans leur intérêt de se comporter comme des proconsuls globaux qui imposent leurs solutions ou recherchent un « changement de régime » plutôt que de se comporter en diplomates respectueux à la recherche de véritables compromis.
Même certains fonctionnaires du Département d’Etat, que je connais personnellement et qui ne sont pas vraiment néoconservateurs ou libéraux-faucons, agissent comme s’ils avaient avalé la pilule et toute la boîte avec. Ils parlent comme des durs et se comportent avec arrogance envers les populations des pays sous leur contrôle. Les étrangers sont traités comme des objets stupides tout juste bons à être soumis ou soudoyés.
Il n’est donc pas tout à fait surprenant que plusieurs dizaines de « diplomates » étasuniens s’en prennent à la position plus modérée du président Barack Obama sur la Syrie tout en se positionnant en prévision de l’élection d’Hillary Clinton, qui devrait autoriser une invasion illégale de la Syrie - sous couvert d’établir des « zones d’exclusion aérienne » et des « zones de sécurité » - ce qui signifie en clair, tuer d’avantage de jeunes soldats syriens. Les « diplomates » demandent l’utilisation d’ « armes à longue portée et aériennes ».
Ces faucons sont si avides guerres que le risque d’un conflit direct avec la Russie ne les dérange pas. D’un léger revers de la main, ils balaient la possibilité d’un conflit avec une puissance nucléaire en affirmant qu’ils ne préconisent pas « d’emprunter une pente glissante qui se terminerait dans une confrontation militaire avec Russie. » Dis comme-ça, ça rassure.
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