8.06.15 - Qu'est-ce qui s'agite derrière les déclarations officielles du G7 ? L'analyse de Giulietto Chiesa (transcription et traduction en français).
https://www.youtube.com/watch?v=tPf90wrJqcU
8.06.15 - Est en cours en Bavière un G7, entièrement défensif et sous certains aspects aussi schizophrène. Préoccupé par le progressif imminent succès de la politique poutinienne. Poutine n'y est pas, il viendra bientôt en Italie, mais il n'est pas en Allemagne, et pourtant cet Occident qui paraît si fort est très timoré par les événements, presque comme si on craignait que Poutine puisse parvenir à diviser l'Europe des Etats-Unis.
Et en effet c'est ce qu'écrit l'influent New York Times, qui raconte d'un gigantesque effort politique et diplomatique du Kremlin et de Poutine en personne, à travers l'argent, on ne sait pas lequel, peut-être est-il en train de parler de la Fifa, d'idéologie, on ne sait pas laquelle, parce qu'il n'y a aucune idéologie qui vienne de la Russie, désinformation et propagande, cette affirmation est comique parce que l'Occident est le maître de la propagande, le maître de la description hollywoodienne du monde, et soudainement il paraît que l'Occident ait peur de la puissance désinformationnelle de la propagande russe qui n'a pas par ailleurs des instruments pour pénétrer en Occident, à l'exclusion de peu de chose.
Deux Obama sont arrivés ici, dans ce contexte schizophrène : l'un qui voudrait - mais ne peut plus - ré-ouvrir le dialogue avec Moscou, il a envoyé Kerry, avant qu'il ne se casse un os en tombant de vélo, justement à Sotchi pour parler avec Poutine, après l'avoir couvert d'insultes pendant une bonne année, il voudrait. Mais l'autre est le visage de ceux qui comptent les plus, des néocons américains, qui commandent désormais à Washington, au Sénat, les Républicains, le Tea Party.
M.me Merkel, et Hollande qui la suit, ont embrassé le premier des deux Obama, celui conciliant. Et Renzi aussi, bien entendu, a fait la même chose, mais le deuxième Obama les a arrêtés tout de suite, depuis le premier jour, évidemment Obama est arrivé avec des degrés de liberté très bien définis, à l'Italie il a même reproché de ne pas être arrivée voir avoir montré un enthousiasme excessif pour les sanctions, et excessif en effet l'Italie a été vraiment le pire exécuteur des ordres de Washington, notre inter-échange a diminué moins que celui du reste de l'Europe, et aussi beaucoup moins que celui des Etats-Unis, comme le même Obama l'a reconnu.
Et cependant, les serfs doivent obéir aux ordres des patrons lesquels quelques fois peuvent se donner des licences. Aux autres, à tous les autres, incluse M.me Merkel, il a dit qu'il faut réagir unis à l'agression russe contre l'Ukraine. Tous aux ordres, sans exceptions, justement une autre schizophrénie. Mais c'est une schizophrénie apparente, probablement on lui aura dit que deux autres scénarios de guerre sont en train de s'ouvrir, en Europe et les deux sont en train d'être ouverts par l'Amérique, soit la sienne Amérique, l'Amérique qui n'est plus celle de Obama mais qui justement est celui qui ouvre les scénarios de guerre : le premier c'est celui en Macédoine, la 'révolution colorée' qui a déjà commencé, avec le correlat pour l'instant limité d'agressions militaires, au départ du Kosovo, et le début de la construction de la nouvelle Grande Albanie, qui devrait tenir ensemble l'Albanie, le Kosovo et un morceau de la Macédoine.
Sautent donc les frontières au centre de l'Europe juste sur la frontière avec la Serbie, et donc nous sommes devant à une poudrière qui n'attend rien d'autre qu'une allumette qui s'allume. Et le prochain foyer de guerre qui est en train de se préparer à haute vitesse, et celui-ci aussi organisé et préparé par les Etats-Unis d'Amérique, est le prochain blocage total autour de l'autre république de la Transnistrie ; presque personne ne sait de quoi il s'agit, la république de Transnistrie est une petite république d'un demi-million de personnes situé sur les rives du fleuve Dniestr, et frontalier d'un côté avec la Moldavie, et de l'autre avec l'Ukraine. Ici sont arrivées une série de choses dont personne naturellement, dans la presse occidentale parle, mais qui sont évidemment le centre de la question. Ceci signifie par exemple, la nomination de Michaïl Saakachvili, l'ex président de la Georgie, en tant que régent, gouverneur de la région de Odessa. Pensez un peu : l'ex-président de la Georgie, vaincu par les Russes, en 2007, devient maintenant président de la région de Odessa, juste à la frontière avec la Pridnestrovie (Transnistrie, ndt). Et celui-ci est le premier coup, le deuxième coup - je souligne que Saakachvili est un agent des Etats-Unis, au sens propre de la parole, il l'était lorsqu'il était président et maintenant qu'il est le misso dominico du président Porochenko, même chose ; mais en même temps, l'opération à rayon large, la Rada ukrainienne, a approuvé le 21 mai dernier, la dénonciation unilatérale de cinq accords militaires avec la Russie dont un qui garantissait le passage des troupes russes qui sont positionnées dans la république de la Transnistrie, pour le maintien de la paix entre cette république et la Moldavie. Cet accord existait désormais depuis beaucoup d'années, avec la bénédiction des Nations Unies, parce que les troupes russes sont une force d'interposition, et donc dorénavant la Russie ne pourra plus ni sortir ni faire entrer les contingents militaires dans une aire qui, bien que non reconnue diplomatiquement presque par personne, accueille 150.000 citoyens russes, avec un passeport russe, etc.
Et donc vous comprenez que à partir de maintenant la Russie a devant elle un problème qui n'a pas de solution pacifique, parce qu'il faudra faire un pont aérien, dans le cas de bloc total des frontières, la république de Transnistrie n'a pas un débouché ni sur la mer ni sur aucune autre direction, étant entourée par des pays ennemis, la Moldavie qui est un protectorat substantiellement de l'UE, et l'Ukraine qui est un protectorat des USA.
Voilà, ceci est le tableau, et ceci c'est que l'Amérique est en train de faire, l'Amérique de Obama qui vient ici justement schizophréniquement, à dire qu'il faut réagir à l'agression russe. L'Ukraine est en train de s'effondrer économiquement et politiquement, et pendant que les néocons et le Pentagone mobilisent à l'intérieur de l'Europe le croissant européen que je dirais non dénazifié, je parle de la Pologne, des trois républiques Baltes, et maintenant s'ajoute ce nouvel allié qu'est l'Ukraine nazie. Poutine n'est pas présent en Allemagne, mais vient à Rome invité par Renzi, qui lui aussi voudrait, mais ne peut pas être un allié fidèle à Obama, et Gentiloni, le ministre des Affaires Etrangères, relance aujourd'hui sur les colonnes du Corriere della Sera, en réponse à l'interview que Poutine a accordé le jour auparavant, des brins d'olivier mi-cassés, en disant, très bien par ailleurs, que l'Ukraine n'entrera pas dans l'Otan. Je ne sais pas qui décide cette chose, peut-être ne la décide pas Gentiloni, mais néanmoins l'Italie fait savoir qu'elle n'agrée pas l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan. Mais dans le même temps Gentiloni plutôt comiquement, défend l'Otan en disant que Poutine n'a pas raison lorsqu'il parle d'une comportement agressif de l'Otan, parce que l'Otan ne fait rien d'autre que s'accommoder mieux à l'intérieur de ses frontières. Il y a néanmoins un problème que Gentiloni n'a pas pris en compte, c'est que les frontières de l'Otan ont continué à s'élargir vers la Russie et contre la Russie, et donc elle s'accommode à l'intérieur de ses frontières mais de façon assez agressive ; et l'autre question qu'a dit Gentiloni est que de l'Otan on ne peut pas avoir peur, parce que l'Otan est par définition, soit par sa nature, défensive. Gentiloni qui entre autres, n'a été ministre ni de la Défense ni des Affaires Etrangères, a peut-être oublié, peut-être était-il ailleurs, mais il ne s'est pas aperçu que l'Otan depuis très longtemps n'est plus une alliance défensive, comme il est vrai que les contingents militaires internationaux qui sont en train d'agir en Afghanistan depuis des années sont maintenant sous contrôle de l'Otan. Donc elle n'est pas défensive, elle n'est plus sur des territoires d'un des pays membres mais à l'extérieur de ces territoires. En somme on dirait à Florence que dans ce sommet G7 l'è tutto da ridere ("tout prête à rire", ndt), n'empêche : tout ce que l'on voit indique une prochaine reprise des combats en Ukraine, justement en Transnistrie, et peut-être aussi en Macédoine.
En somme, M.me Merkel pensait l'année dernière de devenir la reine européenne, peut-être a-t-elle eu un vertige par excès d'optimisme. En chevauchant Maïdan M.me Merkel pensait devenir la patronne de l'Europe de l'Est, mais la vraie amazone qui a géré toute la fête de Maïdan a été Victoria Nuland, et les néocons américains, qui ont entraîné tout le monde dans l'affrontement avec la Russie.
Pauvre Merkel et pauvre Obama. La question maintenant est qui arrêtera les valkyries américaines unies, Victoria Nuland et Hillary Clinton. Dans une année, une année et demi, ce sera le couple qui dirigera la politique américaine et que Dieu nous protège, dans notre tour inexorable autour du soleil.
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La schizophrénie apparaît de manière encore plus claire si on considère les dommages subis par un pays comme l'Italie par la politique européenne des sanctions contre la Russie depuis la crise ukrainienne.
PTV News 11 juin 2015 - Poutine en visite à l'Expo 2015 de Milan et au Vatican
https://www.youtube.com/watch?v=bz-caBOrl9k
11.06.15 - "Les sanctions contre Moscou ont endommagé la collaboration entre nous et l'Italie et sont un obstacle objectif", ainsi Vladimir Poutine hier à Milan hôte de Renzi à l'Expo. Dans le public invité, l'entreprise et la finance italienne au grand complet, de Generali à Finmeccanica, de Pirelli à (?). L'Italie, a rappelé Poutine, "est un très grand partenaire économique pour la Russie, le troisième sur le plan des échanges commerciaux", et sur l'impact négatif des sanctions pour l'Italie les chiffres tous avec le signe moins, parlent clairement : dans le premier trimestre 2015, - 14% dans le secteur mécanique, - 34% dans le prêt-à-porter, - 45% dans l'agro-alimentaire, de fait réduit de la moitié, avec une pointe de - 83% dans les fruits et les légumes. L'Italie, présente en Russie avec 400 entreprises a perdu 3 milliards d'euros en moins de deux ans. Et le Premier ministre Renzi, frais d'un G7 sans la Russie, se barricade avec embarras derrière la formule "dans le respect des accords de Minsk" comme unique voie pour lever les sanctions. Une formule apparemment anodine qui révèle la fracture de plus en plus évidente en Europe parmi ceux qui comme l'Italie, la France, l'Allemagne cherchent une voie d'issue à l'impasse de la crise ukrainienne, et le front du Nord avec les Pays Baltes et le Royaume Uni en tête. Sur eux comptent les faucons républicains qui à Washington, en plus du Pentagone, contrôlent aussi le Congrès, et donc la politique étrangère américaine avec un Obama de plus en plus évanescent.
Dans l'après-midi Poutine est au Vatican, le pape Bergoglio lui demande "un grand effort de paix". La rencontre confirme l'entente entre le Vatican et Moscou, déjà attesté en 2013, lorsqu'une démarche diplomatique du président russe parvint à bloquer l'intervention armée internationale en Syrie demandée à grands cris par les Etats-Unis. Un tour de force entre Milan et Rome celui de Poutine pour trouver l'échevau d'une solution à la crise ukrainienne à partir des légitimes nécessités de l'économie et des attentes de paix encore plus légitimes.
PTV News 8 juin 2015 - L'ombre de Poutine sur le G7 en Bavière
https://www.youtube.com/watch?v=NRGZi4D8qZ4
8.06.15 - S'ouvre aujourd'hui au Château d'Elmau en Bavière le G7, un sommet au-delà du folklore comme décor, sur lequel planent beaucoup d'ombres, de sorte que l'ombre d'Athènes et de la Grexit apparaît comme bien peu de chose en comparaison de la grande ombre de l'hôte de pierre, Vladimir Poutine. Si le grand absent est le président russe, grande préoccupation soulève dans les Etats Unis la fiabilité de l'Italie, considérée par Obama trop souple avec Moscou. Cela parce que l'objectif principal de ce G7 est de maintenir compact le front des sanctions économiques contre la Russie, des sanctions qui sont proches de l'échéance. Le président du Conseil européen le polonais Donald Tusk a déclaré de vouloir les renforcer, mais l'objectif le plus réaliste est celui minimum de les reconfirmer telles quelles. Mais pour la reconfirmation il faut le vote à l'unanimité de tous les pays de l'Union européenne, et comme le rappelle le New York Times d'aujourd'hui il suffit d'un seul, même petit, - lire la Grèce - pour faire sauter les sanctions. Ainsi Obama consignera aujourd'hui à Renzi un volumineux document sur lequel, données en main, on démontre que après l'entrée en vigueur des sanctions les échanges Europe-Russie ont diminué de 37%, tandis que ceux entre Rome et Moscou 'seulement' de 26%. Du reste, Matteo Renzi a été le troisième leader européen, après Merkel et Hollande, à aller en visite au Kremlin dans la dernière année, brisant l'isolement de Moscou par l'Occident. Et si il ne sera pas aujourd'hui au G7 en Bavière, le Président, le 10 juin, soit dans 2 jours, sera en Italie, entre autres en visite à l'Expo de Milan. Dans une interview accordée au Corriere della Sera Poutine a souligné le colossal potentiel dans le agro-alimentaire de la Russie, qui dispose des champs labourés les plus grands du monde et des plus grandes réserves d'eau douce. Le ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius, toujours au Corriere, a rappelé que la Russie participera à la grande conférence de décembre à Paris sur le changement climatique, comme dire : c'est à partir des thèmes incontournables et communs à tous de l'émergence environnementale du futur de la planète, que l'on reprend le dialogue avec la Russie. De manière parallèle les fils avec Moscou sont renoués par des mains patientes dans plusieurs sièges, depuis le récent Forum des Jeunes de la Confindustria (Medef italien, ndt) aux prestigieux panels des think tank Conoscere Eurasia. Après celui de Rome le prochain est prévu jeudi 11 juin, parmi les participants l'ambassadeur russe en Italie, Sergei Razov, le président de Banca Intesa Russie Antonio Fallico, le maire de Florence le renzien Dario Nardella et le directeur du Sole24ore Roberto Napoletano, thème "Les relations économiques entre l'Italie et la Russie - un instrument pour le dialogue".
L'Europarlement : "isoler la Russie", des fonds publics pour déstabiliser Moscou
11.06.15 - Le jour que le président russe Vladimir Poutine en visite à Rome encaissait la promesse par le Pape de se rendre à Moscou dans les prochains mois - une violation objective de l'isolement imposé à Moscou par l'UE et les Usa - le Parlement Européen se consacrait à augmenter les tensions avec la Fédération Russe.
par Marco Santopadre
L'hémicycle de Strasbourg a en effet approuvé hier une résolution, avec 494 voix en faveur, 135 contre et 69 abstentions, appelant l'Ue à reconsidérer de manière restrictive ses relations avec la Russie, décrites comme "profondément endommagées par la violation délibérée, par la Russie, des principes et des valeurs fondamentales démocratiques et du droit international par le biais de son action violente et la déstabilisation politique des Pays voisins". L'UE - souligne l'Europarlement - doit maintenant élaborer un plan d'urgence de persuasion pour "contrer les politiques agressives et visant à diviser de la Russie". Selon la grande majorité des eurodéputés, Moscou soutient et finance les partis radicaux et extrémistes dans les Pays membres de l'UE.
"Par son agression contre l'Ukraine et l'annexion de la Crimée, la leadership russe a mis nos relations devant un carrefour. Il sied maintenant au Kremlin de décider de la direction : coopération ou bien plus d'isolement", a déclaré le rapporteur du Parlement européen, Gabrielius Landsbergis (PPE, LT). "Je suis convaincu que le peuple russe, comme nous tous, veut la paix, pas la guerre. Un changement en Russie doit venir de l'intérieur, il peut avoir lieu et il aura lieu. Pendant ce temps, nous devons envoyer un message fort à la leadership russe, en soulignant notre proximité avec les victimes de ses agressions et à ceux qui défendent les valeurs sur lesquelles est fondée l'Union européenne ", a-t-il ajouté.
Les eurodéputés soulignent donc que les États membres de l'UE devrait envisager comme une "priorité absolue" d'être unis contre l'annexion illégale de la Crimée par la Russie et son implication directe dans la guerre en Ukraine. Ils invitent ensuite les Pays de l'UE à s'abstenir d'accords bilatéraux avec la Russie, qui pourraient endommager l'unité atteinte.
Qui plus est la motion en question invite la Commission - c'est-à-dire le gouvernement de l'Union européenne - à fournir sans délai un financement adéquat pour des projets concrets visant à lutter contre "la propagande russe et la désinformation russe à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE et à programmer une assistance financière 'plus ambitieuse' en faveur de la société civile russe". Il exprime ensuite sa préoccupation au sujet de la détérioration de la situation des droits de l'homme et de l'Etat de droit en Russie et appelle à la poursuite du soutien de l'UE aux défenseurs des droits de l'homme russes.
En somme, pendant que des dizaines de millions d'Européens, en particulier les peuples des Pigs, pâtissent des effets des dures mesures d'austérité imposées par Bruxelles et Francfort aux gouvernements de la Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Irlande et Chypre, les eurodéputés demandent à la Commission européenne d'allouer des fonds publics pour financer les activités de propagande contre la Russie et pour soutenir des groupes politiques qui au sein du pays dont on poursuit l'isolement international, visent ouvertement à renverser le gouvernement de Moscou. Une décision que les eurodéputés devraient expliquer à ceux en Italie et en Europe sont à juste titre préoccupés par l'escalade de la tension avec la Russie qui pourrait conduire à des conséquences incontrôlables et gravissimes. Et même plus immédiatement à ces citoyens et travailleurs que chaque fois qu'ils demandent plus d'argent pour les retraites, le travail, la santé, l'éducation s'entendent répondre par les autorités européennes et de chacun des états que "il n'y a pas d'argent".
Alors que l'UE soutient les putschistes ukrainiens et compte accroître le soutien accordé depuis toujours aux forces anti-gouvernementales en Russie, elle prétend que Moscou ne fasse pas de même sur le territoire européen pour protéger ses intérêts. Avec une forte dose de culot, les eurodéputés expriment leur inquiétude parce que la Russie se positionnerait comme un rival de la soi-disant "communauté démocratique internationale" et soutient et finance les partis radicaux et extrémistes dans les États membres de l'UE. Donc, les députés demandent à la Commission et aux États membres un mécanisme coordonné de surveillance de l'aide financière, politique ou technique fourni par la Russie aux partis politiques et à d'autres organisations au sein de l'UE, afin d'évaluer l'influence sur le plan de la vie politique et de l'opinion publique. La Commission devrait également proposer une législation pour assurer la transparence complète dans le financement politique et le financement des partis politiques dans l'UE par des entités politiques ou économiques extérieures à l'UE.
Encore une fois avec une énorme dose d'hypocrisie, après que quelques jours auparavant le G7 a réitéré les sanctions et les menaces contre la Russie, la résolution condamne également la liste noire de la Russie qui empêche à 89 politiciens et fonctionnaires européens l'accès au territoire russe, appelant la mesure "arbitraire", une violation du droit international, des normes universelles et un obstacle à la transparence. En somme, Moscou n'aurait pas le droit, selon les eurodéputés, d'imposer des sanctions à ceux qui ont commencé une guerre commerciale, diplomatique et même militaire contre la Russie? Évidemment, il y a ceux nombreux, qui pensent, hypocritement et même très naïvement, que les sanctions et la guerre sont l'apanage seulement de l'Occident ...
En utilisant le mécanisme habituel de la carotte et du bâton, les députés de Strasbourg soutiennent que, dans le long terme des relations constructives entre l'UE et la Russie soient possibles et souhaitables, à l'avantage des deux parties, mais soulignant que la coopération peut être réexaminée à condition que la Russie respecte l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine, y compris la Crimée, mettre pleinement en œuvre les accords de Minsk et a mette fin à la déstabilisation des activités militaires et de sécurité aux frontières des États membres de l'UE.
http://contropiano.org/internazionale/item/31282-l-europarlamento-isolare-la-russia-fondi-pubblici-per-destabilizzare-mosca