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Billet de blog 13 juillet 2014

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Ukraine, le massacre continue

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Dimanche 13 juillet - Les leaders occidentaux ont demandé au gouvernement et au président ukrainiens de modérer la répression contre les populations insurgées de l'est du pays mais dans les dernières heures arrivent de graves nouvelles des Républiques Populaires assiégées et bombardées depuis la terre et le ciel, dans ce qui apparaît comme le énième durcissement des raids visant la neutralisation de toute résistance.

Hier au moins trente civils sont morts à cause des tirs d'artillerie qui ont frappé un quartier périphérique de Donetsk. "Nous avons compté jusqu'à maintenant trente victime mais tous les corps n'ont pas encore été extraits des ruines et donc le bilan pourrait augmenter - a dit le chef des milices Igor Strelkov - Les positions des milices n'ont par contre pas été endommagées".

Ce sont les maisons du faubourg de Marinka qui ont été frappées avec des roquettes et des mortiers par les forces gouvernementales, non loin de Donetsk, ville d'un million d'habitants désormais littéralement assiégée par l'armée et la Garde Nationale. Le chef du gouvernement de l'homonyme République Populaire, Alexandr Borodai, a annoncé il y a quelques heures le début de l'évacuation de la population civile des quartiers périphériques du chef lieu objet des bombardements gouvernementaux. "Les réfugiés sont dirigés en Russie, pour l'instant ils sont quelques centaines". Mais ils pourraient être dans les prochains jours au moins 100.000, les habitants contraints de laisser leurs maisons pour échapper à la mort.

De leur côté les représentants du régime putschiste, dans un mélange d'information et de propagande, revendiquent le meurtre dans les dernières heures d'environ 500 "combattants séparatistes" dans les bombardements qui ont visé leur positions à la frontière avec la Russie; "D'après les premières informations les pilotes ukrainiens (…) ont tué environ 500 combattants et ont détruit deux véhicules blindés pour le transport des troupes" s'est vanté un porte-parole de la mission militaire de Kiev contre l'est du pays, Andrei Lisenko.

Les positions qui ont été frappées seraient celles depuis lesquelles vendredi dernier les milices populaires ont lancé les missiles Grad qui ont causé le massacre des militaires de la brigade motorisée de l'armée, en en tuant 23 et en en blessant autant à Zelenopolie. En particulier, les putschistes ont martelé avec des avions de chasse et l'artillerie lourde la base de Perevalsk, à nord de Donetsk. Les avions de chasse ukrainiens auraient réalisé au total 16 missions de bombardement en attaquant aussi la base de Dzerzhinsk, toujours dans la zone de Donetsk, l'une des plus importantes des milices populaires. Selon Vladislav Selezniov, un des porte-parole de la campagne militaire du gouvernement, dans certaines localités de l'est et du sud du pays les ratissages continuent, avec l'objectif de bonifier les territoires des combattants insurgés contre le putsch de février et le nouveau régime de la droite nationaliste. En particulier, certaines bandes de la Garde Nationale - formées par des éléments de Praviy Sektor et par d'autres organisations de l'extrême droite - auraient occupé plusieurs localités dans les environs de Lugansk.

L'aviation ukrainienne a aussi bombardé l'aire de Gorlovka bien que les milices populaires soient parvenues dans cette zone à abattre un avion Su-25 gouvernemental, ce qui a été nié par la contrepartie.

Mais comme nous écrivions les responsables militaires des Républiques Populaires nient les chiffres communiqués par Kiev. Un porte-parole depuis Lugansk a affirmé que les seules victimes sont civiles, étant donné que les informations sur la présence dans les zones frappées, de positions militaires rebelles étaient obsolètes.

Si Lisenko a admis dans les rangs gouvernementaux seulement cinq soldats morts, les mêmes commandements militaires de Kiev ont parlé d'au moins sept militaires tués et de 33 blessés sous les bombardements des milices populaires contre leurs positions à la frontière orientale entre l'Ukraine et la Russie.

Dans ce état de la situation l'Union Européene, bien qu'elle se donne en ces jours-ci des apparences de médiatrice entre les différentes parties, a décidé de nouvelles sanctions exclusivement contre 11 représentants des gouvernements des Républiques Populaires de Donetsk et de Lugansk, y compris les deux Premiers ministres respectifs Alexandr Borodai et Marat Bashirov, dont les biens ont été bloqués sous l'accusation de menacer l'intégrité nationale et l'indépendance de l'Ukraine. Monte ainsi à 72 le nombre des politiciens, des journalistes, des entrepreneurs et des fonctionnaires qui font l'objet de sanctions décidées par l'Union Européenne.

Ce qui démentit le fait que pour le régime ukrainien la situation soit en train d'évoluer positivement, ce sont les déclarations mêmes de Petro Porochenko qui cette nuit a informé de retenir "impossible" pour lui d'assister à la finale du Mondial en programme ce soir à Rio de Janeiro, "compte tenu de la situation actuelle en Ukraine". L'oligarque a exclu aussi l'éventuelle rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, qui aurait pu avoir lieu justement à l'occasion du voyage au Brésil. Hier la présence du leader ukrainien à la finale du Maracana avait été annoncée par la présidence du pays latino-américain.

Marco Santopadre 

http://contropiano.org/internazionale/item/25233-ucraina-continua-la-strage 

Poutine en Amérique Latine : Moscou mise sur les Brics pour briser le siège occidental

Samedi 12 juillet - Assiégé sur le front occidental par la menace de nouvelles sanctions et par un authentique encerclement militaire de la part de l'OTAN (ou directement étasunien), Vladimir Poutine met le cap sur le Sud et l'Est dans la tentative de casser l'isolement croissant imposé par les Usa et l'Ue. Le président russe est arrivé hier en Amérique Latine pour un tour qui le verra d'abord à Cuba, puis en Argentine et puis encore au Brésil. Un voyage sous le signe de la coopération économique avec les Pays Brics et aussi de la diplomatie informelle (à Rio de Janeiro, dimanche, il sera à la finale des Mondiaux de foot-ball et aura une série de rencontres de travail, y compris probablement un colloque avec la Chancelière Angela Merkel).

Le leader du Kremlin vise à renforcer les liens avec des Pays que la Russie considère des "partenaires naturels" et à obtenir quelques nouveaux contrats cependant que les investissements étrangers pour la Russie sont freinés, au moins partiellement, par les sanctions internationales et par le climat d'affrontement avec Washington et Bruxelles, qui s'est aggravé après le soutien occidental au coup d'état nationaliste en Ukraine et le début de la guerre civile dans les régions à l'est de Kiev.

A la veille de son voyage en Amérique Latine, le président russe a accordé une importante interview à l'agence cubaine Prensa Latina en affirmant que : "Nous sommes intéressés à une Amérique Latine unie, forte, économiquement soutenable et politiquement indépendante, qui est en train de devenir une partie importante du monde poly-centré émergent". Au cours de l'interview Poutine a remercié les gouvernements sud-américains pour le soutien manifesté dans les dernières années à l'égard des initiatives internationales promues par Moscou "y compris la dé-militarisation de l'espace, le renforcement de la sécurité internationale de l'information, l'inadmissibilité de la glorification du nazisme".

Concernant l'intégration possible entre la Russie et l'Amérique Latine, le chef du Kremlin a décrit comme étant "prometteurs les contacts entre la CELAC et les pays membres de l'Union douanière". "Nous sommes ouverts à interagir de manière substantielle aussi avec d'autres formes d'intégration de l'Amérique Latine, aussi dans le contexte de la communauté qui est en train d'émerger. Je me réfère à l'Union des nations sud-américaines (UNASUR), au Marché commun du Sud (Mercosur), à l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), à l'Alliance du Pacifique (AP), au Système d'intégration centre-américaine (SICA) et à la Communauté des Caraïbes (CARICOM". 

Poutine a précisé que la Russie entend maximiser le potentiel des économies respectives et développer la coopération dans des secteurs importants comme le pétrole et le gaz, l'énergie hydro-électrique et nucléaire, la construction d'avions et d'hélicoptères, les infrastructures et les technologies de l'information.

En outre le président a enfin confirmé que la Russie soutient le Brésil comme candidat fort et digne pour un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Le symbole de l'influence croissante des pays émergents est sans doute la Banque de développement des BRICS. L'accord qui prévoit la création de cette nouvelle institution financière internationale avec un capital de 100 milliards de dollars entre le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud sera signé au sommet qui se tiendra entre le 14 et le 16 juillet à Fortaleza. Et Poutine conclura justement au Brésil son tour, commencé hier avec une visite à Cuba, où avec Raoul Castro il a discuté de coopération énergétique, de transports, d'aviation civile et d'espace.

Dans un timing parfait avec l'agenda poutinienne, il y a deux jours, le Conseil de la Fédération, le sénat russe, a ratifié l'effacement de 90% de la dette cubaine que la Russie a hérité de l'Urss : 31,7 milliards de dollars, avec les restants 3,5 milliards à rembourser dans la prochaine décennie moyennant le financement de projets d'investissement sur l'île. Un moyen pour obtenir de nouveaux contrats que les groupes russes comptent arracher sur la voie du re-lancement sur la dette. Et hier a été annoncé que la société publique russe du pétrole Rosneft et le groupe Zarubezhneft signeront à La Havane un accord avec la compagnie cubaine Cubapetroleo pour une licence de prospection et d'extraction pétrolière dans les eaux à Nord-Ouest de Cuba.

Dans les prochains jours avec la leader argentine Cristina Fernandez de Kirchner, Poutine discutera du développement de la coopération économico-commerciale et des investissements, des projets communs dans les secteurs de l'énergie, des transports, de l'aviation civile, de l'usage pacifique de l'espace et de santé publique.

Et entretemps Moscou renforce ses exportations d'hélicoptères dans toute l'Amérique Latine. Les véhicules civils et militaires russes sont actuellement exportés vers le Brésil, l'Argentine, le Pérou et México, et bientôt aussi dans d'autres pays de l' "ex-cour de la maison" des Etats Unis. 

Rédaction Contropiano

http://contropiano.org/internazionale/item/25218-putin-in-america-latina-mosca-punta-sui-brics-per-rompere-l-assedio-occidentale

A signaler un article de l'excellent MK Bhadrakumar de novembre 2012 :

6 novembre 2012

Pourquoi Poutine suscite-t-il l’hostilité de l’Occident ? (Indian Punchline)

MK BHADRAKUMAR

Le président russe, Vladimir Putin, continue à susciter l’hostilité de l’Occident. En tous cas, le reportage de Reuters* réalisé par un "spécialiste de la Russie" londonien que je viens juste de lire est très sombre. Rien ne semble aller bien en Russie. Et c’est la faute de Poutine.

Lors d’une récente visite à Moscou et Saint Pétersbourg, j’ai entendu encore et encore les mêmes arguments dans la bouche de nombreux intellectuels russes. En fait, le reporter anglais émérite de Reuters qui a voyagé avec moi semble avoir basé son reportage sur ses conversations avec les intellectuels que nous avons tous deux rencontrés.

Putin est-il vraiment un désastre total qui mène inexorablement son pays vers la catastrophe et la destruction ? C’est ce qu’on nous dit depuis la fin de l’ère soviétique. Vous vous souvenez lorsque Madeleine Albright, l’ancienne Secrétaire d’Etat étasunienne, a exprimé sa surprise qu’on puisse tolérer qu’un seul pays détienne toutes ces richesses inexploitées en Sibérie et dans les confins orientaux de la Russie alors qu’elles devraient appartenir au monde entier.

L’idée que la Russie est une catastrophe a précédé Putin en quelque sorte. Mais pour revenir au présent, pendant que j’étais à Moscou une étude a été publiée à partir des données réunies par le Centre de Recherche Stratégique [CRS], un think tank financé par l’occident, sous le nom de deux politiciens russes ambitieux " Alexei Kudrin and German Graf " qui fréquentaient les allées du pouvoir et qui, après être tombés en disgrâce, s’efforcent de remonter la pente.

suite ici :

http://www.legrandsoir.info/pourquoi-poutine-suscite-t-il-l-hostilite-de-l-occident-indian-punchline.html

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