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L'ENVERS DES CARTES
12 DECEMBRE 2016 - PAR RICHARD LABEVIERE
Appuyée par ses alliés russes, iraniens et libanais, l’armée nationale syrienne est en passe de reprendre le contrôle total de la deuxième ville du pays, dont le tiers était aux mains de différents groupes salafo-jihadistes dominés par le front Jabhat al-Nosra, qui n’est autre que la filiale syrienne d’Al-Qaïda.
C’est un tournant majeur dans la guerre globale de Syrie pour trois raisons. Sur le plan militaire, la libération d’Alep va libérer aussi quelque 30 000 soldats gouvernementaux qui seront redéployés à l’Ouest dans la province d’Idlib – sanctuaire de Jabhat al-Nosra – et dans l’Est du pays en direction de Deir ez-Zor (abritant encore de nombreux groupes jihadistes), ainsi qu’à Raqqa (toujours aux mains de Dae’ch). L’événement signe ainsi un revers majeur pour les différentes factions de ce que la presse occidentale continue à nommer « la rébellion ».
Cette victoire militaire constitue un autre revers majeur, une défaite retentissante des diplomaties conjointes des Etats-Unis et de leurs supplétifs européens, de celles des pays du Golfe et d’Israël obligeant – à terme – à une reconfiguration des Proche et Moyen-Orient qui devra se faire avec Moscou, Pékin et l’Iran.
Enfin, cette reconquête d’Alep révèle au grand jour le fonctionnement propagandiste des médias occidentaux, notamment parisiens. Ces derniers réitèrent les mensonges d’Etat de la presse américaine du printemps 2003 pour justifier une nouvelle guerre contre l’Irak : des liens inventés entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden ainsi que l’existence d’improbables armes de destruction massive ; ce qui donne en l’occurrence Bachar al-Assad seul et unique responsable d’un demi-million de victimes d’une guerre globale et l’utilisation d’armes chimiques par la seule armée syrienne.
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