Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

637 Billets

1 Éditions

Billet de blog 15 mai 2015

Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

Syrie, la marche arrière de l'ambassadeur mutant - par Pino Cabras. Saoud-Usa, une passion désamorcée

Segesta3756 (avatar)

Segesta3756

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

15.03.15 - Il est curieux de lire l'auto-critique prononcée par l'ancien ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford. Pourtant, il était clair où devrait aboutir l'Empire du Chaos [Pino Cabras] 

megachip.globalist.it 

par Pino Cabras

Vraiment curieux de lire la fluctuation autocritique prononcée par l'ancien ambassadeur américain en Syrie , Robert Ford. En Italie, en a parlé SpondaSud.it , sans que les grands médias italiens reprennent ces déclarations remarquables, que le lecteur lira au moins à la fin de cet article. Robert Ford est l'un des exemples les plus réussis de cette nouvelle espèce d'ambassadeurs qui répond à Washington, et qu'a parfaitement décrit le général Fabio Mini, qui affirme que le Département d'Etat américain "désormais ne dirige plus des felouques et des réceptions et qui, conformément à la Convention de Vienne devrait se garder de toute ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. En fait, il ne dirige même pas des diplomates. Les ambassadeurs se présentent en espions et ont adopté les techniques de la CIA des temps de Pinochet et des narcos intervenant directement dans la politique et dans les affaires des pays d'accréditation. " [1] 

Et comment interviennent-ils, ces ambassadeurs mutants? Le général Mini ne mâche pas ses mots: "Ils mettent en action tous les instruments de pression et de subversion disponibles: anciens et le nouveaux, soft et hard, publics et privés, en manœuvrant et en  manipulant les personnes et les opinions avec les médias sociaux, avec la corruption des fonctionnaires, l'intervention de mercenaires, des ONG, d'États tiers. La diplomatie dite publique s'est mélangée aux opérations militaires spéciales, aux connexions avec les réseaux criminels et des bas-fonds, avec les extrémistes et les terroristes. La clé est la provocation des événements qui apparaissent spontanés et qui peuvent être attribués à d'autres. Ce sont des opérations longues dans la préparation et instantanées dans l'exécution. "

Pour financer ces activités, l'ambassadeur de ce nouveau genre ne prend pas les ressources au niveau ministériel, mais préfère «rechercher des sponsors extérieurs et alimenter des activités criminelles qui procurent de l'argent comme le trafic de drogues, d'armes et d'objets archéologiques, tels que les rapines ou, de manière plus raffinée, en soutenant la haute finance dans l'appropriation d'entreprises et d'industries à confier à ses représentants choisis pour devenir des leaders politiques. "

Mini écrit suite aux premiers mois de la crise ukrainienne, et sa représentation parvenait à bien dépeindre bien aussi ce qui est arrivé en Ukraine, avec la suite de soft power, propagande, déstabilisation et guerre.

Mais elle est très bien aussi pour portraiturer la figure de Robert Ford. Nous en avions parlé, Simone Santini et moi, dans un article en 2012, intitulé " Syrie, avant que la "technique" tire , dans lequel nous prévoyions même trop exactement une situation où les djihadistes à Toyota seraient devenus les protagonistes atroces des événements. Il y avait aussi un portrait insolite de Robert Ford:

"Qui a guidé la main des escadrons de la mort?

Il serait intéressant de le demander à Robert Ford, l'ambassadeur américain à Damas. Avant d'entrer en fonction dans la capitale syrienne Ford avait été l'assistant de John Negroponte quand celui-ci était ambassadeur à Bagdad et là aussi sévissaient les escadrons de la mort, tout comme au Honduras à l'époque où il était l'ambassadeur, et de là, il organisait la sale guerre de Contras du Nicaragua, ainsi que de former les forces spéciales et les tortionnaires de toute l' «arrière cour» de l'Amérique du Sud.

Regarder de plus près à la violence en Syrie soulève des questions terribles sur les narrations officielles de ceux qui aujourd'hui font la chasse à Assad comme hier à Kadhafi ."

Aujourd'hui Ford tient encore les pieds à l'étrier, rêve toujours de pouvoir changer le destin de la Syrie en armant les opposants non djihadistes, et dans le même temps, de manière politiquement contradictoire et insoutenable, il propose que l'opposition participe "aux négociations pour une solution de crise sans demander le départ d'Assad comme une condition préalable à tout compromis ". C'était une approche de  la négociation - Il y a deux cent mille victimes - que les gens avertis proposaient sans être entendues, tandis que les grandes machines de la propagande couvraient Ford et 'hitlérisaient' Assad.

L'Empire du Chaos maintenant peut-être se rend compte que le Chaos souffle plus fort que ses schèmes.

Syrie, un ancien ambassadeur des États-Unis: "L'opposition se comportait de façon barbare"

par SpondaSud.it 

L'ancien ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, a reconnu pour la première fois que l'opposition syrienne a utilisé des pratiques barbares contre des civils fidèles au président syrien Bachar al Assad.

Dans une interview avec le magazine américain Foreign Policy , Ford a lancé un appel à l'opposition afin qu'elle renonce au départ du président Assad comme condition préalable à une solution de la crise syrienne.

Ford depuis toujours très critique envers le président Assad, étonnamment, a invité les groupes de l'opposition à coopérer avec l'armée syrienne dans la protection des civils.

Selon Ford, "la stratégie américaine ne fonctionne pas, d'où la nécessité de mettre en place un plan de rechange."

Les principaux points du plan peuvent être résumées comme suit:

- Les groupes d'opposition armés récemment formés doivent obéir à leur commandement.

- L'opposition armée doit abandonner les actes barbares contre des civils fidèles au président Assad.

- L'opposition doit couper tous les liens avec le Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda.

- On ne doit pas attaquer les chrétiens et les autres minorités.

- Il est nécessaire pour l'opposition de coopérer avec l'armée syrienne dans la protection des zones.

- L'opposition doit prendre part dans les négociations pour une solution à la crise sans chercher le départ d'Assad comme condition préalable à tout compromis.

Et enfin, Ford n'a pas oublié de demander à la Turquie de fermer ses frontières pour empêcher l'afflux des milices d'Isis et de Al Nosra vers la Syrie. 

__________

[1] "La strana coppia Russia-Cina figlia di manipolazioni et degli errori di Obama" par Fabio Mini, Limes 8/2014 "Cina-Russia-Germania unite da Obama."

source : 

http://megachip.globalist.it/Detail_News_Display?ID=118864&typeb=0&La-cecita-UE-di-fronte-alla-strategia-militare-USA

Articles liés :

Toute honte bue, Robert Ford s’adresse aux Syriens !

Par Bouthaina Shaaban

Mondialisation.ca, 31 janvier 2014

jpnews-sy.com

Après John Kerry qui se pose en défenseur des « minorités » en Syrie et alors qu’en plein Genève 2, le Congrès des États-Unis vote secrètement le financement d’une aide militaire aux dits « rebelles » syriens, notoirement logés sous l’enseigne du terrorisme international ; voilà que Robert Ford, l’ex-ambassadeur des États-Unis en Syrie, s’adresse directement aux Syriens. Son hypocrite performance en langue arabe est telle… qu’elle aussi, mérite traduction ! [NdT].

https://www.youtube.com/watch?v=JcvJHJY4i1A#t=13

Sayyed Hasan Nasrallah : Speech on Regional Developments - May 5th, 2015

Saoud-Usa, une passion désamorcée

12.05.15 -Les émirs des pétromonarchies tournent le dos aux objectifs des photographes, mais ils le tournent principalement à Obama, un président considéré désormais bien peu ami.

contropiano.org 

par Enrico Campofreda

De fait, dans la tournée engagée hier à la Maison Blanche le roi des rois de la dynastie des Saoud, Salman, ne s'est pas présenté. Il est engagé dans des affaires qui ont une saveur internationale, parce que, comme le déclarent plusieurs agences, le souverain saoudien est en train de planifier les prochaines stratégies d'attaques aux rebelles Houtis au Yémen. Un développement d'une nouvelle crise qui enflamme le Moyen-Orient, mais à une latitude très proche de la péninsule arabique. Ce qui ne plaît pas au roi Salman - et aux amis-alliés des Émirats arabes unis, Oman et Bahreïn - c'est la politique de la main tendue que le premier citoyen américain a engagé avec l'homologue Rohani. L'Iran est le plus grand concurrent dans la région pour les desseins que la dynastie de Riyad poursuit depuis des décennies, et la monarchie est à l'aise dans le rôle de contrôleur du monde arabe et des réserves énergétiques.

Une combinaison d'objectifs qu'il a partagé avec la politique étrangère américaine dans la région, où chacun tirait des avantages et compénétrait les intérêts de l'autre. Peu importe que, en termes de droits de l'homme et de fondamentalisme diffus, la nation saoudite incarne ce que le monde connait de plus extrême et déstabilisant. 

Pourtant, depuis un certain temps l'aide mutuelle entre Washington et Riyad semble fissuré, et le forfait le prouve. En sont responsables les différents points de vue sur le souffle des 'Printemps' réprimés dans le sang ou autrement contournés dans chaque pays du Moyen-Orient et les "stop and go" de Obama en termes d'actions ouvertement militaires. Il ne voit pas de bon oeil les opérations de la Confédération du Golfe en terre yéménite, et si les pilotes américains et saoudiens coopèrent pour lutter contre l'État islamique, Riyad continue à demander une action plus violente contre Assad qui, au contraire, laisse Obama hésitant.

Jusqu'à il y a peu de temps chaque président américain n'était pas regardant sur les questions socio-politiques du grand Etat du Golfe parce que tout était mesuré par le mètre des barils de pétrole; qui continuent de représenter un facteur important mais maintenant non indispensable. Du moins pour les nouvelles perspectives énergétiques américaines. Elles ne concernent pas exclusivement la frontière extractive du gaz de schiste, qui montre les États au sommet de toute campagne grâce aux nouvelles réserves de schistes bitumineux découvertes dans certain Etats confédérés (Dakota du Nord) et en Alaska, même en dépit des conséquences contradictoires et des dangers que la méthode impose au géo-système. Depuis deux années, des experts du secteur tels que l'Agence internationale de l'énergie soulignent le potentiel lié à l'extraction américaine susmentionnée, dans cinq ans les Etats-Unis pourraient rivaliser pour le leadership avec l'Arabie Saoudite qui ne serait plus une nation clé, mais un concurrent. Le marché fait fluctuer les sympathies et les haines, nous verrons si les diplomaties en smoking et djellaba continueront à se fréquenter.

http://contropiano.org/internazionale/item/30705-saud-usa-una-passione-smorzata

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.