La documentalità e il web. Un dialogo con Maurizio Ferraris
Entretien avec le philosophe Maurizio Ferraris (en italien) autour de son concept de documentalité (et de son ouvrage de 2009 Documentalità - Perché è necessario lasciare tracce ("Documentalité - pourquoi est-il nécessaire de laisser des traces") + petite vidéo (en français) où Ferraris définit brièvement ce qu'il entend par ce concept nouveau (mais dans la filiation de J. Derrida).
La documentalità e il web. Un dialogo con Maurizio Ferraris
19 giugno 2017 di Le parole e le cose
a cura di Angela Condello
[Maurizio Ferraris è uno dei più importanti filosofi italiani. Negli ultimi anni i suoi saggi hanno suscitato una discussione molto ampia, in particolare la sua opera maggiore, Documentalità (2009), e il Manifesto del nuovo realismo (2012). Ferraris sta lavorando sul rapporto fra documentalità e nuovi media. In autunno, presso il Collège d’Études Mondiales della Maison des Sciences de l’Homme a Parigi, inaugurerà una cattedra dedicata alla “documedialità”. Negli anni scorsi il CEM ha organizzato due convegni su questo ambito di problemi, Total Mobilization (2015) e Dans la toile du web (2016)].
Maurizio Ferraris, philosophe théoréticien, directeur du Centre interuniversitaire d’ontologie théorique et appliquée de l’Université de Turin. Grammatologue, - il a collaboré avec Jacques Derrida - il développe une vision de la société actuelle comme une société de l’enregistrement fondée sur le document écrit bien plus que sur la communication. Il conçoit l’époque actuelle, marquée par le web, comme une période d’intensification des actions d’enregistrements sous forme de traces qui engagent les individus. Il est le responsable du projet Documentality : Web, new media and new perspectives in ontology de la FMSH.
Résumé Copernic a révélé la structure de l’univers, Darwin l’origine de l’homme et Freud les fondements de la conscience. Le Web, ce révolutionnaire sans père fondateur (le « père » du Web, n’est assurément pas Tim Berners-Lee) a révélé les structures profondes de la réalité sociale, avec une évidence jamais encore atteinte. Il a montré que la réalité sociale n’a pas seulement besoin de communications mais, plus encore d’enregistrements, en portant à notre regard, précisément depuis l’explosion de l’écriture à laquelle nous assistons depuis 3 décennies, le rôle non pas accessoire, mais constitutif, que jouent les documents dans la construction de la réalité sociale. J’appelle « documédialité » cette situation car elle est la fusion entre la dimension des médias, qui sont désormais individualisés par les médias sociaux (chacun étant devenu un « broadcaster » potentiel), et de la « documentalité », la couche documentaire qui est à la base de la construction de la réalité sociale.