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17 FEVRIER 2018 - PAR YOUCEF BENZATAT
Dans une déclaration faite devant les médias du pouvoir ce mercredi à Sétif, le chef de la police, Abdelghani Hamel, récidive encore une fois avec sa démagogie d’un autre temps, qui rappelle sinistrement le traitement réservé aux Algériens par l’ancienne puissance coloniale, en s’adressant à eux sous le statut d’habitants de seconde zone, à vouloir mettre en place des mécanismes garantissant le respect des droits de l’homme sous un régime dictatorial.
Un discours d’une sordide méprise, venant de la part du chef de la police, dont le rôle principal est paradoxalement la privation des Algériens de leur droit élémentaire et fondamental qui est leur droit politique. Une méthode qui rappelle la méprise de l’ancienne puissance coloniale, qui réprimait toute manifestation de revendication à l’autodétermination, alors qu’elle prétendait venir les libérer de l’obscurantisme.
Cette même police qui réprime violemment toute manifestation populaire qui viendrait réclamer ses droits politiques sur la place publique. Une police qui agit pour le compte d’un régime qui ne tolère aucune association politique qui lui conteste son hégémonie sur la vie publique. Une police au service d’un régime qui dénie au peuple algérien le fondement même des droits de l’homme, le droit au suffrage universel, qui lui est confisqué par la fraude et tous autres moyens d’intimidations, de manipulations et de détournements de la voix du peuple.
C’est tout l’Etat, les institutions, la Constitution, l’identité politique de la Nation qui sont confisqués par ce régime. Plus qu’une sordide méprise, ce régime, en instrumentalisant la police de la sorte, à prétendre restituer les droits de l’homme au peuple algérien par son truchement, commet le pire mépris inqualifiable envers le peuple algérien, par l’atteinte à sa capacité de discernement et d’entendement et donc à son intelligence. Le réduisant à un habitant de seconde zone, dépourvu de toute conscience et potentialité politique, au même titre que le statut d’indigène auquel l’ancienne puissance coloniale l’avait acculé pour le dominer !
Le mimétisme avec les méthodes coloniales y est jusqu’à la déportation massive des révoltés. Pas plus tard que deux ou trois jours avant cette méprisante annonce de la part du chef de la police, ce dernier avait ordonné à ses troupes de déporter les médecins et internes qui manifestaient à Alger loin de la capitale. Beaucoup parmi eux se sont retrouvés largués à Bouira, Tablat, Blida, etc. Un médecin témoigne que les éléments de la B.R.I. avaient entassé les manifestants dans les camions de la police, non pas pour les arrêter, mais pour les déporter le plus loin possible d’Alger et les relâcher au milieu de nulle part. Le médecin en question, déjà généraliste et qui prépare sa thèse en psychiatrie, dit s’être retrouvé dans la wilaya de Blida, la nuit, au milieu d’un terrain vague où il n’y avait ni habitations ni présence humaine.
En agissant de la sorte, le régime algérien est inconscient du danger qu’il fait courir au pays, car il l’expose ainsi à sa destruction et à sa recolonisation.
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