18.11.14 - Kiev appuie sur l'accélérateur de l'affrontement frontal avec Moscou, épaulée par les Etats Unis et par l'Union Européenne. "Nous sommes préparés à une guerre totale avec la Russie" a dit et redit l'oligarque ukrainien, Petro Porochenko, qui oscille entre déclarations conciliantes et phrases de ce genre. Le président putschiste dans une interview publiée par le tabloïd allemand Bild a même dit "ne pas être préoccupé par une guerre avec les troupes russes. (…) Nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix et nous sommes en train de combattre pour des valeurs européennes. Mais la Russie ne respecte aucun accord". Si l'armée ukrainienne délabrée ne parvient à tenir tête même pas à quelques milliers de miliciens des Républiques Populaires dans l'est rebelle, comment imaginer comment pourrait-elle combattre contre l'armée russe… Mais les déclarations bellicistes de celui qui passe encore pour un "modéré" rendent bien le climat qui circule entre les nationalistes de Kiev, chouchoutés et manoeuvrés par une Otan qui pousse pour ouvrir des bases militaires sur le territoire ukrainien et pour encercler la Russie depuis la Baltique à l'Afghanistan. Qui bouge les lèvres est Porochenko, mais qui parle sont les responsables de l'Alliance Atlantique, lorsque l'oligarque affirme que maintenant Kiev serait mieux préparée à affronter l'offensive des séparatistes : "Notre armée est maintenant dans un meilleur état par rapport à il y a 5 mois et nous sommes soutenus par la terre entière", soit l'Occident qui pendant ces heures a décidé d'allonger la liste des leaders politiques et militaires du Donbass frappés par des sanctions, tandis que Moscou de son côté a expulsé pour cause de "activités incompatibles avec leur mission" plusieurs fonctionnaires des ambassades de Pologne et d'Allemagne. S'il est vrai que pour l'instant l'Union Européenne a exclu de nouvelles sanctions contre la Fédération Russe - qui par ailleurs auraient des effets plus dommageables sur l'économie européenne que sur celle de Moscou - la Chancelière de Berlin à Sidney, au cours du G20, a prononcé contre Poutine un discours enflammé. "Ici il ne s'agit pas seulement de l'Ukraine. Il s'agit de la Moldavie, de la Georgie et, si on avance de ce pas, on peut se demander s'il faille s'interroger aussi sur la Serbie et sur les états des Balkans de l'ouest" a accusé Angela Merkel. "La Russie avance par un vieux raisonnement selon lequel l'Ukraine rentre dans sa sphère d'influence. Après l'horreur de la deuxième guerre mondiale, et la fin de la guerre froide, ceci remet en question tout l'ordre de paix européen" a dit la Première ministre allemande en oubliant que c'est l'Ue, avec les Etats Unis, qui ont soutenu un coup d'état à Kiev pour renverser un gouvernement légitime et en imposer un soumis à ses intérêts. Assez significative une autre affirmation de Angela Merkel, selon laquelle "l'histoire a démontré que les conflits régionaux peuvent se convertir rapidement en une incendie", exactement ce que sont en train de dire ceux qui - Contropiano est parmi ceux-ci - dénoncent l'expansionnisme européen et étatsunien vers l'est et l'irresponsabilité des apprentis sorciers qui risquent de précipiter le monde dans une guerre de dimensions dévastantes.
Entretemps sur le terrain, en attente de "terrasser l'armée russe", les militaires de Kiev continuent à cibler les maisons de Donetsk et Lugansk avec les mortiers et les canons, tout en provoquant un nombre croissant de victimes civiles, et subissant néanmoins des attaques sanglantes de la part des volontaires des Républiques Populaires qui sont beaucoup plus combatifs et déterminés - ils défendent leurs maisons et leur communauté - et infligent à l'armée et aux bataillons punitifs de lourdes pertes. "Dans la journée huit soldats sont morts et huit ont été blessés par les tirs ou par l'explosion de bombes artisanales" a informé il y a quelques heures Vladyslav Seleznyov, porte-voix de l'armée ukrainienne.
La nouvelle retentissante, mais non sur la presse italienne, a été celle du massacre qui a eu lieu il y a quelques jours d'une famille entière - le père la mère et les deux enfants de huit et cinq ans - centrés par un missile Grad tiré par les gouvernementaux contre les aires résidentielles de la ville de Gorlovka, pendant que d'autres civils désarmés sont morts dans le bombardement d'une clinique obstétrique à Pervomaijsk. Pendant la fin de la semaine des dizaines de soldats ukrainiens et miliciens de la Nouvelle Russie sont morts tués dans de très durs combats pour la prise de ce qui reste de l'aéroport de Donetsk. Puisqu'ils ne parviennent à prendre le dessus sur le plan militaire, les nationalistes de Kiev essaient d'étrangler les populations insubordonnées du Donbass par la faim, en fermant encore plus le siège contre quelques millions de personnes restées dans à l'intérieur des Républiques Populaires. La représentante des Etats Unis à l'Onu Samantha Power reprend les slogans des milieux les plus réactionnaires du gouvernement ukrainien en soutenant la nécessité de verrouiller la frontière entre la Russie et les régions orientales de l'Ukraine, desquelles passent certainement des armes et des approvisionnements mais aussi de la nourriture, des médicaments et du matériel indispensable pour la survie d'une population exténuée. ll y a quelques jours le "modéré" Porochenko a signé un décret qui impose le blocus économique total du Donbass, mesure accueillie comme un "acte de génocide" par le président de la République Populaire de Lugansk, Igor Plotnitskij.
Le président a ordonné aux magistrats et aux fonctionnaires d'évacuer la zone intéressée par la soi-disant "opération anti-terrorisme" (c'est-à-dire du terrorisme d'état ukrainien), de transférer les détenus et d'interrompre les opérations bancaires, avertissant le Conseil d'Europe sur la suspension des droits de l'homme de la partie ukrainienne dans la zone de conflit, après que depuis des mois le gouvernement central a complètement bloqué le paiement des salaires et des retraites à des centaines de milliers de personnes.
Dans le Donbass entretemps, les échanges de prisonniers de part et d'autre se poursuivent de manière discontinue.
Marco Santopadre
Contropiano.org
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