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Billet de blog 20 octobre 2014

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Poutine à l'Asem 2014 - Le petit déjeuner chez Renzi. Mesurer la pression italienne (PandoraTV)

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17.10.14 - "Ça s'est bien passé", a dit un Poutine souriant aux journalistes tout en sortant du colloque en marge du sommet Asem de Milan.

Le président russe a défini comme positive sa rencontre de ce matin avec le président ukrainien Petro Porochenko, bien que le porte-voix du Kremlin Dmitry Peskov ait souligné les difficultés des négociations dues à des différences et incompréhensions entre les participants qui ont discuté dans les détails la mise en acte des accords de Minsk pour la solution de la crise ukrainienne. Tous étaient les hôtes de Matteo Renzi au déjeuner avec les présidents de Russie et d'Ukraine. A la rencontre ont participé la Chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le premier ministre britannique David Cameron et le président de la Commission européenne Juan Manuel Barroso. Renzi a déclaré que malgré les progrès accomplis subsistent beaucoup de différences sur la crise ukrainienne, certainement le déploiement au cours de ces heures de chars armés américains en Lettonie aux frontières avec la Russie, ne favorise pas la désescalade. 

Ce n'est pas le Poutine dans un ton mineur annoncé par les quotidiens italiens, venu se faire pardonner l'annexion de la Crimée et mis à genoux par les sanctions. En vue du forum euro-asiatique de Milan Vladimir Poutine écrit de sa propre main chacun des points de l'agenda : il faut reprendre la construction du South Stream, le projet auquel Bruxelles fait obstacle et qui voit impliquée au premier plan l'Italie avec l'Eni. Dans une interview au quotidien serbe Politica le président russe a affirmé que pour la sécurité énergétique intégrée de l'Europe il faut résoudre l'impasse sur le South Stream, en ajoutant que tout le monde en profitera, la Russie et les consommateurs européens. Le South Stream permettrait en effet au gaz russe de contourner les couloirs énergétiques et les chantages de l'Ukraine, et tout en intervenant dans une conférence d'étape à Belgrade Poutine a été clair : si Kiev volera le gaz Moscou réduira les fournitures à l'Europe. Une éventualité à éviter et même si les stress tests ont mis en évidence que l'Europe en vidant complètement les réservoirs, pourrait traverser l'hiver. 

L'arrivée en retard à Milan a fait sauter le rendez-vous avec une Angela Merkel furieuse, à elle dans ces mois a échoué le rôle privilégié de médiation avec le Kremlin, rôle encore plus central dans un sommet avec 53 leaders d'Asie et d'Europe, duquel pour d'évidentes raisons géopolitiques les Etats Unis pour une fois étaient dehors. Un forum qui se tient tous les deux ans dans lequel du moins dans ce cas, on ne finira pas par discuter les génériques thèmes globaux. Et le forum du gaz est la preuve que la crise ukrainienne est seulement un mauvais épisode à régie américaine, de la guerre du gaz.

 http://www.youtube.com/watch?v=BkzkqAMpBA8

La police israélienne tue un garçon palestinien

"Nous demandons à tous nos citoyens à l'intérieur du pays de courir à Jérusalem pour défendre la mosquée de Al Aksa", c'est ce qu'a déclaré depuis Doha Khaled Mechal le leader politique de Hamas. Israël a limité l'accès à l'esplanade des Mosquées après les affrontements des derniers jours pendant lesquels la police israélienne à chargé les Palestiniens à l'occasion de la fête hébraïque de Sukkot, la fête des Tabernacles. Le premier ministre israélien Netanyahou a repoussé les accusations en targuant les déclarations du Hamas de énième provocation, juste pendant les heures au cours desquelles la tension semble destinée à monter de nouveau à cause de la mort d'un jeune Palestinien de 15 ans, qui a été tué jeudi nuit dans des affrontements avec l'armée israélienne dans un village près de Ramallah. L'armée israélien aurait tiré à brûle pourpoint en centrant le garçon au coeur, auteur de lancements répétés de pierres. Selon le OLP il s'agirait du 53e mort palestinien dans les territoires occupés depuis le début de l'année.

Adolfo Marino

PandoraTV

Le point de Giulietto Chiesa

Arrive Poutine. Mesurer la pression italienne

http://www.youtube.com/watch?v=AAAzxZnqsFI

16.10.14 - Question : que voulons-nous faire de notre rapport avec la Russie ? Poutine arrive aujourd'hui pour rencontrer aussi Petro Porochenko, président de l'Ukraine, pour vérifier les possibilités d'aller de l'avant sur la trêve pour ôter les derniers obstacles aux gravissimes incompréhensions qui ont eu lieu pendant ces mois, j'emploie un euphémisme il s'agit de beaucoup plus que des incompréhensions, il s'agit d'un vrai drame, une guerre civile qui n'a pas dépendu de Poutine. Mais il est venu aussi pour toucher le pouls à nous Italiens. Napolitano, non pas Renzi, le rencontrera à Milan. Les affaires sont les affaires et nous avec nos sanctions, et avec les contre-sanctions que nous avons déjà subi, sommes en train de perdre un tas d'argent. Déjà ceci serait suffisant pour mieux examiner les malheureuses décisions que l'Italie a pris jusqu'à aujourd'hui après la crise ukrainienne ouverte et voulue par les Etats Unis. 

Mais il y a beaucoup plus sur le feu, et de cela il faudrait être conscient : il y a la paix et il y a la guerre, les deux encore à l'horizon, les deux encore possibles, les deux encore sous un point d'interrogation. 

Mais si nous voulons revenir à la question des affaires notre export a diminué de 16,3%, seulement pendant le mois d'août, après que par exemple 500 entreprises italiennes ont investi 7 milliards d'euros dans les 20 dernières années dans le rapport avec la Russie, pendant que les dépenses des Russes, nouvelle non moins importante, les dépenses des Russes en Italie ont monté seulement l'année dernière de 11,4%. Il y a un grand intérêt, une grande tradition, entre autres, dans le rapport entre la Russie et l'Italie, tradition qui a été conduite  malgré la guerre froide, et maintenant nous sommes en train de jeter tout d'un seul coup, pratiquement en quelques semaines. Voulons-nous jeter tout ceci, voulons-nous renoncer à un contrat par exemple de plus de plus de 2 milliards d'euros pour compléter les South Stream avec les tuyaux qui passent sous la Mer Noire ? et en échange de quoi ferions-nous ceci ? en attente du gaz que les Américains devraient nous faire parvenir, le gaz du fracking, le gaz de schistes bitumineux d'outre Atlantique ?  mais il faudra 5-6 années et nous sommes en octobre et bientôt ce sera novembre, décembre, l'Ukraine est un pays en banqueroute, elle n'est pas en mesure de payer 5 milliards d'euros qu'elle doit à la Russie pour le gaz déjà consommé et pas encore payé, est-ce que nous nous rendons compte de ce que nous sommes en train de faire ? nous avons fait exploser une bombe au centre de l'Europe sans la moindre idée de ce qui serait arrivé par la suite , soit en échange de rien.

Voilà, moi je crois qu'un geste intelligent de la part de l'Italie serait aussi un geste de paix, envers la Russie, et une requête à l'Europe de changer de ligne, de cesser de suivre comme des vassaux les ordres du patron d'outre-océan. Voilà, ce serait une attitude intelligente. Si Poutine a voulu venir en personne, à Milan, à la place même du premier ministre Medvedev, c'est parce que il veut faire de la politique avec nous, comment ne pas le comprendre ? comment ne pas comprendre que l'Italie a dans ses propres mains une partie importante de la politique européenne envers la Russie ? comment perdre aussi ce rendez-vous ? je le disais au début, Poutine est venu pour nous toucher le pouls, il faut lui faire sentir que le pouls de l'Italie est encore celui d'un pays vivant, capable de penser et d'exercer son autonomie et son rôle international. 

Et bonne chance à tous autour du soleil.

Giulietto Chiesa 

PandoraTV

Pour savoir ce qu'est l'ASEM :

Dialogue Europe - Asie (ASEM)

Sommaire

L’ASEM – Objectifs, fonctionnement et composition


L’ASEM – un champ du dialogue élargi


Bilan de la réunion des ministres des affaires étrangères de Delhi (11-12 novembre 2013)


La Fondation Asie Europe (l’ASEF)

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/asie_1057/dialogue-europe-asie-asem_527/fiche-signaletique_13616.html

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