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Billet de blog 24 janvier 2016

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Les Sodomites - par Spyros Marchetos

La collectivité, la solidarité, l’initiative personnelle éloignent l’hystérie, la dépression et l’absence de sens qui s’abattent sur le néolibéral individualiste possessif.

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Illustration 1
Spyros Marchetos

21 JANVIER 2016 - PAR SPYROS MARCHETOS 

Tlaxcala 

L’idée de la « théoxénie* » (de ‘theos’ : dieu et ‘xenos’ : étranger, hôte), c’est-à-dire, l’idée selon laquelle l’étranger peut être un dieu déguisé et, par conséquent, doit être traité avec respect, générosité et politesse, était très largement acceptée dans l’Antiquité classique et fut, dès le tout début, intégrée à la morale chrétienne. Son illustration la plus poignante est fournie dans l’histoire de la naissance, dans la crèche, de Jésus refugié ou, plutôt, immigré clandestin -selon la terminologie macabre actuelle.

Dans la Bible, le mauvais traitement de l’étranger est un pêché mortel. Ainsi, dans la Genèse, deux anges se présentent comme des étrangers aux portes de Sodome. Loth, qui n’est pas originaire du pays, leur offre le gîte. Mais, ses concitoyens ont en tête de les violer. Résultat : une pluie de feu et de soufre s’abat sur la ville et la détruit. L’accent mis sur les aspects sexuels de l’histoire est beaucoup plus récent et y fut joint dans le contexte, surtout, de la culture misogyne à l’extrême que le capitalisme développa à partir de 1500.

La morale du texte, du point de vue sexuel, est, pour le moins, confuse. Selon la ‘Septante’ (la traduction grecque de l’Ancien testament), afin de sauver les étrangers, Loth offre ses filles vierges à la foule des hommes amassés “καὶ χρᾶσθε αὐταῖς, καθὰ ἂν ἀρέσκῃ ὑμῖν” ([pour] que vous vous en serviez comme il vous plaît). Les femmes des Sodomites brûlent vives bien qu’elles ne participent pas à l’agression contre les anges-migrants-clandestins, tandis que les filles de Loth coucheront avec leur père sans attirer les foudres du Tout-puissant. Bien au contraire, elles sont récompensées par une progéniture abondante. Du point de vue sexuel, Loth et sa famille sont loin d’être parfaits -considérés selon les critères de leur époque ou de la nôtre- ce qui ne les empêche pas de négocier avec les anges et de jouir des faveurs divines.

Illustration 2
Ville de Sodoma - Alessandro Bavari (2000)

Ainsi que nous l’explique John Boswell, éminent historien, dans leur écrasante majorité, les relations et citations anciennes et médiévales du « pêché de Sodome » n’établissaient pas de lien entre celui-ci et les méconduites sexuelles traditionnelles des Sodomites qui, pratiquées depuis bien longtemps, n’avaient toutefois pas attisé la fureur du Seigneur. En revanche, elles considéraient que la cause de la sanction était l’infraction au devoir sacré de l’hospitalité. Dans ses commentaires étendus de cet extrait de la Genèse, Nahmanidis, célèbre érudit, préfigurait l’avis des chercheurs contemporains en soutenant que le fameux sodomisme portait clairement et incontestablement sur l’inhospitalité et non pas sur la sexualité :

Leur but [des habitants de Sodome] était d’empêcher les gens qui venaient de vivre parmi eux […] parce qu’ils pensaient que très nombreux étaient ceux qui voulaient s’établir sur leur terre, qui était exceptionnelle et ressemblait au Paradis, et méprisaient l’aumône […] Selon nos rabbins, ils s’adonnaient à tout type de vilEnie. Mais, leur destin fut marqué par ce pêché précis.

Ce pêché collectif ou, plutôt, quelque chose de bien pire : non pas simplement l’inhospitalité cruelle mais la persécution -impensable jusqu’il y a peu- impitoyable et systématique des malheureux, nous est dorénavant regrettablement familière. Elle est notre nouveau quotidien. Elle est, de nos jours, une loi de l’Union européenne, un état de fait aux frontières grecques, un plaisir pervers de la droite la plus noire qui, dorénavant, est trop souvent vêtue en rose. L’on peut se demander si, lorsque la pyramide inversée de la dette qui plane au-dessus de nos têtes s’écroulera, on établira un lien entre l’écroulement de l’Occident et la brutalité européenne à l’encontre des refugiés ?

Le peuple grec ne rappelle pas les Sodomites qui furent foudroyés par le vengeur biblique. En offrant le peu dont il dispose aux masses humaines que le capitalisme déracine, en mettant en place des réseaux de solidarité aux persécutés et en les aidant à échapper aux griffes des  SS  de Frontex, nous échappons, nous aussi, comme le fit Loth, à la punition des pêcheurs. La collectivité, la solidarité, l’initiative personnelle qui se cristallisent ainsi éloignent l’hystérie, la dépression et l’absence de sens qui s’abattent sur le néolibéral individualiste possessif. Les Sodomites contemporains ne sont pas punis du feu tombant des cieux mais de toutes les maladies, physiques et psychiques, qui tourmentent les esclaves du capitalisme tardif.

Alors que la mobilisation a une action psychothérapeutique, ses effets pratiques sont encore plus tangibles. Encouragement et organisation sont deux faces de la même médaille qui, ensemble, nous permet de résister aux épreuves mémorandaires et, enfin, de renverser le capitalisme de la destruction. C’est précisément autour de ces réseaux de soutien, où participent également beaucoup de gens sans référence politique ou de toute nuance politique, que de nouvelles collectivités de classe vivantes peuvent être créées. Ce sont de tels réseaux ouverts, hospitaliers, radicaux et créés ‘d’en bas’ mais aussi en collaboration avec Antarsya et d’autres organisations anticapitalistes et anarchistes, et contre le SEV (Union des industriels de Grèce), Syriza et le KKE (PC grec), qui ont récemment remporté une victoire tactique à Skouries. La compagnie minière Eldorado et, dans leur ensemble, les capitalistes et leurs représentants politiques ont essuyé une défaite. L’hospitalité protège l’étranger démuni, non pas l’étranger pilleur et le dynaste. Il n’est pas surprenant non plus de constater que ceux qui s’acharnent sur les refugiés, depuis tout ce temps, lèchent les bottes de criminels.

Nous vivons dans une société où gouvernent les Sodomites, au sens biblique du terme. Comme Mouzalas et Stathakis et tous ces ministres Syriza qui ont apposé leur signature sur la transformation des camps de concentration en structures permanentes. Anthimos (évêque de Thessalonique) est lui aussi un Sodomite biblique, qui dit que « nous les aimons, mais nous n’avons pas assez de place », ainsi que Boutaris (le Maire de Thessalonique), selon lequel « la Ville ne peut donner que des aspirines ». Sodomites bibliques aussi que les nombreux conseillers régionaux de Syriza et quelques-uns de LAE [Laiki Enotita, Unité populaire], dans le camp de Rena Dourou, qui ont distribué des millions aux armateurs tout en laissant les migrants et les refugiés affamés et nus. Bien entendu, ceux d’Aube Dorée sont, eux aussi, des Sodomites identiquesqui ne s’en cachent même pas. Tout comme ne s’en cache pas Kyriakos Mitsotakis [président de Nouvelle Démocratie] qui, en prononçant un discours de haine anti-refugiés au Parlement, a expliqué que parler de ‘migrants clandestins’ est un ‘droit humain de la droite’. Voilà la qualité des néolibéraux grecs.

Est-ce lourd de les qualifier ainsi ? Cela laisse-t-il des marges de malentendu ? Bien. Mais alors, quel est le qualificatif qui conviendrait aux milliers de morts évitables qu’ils ont provoquées en mer Égée et ailleurs et au comportement inhumain que l’État grec adopte à l’encontre des refugiés ? Un comportement illégal qui viole tous les traités internationaux ? Parce que, précisément, les ministres ont la responsabilité formelle pour tout ce que fait l’Etat. Ce sont leurs signatures qui se trouvent sous les lois de type nazi. Ils ne souhaitent pas assumer cette responsabilité ? Ils n’ont qu’à démissionner.

Comme cela se passait lors de la Shoah, en Allemagne, les responsabilités de la brutalité étatique contre les refugiés sont diffusées parmi les innombrables bureaucrates de l’Union européenne et des Etats nationaux, de sorte que personne n’ait le sentiment de porter une responsabilité personnelle. Mais, les ministres, à tout le moins, n’ont pas la possibilité de s’y soustraire. Pas plus que les Sodomites-en-chefs de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne.

Et, bien entendu, parmi eux, notre Sodomite-en-chef à nous, Alexis Tsipras. L’égoïsme, le vide et l’insatiable soif de pouvoir de cet émule de Mussolini font de notre pays un lieu meurtrier, hostile et inhospitalier, tant pour les étrangers que pour les autochtones. Et, entretemps, ils font du mot ‘gauche’ une injure pire que le sodomisme. Dorénavant, Syriza prétend que ‘gauche’ signifie ‘noyer en mer, cultiver la soumission et imprégner d’apathie cynique, organiser le génocide des personnes âgées et vulnérables et saisir les maisons des pauvres pour les donner aux banquiers’. Si, contre tout espoir, il arrivait à son but, alors la gauche disparaîtra ici aussi, comme elle le fit dans les pays qui appartenaient jadis au bloc soviétique. À nous de ne pas le laisser faire.

Traduit par  Christine Cooreman

*Dans la Grèce ancienne, les théoxénies étaient des fêtes religieuses en l'honneur de différents dieux, au cours desquelles les divinités étaient censées participer au banquet : des couches leur étaient préparées à cet effet. Les plus célèbres étaient celles de Delphes au printemps. Le sixième péan de Pindare fut composé à cette occasion. [Note de Tlaxcala] 

Le camp de Calais vu de l’intérieur

Edifié par les jours et les nuits passés dans le camp de Calais, Pierre Farge, avocat, dénonce sur le terrain l’aggravation des violences policières et le désengagement de l’Etat. Au lendemain d’une expulsion forcée de mille cinq cents réfugiés, il témoigne de l’impasse dans laquelle se trouvent l’Etat français et les migrants.

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camp-de-calais-police

Patrouille de police dans le camp de migrants de Calais

21 JANVIER 2016 - PAR PAR PIERRE FARGE

« Calais est pour moi le laboratoire de ce que la République peut produire de meilleur » annonçait Bernard Cazeneuve en déplacement à Calais le 5 mai 2015. Voici ce que la République dans le culte, au moins verbal, des droits de l’Homme peut produire de meilleur.

A mon arrivée, j’ai tout d’abord découvert sept mille migrants sur un sol contaminé classé Seveso interdisant à l’Etat de lui donner le statut de camp de réfugiés ; au risque de se voir un jour reprocher d’avoir empoisonné des milliers d’hommes, femmes et enfants. Cet espace n’existe donc pas en droit.

En conséquence, je n’ai vu aucune intervention de l’Etat français, sauf celle forcée par Patrice Spinosi apportant la lumière dans l’artère principale du camp et dix points d’eau supplémentaires. Et même cet engagement forcé n’a pas été respecté entièrement puisque l’Etat n’a pas jugé utile de les abriter ni d’assurer leur drainage de façon à rendre un peu de dignité aux migrants en dépit des fortunes engagées pour ériger des murs au bord de l’autoroute, de la gare, du port et du camp même de Calais.

Je n’ai vu non plus aucune douche, obligeant les plus âgés à patienter plus de deux heures dans le froid après ceux s’étant rués à l’ouverture du centre Jules Ferry.

Je n’ai vu aucune présence de la Croix-Rouge, sinon de plus petites structures s’étant adaptées malgré elles à l’ampleur de la tâche grâce aux dons et aux bras des bénévoles, britanniques à 90%.

Je n’ai vu aucune sanction des abus quotidiens de la police, favorisant la désorganisation générale des approvisionnements par l’interdiction de stationnement dans le seul chemin d’accès au camp ; ou stoppant les ambulances appelées en urgence, mettant ainsi une heure en plein jour et n’acceptant plus de se déplacer à l’entour du camp de nuit. Les fantaisies des CRS vont jusqu’à abriter à la tombée de la nuit dans leurs camions des riverains cagoulés attendant le passage d’un migrant pour l’assommer à coups de bâton télescopique. Interrogeant les calaisiens en question, ils pensent l’outil suffisamment flexible et efficace pour briser les os des migrants derrière qui se cache potentiellement un infiltré de Daech (le verbe « penser » devant être pris dans son acception la plus modeste).

Je n’ai vu aucune sanction des services hospitaliers refusant leurs soins à certains migrants, comme cet afghan, devenu fou, que j’ai emmené aux urgences à chaque crise psychotique. Dans un instant de lucidité, il s’est depuis présenté de lui-même aux autorités pour leur demander de l’expulser. De retour à Kaboul depuis une semaine, il préfère tout compte fait l’enfer de la guerre à la folie de Calais.

Dans ces conditions, je n’ai vu aucune volonté des réfugiés de formuler une demande d’asile en France, mais plutôt m’expliquer pourquoi ils tentent chaque nuit leur chance en sautant dans les camions à l’embouchure du tunnel sous la Manche. Seule une vingtaine chaque jour parviennent à passer un coup de téléphone de l’autre côté, victorieux de croire au paradis après l’enfer.

Pendant ce temps en France, la situation s’aggrave. Lorsque les bénévoles se sont absentés pour les fêtes de Noël, qui pour la première fois en 457 ans coïncidait entre musulmans et catholiques, il ne restait certaines nuits que quatre volontaires sur le camp pour gérer les contingences des sept mille migrants.

Cela me fait penser à Samir, soudanais arrivé il y a quatre mois, installé dans une caravane voisine à la mienne. Avec son visage calme et composé, il m’explique s’être résigné et palier maintenant le manque de bénévoles sur le camp en organisant les distributions aux nouveaux arrivants. Il est ainsi réveillé toutes les nuits par des familles désespérées, risquant ainsi sa vie à chaque distribution qu’il est obligé d’effectuer seul au milieu de la faim et du froid sur un sol tantôt gelé, tantôt boueux. Son sort est maintenant affaire de ministres, qui semblent toujours écouter mais ne pas entendre.

Aujourd’hui, après toutes les violences et promesses non tenues, les réfugiés ne veulent rien savoir et c’est l’impasse. L’Etat a ainsi exigé en début de semaine de réduire de cent mètres le périmètre du camp. Les réfugiés refusent quant à eux tout déplacement, dénonçant l’arbitraire de l’Etat. Notre pays plein du mot Progrès a donc décidé de détruire par la force, au bulldozer, les abris de fortune dans lesquels les associations avaient pourtant tant investis.

Quelles actions mener pour sortir de l’impasse et quelles leçons en tirer ?

L’inconséquence de cet état de fait permet tout d’abord de tirer trois actions.

La priorité de l’urgence est d’assurer un suivi au cas par cas des mille cinq cents migrants expulsés par la force en tenant les promesses de l’OFPRA. A savoir, je cite, un logement dans un centre d’accueil sur le territoire français avec repas quotidiens, aucune violence de la police à l’occasion du déplacement – le fait de le préciser en dit beaucoup –, le droit d’y entrer et sortir librement, ainsi qu’une réponse dans les trois mois à la demande d’asile et l’assurance d’un contact avec l’administration britannique pour ceux dont la famille proche demeure en Grande-Bretagne.

La seconde priorité est d’imposer un management européen pour une répartition des migrants sur l’ensemble du territoire selon les possibilités fonctionnelles de chaque Etat membre, comme le soutient Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés depuis 2005. Avec une population de 550 millions d’habitants, le million de réfugiés arrivé en 2015 dans l’Union européenne présente un rapport juste d’un pour deux mille européens (à titre de comparaison, le Liban compte un réfugié pour trois de ses ressortissants et la Turquie en accueille vingt fois plus qu’elle ne s’y était engagée au début de la crise). C’est précisément parce que les choses ne sont pas gérées de cette façon que certains villages allemands de trois cents habitants se trouvent envahis par mille migrants. Et ce management européen est d’autant plus viable que les conflits en cours en Irak, Libye, Yémen ou Syrie vont s’aggraver – à l’image de l’évacuation pour famine de la ville de Madaya cette semaine – et que d’autres Etats sont sur le point de s’effondrer sur le modèle de la Somalie ou du Soudan.

Enfin, il convient de conjuguer ces deux actions à un soutien financier massif des points d’entrée sur lesquels reposent aujourd’hui toute la pression migratoire, à savoir l’Allemagne, la Suède et l’Autriche. Sans ce soutien, l’Europe ne peut se rassembler pour créer une capacité d’accueil suffisante. L’UE a les moyens de ce soutien financier. Il lui suffit par exemple de mettre en place des obligations paneuropéennes pour financer un fonds de soutien aux réfugiés ou encore augmenter les moyens du budget européen – rappelons que l’Allemagne va dégager un excédent budgétaire record de 12 milliards d’euros. Qui plus est, la France a encore une souveraineté ; elle doit donc l’exercer à Bruxelles et se réapproprier une certaine position d’arbitre. Il est certain que cette décision redonnerait de son éclat au leadership diplomatique pour initier cette levée de fonds.

Voilà les actions que la République peut produire de meilleur à Calais.

Pour tirer des leçons plus durables que l’émotion du moment, trois leçons de l’Histoire doivent éclairer ces actions.

Première leçon de l’Histoire : nous payons aujourd’hui en Europe l’échec des politiques d’intégration des années 1960, 1970 et 1980. L’Union ne peut pas se permettre d’échouer une seconde fois : elle devra investir massivement pour assurer la cohésion sociale des millions de nouveaux arrivants à long terme, c’est-à-dire des premières mais aussi des secondes générations. Cette leçon est parfaitement conforme à l’évolution du monde contemporain, multiculturel, multiethnique et multireligieux. Il ne faut donc surtout pas s’en tenir à un investissement répondant à une situation d’urgence.

Seconde leçon de l’Histoire : le manque de solidarité général dans le projet européen témoigne d’une Europe divisée, qui ne se résume pas seulement à l’accueil des réfugiés mais également à sa politique économique, budgétaire et organisationnelle. Tant que l’Europe n’est pas unie, tant que sa commission et son conseil européen n’interviennent pas à temps, l’Europe fédérale susceptible de devenir une grande puissance à responsabilité mondiale ne verra jamais le jour. Cet enjeu humanitaire est donc une chance pour l’Europe d’aller de l’avant dans ses ambitions, un gage de cohésion évitant notamment la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, le fameux Brexit, témoignant au monde son recul et mettant en danger, par la défiance qu’il entraînera, l’existence de l’euro.

Troisième leçon de l’Histoire : quand on manipule l’opinion publique à des fins sécuritaires, la montée aux extrêmes est inévitable. Les villages européens voient une foule incontrôlée avançant de frontière en frontière, imaginant qu’elle passera bientôt par chez eux. Livrés à eux-mêmes face aux migrants, ces villages se tournent de plus en plus vers le Front national. Mais qu’ils se rassurent, l’Europe n’est pas envahie et notre mode de vie n’est pas prêt de changer. Une bonne gestion aux points d’entrées aurait évité cette frayeur et peut encore être opérée.

Par ailleurs, cette foule de migrants n’est pas composée d’infiltrés de Daech, Al-Nusra ou Al-Qaeda puisque ces organisations y voient leur ennemi fuyant le califat. Rappelons-nous que ce sont plutôt des milliers de jeunes européens, qui ont rejoint ces organisations en Syrie et en Irak ; et dont la stratégie est précisément de voir l’Europe leur faciliter le travail en fermant ses frontières aux musulmans.

Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

sources :

http://info-war.gr/%CE%BF%CE%B9-%CF%83%CE%BF%CE%B4%CE%BF%CE%BC%CE%AF%CF%84%CE%B5%CF%82/ 
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=17089

http://laregledujeu.org/2016/01/21/26938/le-camp-de-calais-vu-de-linterieur/

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