25.05.14, par Marco Santopadre - Aujourd'hui on vote - ou on devrait voter - en Ukraine pour les élections farce, convoquées par la junte nationaliste, dans le but de légitimer son propre pouvoir conquis en février dernier, à travers un coup d'état ayant déchaîné une guerre civile, devenue ces derniers jours de plus en plus sanglante.
A Kiev Andriy Parubiy, secrétaire du Conseil de Sécurité et de Défense nationale (et fondateur du parti d'extrême droite Svoboda) avait expliqué il y a quelques jours que pour le jour du vote l'objectif du gouvernement était de créer une "zone de contention" séparant les régions "dans lesquelles il y a des terroristes et des assassins de celles complètement contrôlées par nous", pour empêcher des sabotages et des boycottages.
Le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, a dit s'attendre une évolution "plus ou moins normale" des élections présidentielles d'aujourd'hui. Dans la tentative de fournir une légitimation internationale à la virée électorale, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe avait éparpillé dans le pays la plus ample mission de monitoring jamais organisée dans son histoire. Plus de 1000 de ses observateurs, 2000 en tout les observateurs étrangers. Retirés à la dernière minute presque complètement - assure Reuters - par ordre de la même OSCE préoccupée par leur sécurité et intégrité physique. Et, comme ont du l'admettre même les autorités centrales de Kiev, au moins 18 des 34 commissions électorales de district des deux régions orientales ne fonctionnent pas aujourd'hui parce que boycottées, bloquées ou occupées par les milices populaires et par des manifestants anti-putchistes qui de fait sont en train aujourd'hui d'empêcher que les élections présidentielles se tiennent dans les régions de Donetsk et de Lugansk, mais aussi dans d'autres régions du sud-est du pays où les sièges ont été visés, les urnes détruites, les sièges obligés de fermer.
A Donetsk les autorités de l'auto-proclamée République populaire ont annoncé que "aucun siège" ouvrira les battants et que le matériel électoral "a été séquestré". En ville, raconte l'envoyé de l'Ansa (agence nationale de presse italienne), "les affiches électorales sont pratiquement absentes, quelques tracts on le trouve seulement dans les rues latérales, près des parcs publics, où son nombreux ceux qui cherchent un abri à la chaleur torride qui tenaille le pôle industriel du Pays. La chasse aux sièges, où devraient se presser les préparatifs pour demain, est infructueuse : dans le centre-ville ceux qui apparaissent sur les listes officielles du gouvernement de Kiev sont le spectre de ce qu'ils devraient être. Portes fermées, cadenassées, sur quelques écoles une pancarte sur laquelle est écrit "on ré-ouvre le 26 mai". Le reportage de l'Ansa raconte encore : "Un petit groupe de policiers, les seuls entrevus ces dernières heures, observent de loin, et avec discrétion. Ils portent les insignes de Kiev, mais se tiennent à côté des miliciens philo-russes".
Ce matin selon les observateurs un seul siège était ouvert dans toute Donetsk, jusqu'à ce qu'un groupe de miliciens l'ait fermé en mettant en fuite les scrutateurs. En même temps, quelques milliers de personnes étaient en train de manifester contre les élections farce devant le siège de l'ex administration régionale devenue après le siège du gouvernement de la République.
A la veille du vote les milices populaires ont intensifié les attaques à l'armée ukrainienne et aux fonctionnaires de Kiev : entre jeudi et vendredi on a pu compter une trentaine de victimes dans les batailles déclenchées autour de Donetsk, tandis que samedi les rebelles sont parvenus à arracher d'autres immeubles - et d'autres sièges électoraux - au contrôle des autorités nationalistes.
Hier de violents combats se sont vérifiés à Slaviansk entre les forces d'auto-défense et les parachutistes ukrainiens aux côtés desquels il y a les néo-nazis encadrés dans la Garde Nationale. Les morts auraient été au moins 5 et les blessés "très nombreux". A confirmer l'information c'est le leader de Pravyi Sektor, Dmitro Yarosh, tandis que selon l'AFP 4 miliciens seraient morts comme aussi un 'volontaire' (un paramilitaire) qui combattait aux côtés de l'armée ukrainienne dans l'est. Selon des nouvelles encore à confirmer à Torez un commandant des forces d'auto-défense aurait été tué au cours d'un blitz armé des forces fidèles à la Junte.
Juste hier les deux Républiques Populaires ont annoncé leur union dans la nouvelle République de 'Nouvelle Russie'. Les représentants des deux entités, qui le 11 mai dernier ont célébré un referendum pour l'indépendance plus que gagné par les soutiens de la séparation de Kiev, ont signé hier un accord dans la ville de Donetsk pendant une cérémonie blindée, étant donné qu'à la périphérie on combattait. Si la séparation du sud est de l'Ukraine devait devenir irréversible cela signifierait la naissance d'une nouvelle entité nationale avec environ 6,5 millions d'habitants.
Marco Santopadre
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Poutine prépare l'Union Eurasiatique, dialogue avec l'Ue et attaque les USA
25.05.14, par Rédaction Contropiano - Le nouvel état qui vient de naître dans le sud est de l'Ukraine pourrait ne pas avoir le plein soutien de la Russie et pourrait être déchargé par le Kremlin, qui dans les derniers jours a accentué les prises de distance des insurgés de la Novorossija, en vue de la recherche d'un accord avec l'Union Européenne et avec le régime ukrainien qui sauvegarde au moins une partie des intérêts de Moscou dans la région, et éloigne la menace directe de ses frontières de la part de l'OTAN. Hier Vladimir Poutine a répété, pour la troisième fois en une semaine, qu'il respectera "le choix des Ukrainiens", qu'il est intéressé à la stabilisation du Pays et qu'il ne travaillera pas "avec les autorités formées sur la base de ces élections". De fait, la reconnaissance de la validité des élections farce qui se tiennent aujourd'hui dans une partie du pays, malgré que même le Kremlin ait rappelé ces derniers jours que le vote se déroule avec la moitié du pays en guerre et assiégé et avec la 'menace des canons'.
Les forces au pouvoir à Kiev pourraient cependant constituer un fort obstacle à la conclusion d'un accord avec la Russie et donner donc du fil à retordre à l'Union Européenne elle-même qui persiste néanmoins à soutenir sans conditions les ultra-nationalistes de Yatseniuk et associés. D'autre part, la Russie encerclée, assiégée et frappée par des sanctions économiques tente de courir aux abris, poursuit désormais explicitement une intégration économique et politique dans l' "espace post-soviétique" et déclare - c'est ce qu'a fait Poutine en personne - que la signature à Astana, le 29 mai prochain, du traité pour l'Union eurasiatique sera "un événement clef de l'année". Aucune crainte de nouvelles sanctions, affirme impavide Poutine, "qui seraient négatives pour tous", et non plus d'un isolement de la Russie simplement parce que "c'est impossible". Plutôt un avertissement à la Commission européenne de ne pas mettre les bâtons dans les roues des gazoducs Nord Stream (opérationnel seulement à 50%) et South Stream, ce dernier à son avis encore plus indispensable pour le risque d'interruption en Ukraine du transit du méthane russe pour l'Europe. Sur le prix du gaz et sur la dette relative de Kiev les chef du Kremlin ne transige pas : "pourquoi devons-nous baisser les prix du gaz à l'Ukraine ? le contrat ne le prévoit pas. Nonobstant les aides internationales soient déjà arrivées, jusqu'à maintenant ils n'ont rien payé, même pas les factures avec le prix au rabais". En Crimée par contre, il explique, Moscou est intervenue parce que l'Occident avait outrepassé la "ligne rouge" des intérêts nationaux russes, avec le risque d'une adhésion de Kiev à l'OTAN et l'installation des éléments du bouclier anti-missile USA dans son territoire.
Rédaction Contropiano
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Billet de blog 25 mai 2014
Ukraine : la moitié du pays ne vote pas, à est la bataille
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