Jeudi 29 mai
Après la sanglante bataille pour le contrôle de l'aéroport de Donetsk et le massacre causé par les bombardements aériens par les forces putchistes contre les postes des insurgés et, de manière indiscriminée même contre les civils, aujourd'hui à infliger un coup dur à l'adversaire ont été les milices d'autodéfense de la République de Donetsk et de Lugansk.
Pendant les dernières heures l'offensive lancée dans les derniers jours contre le région russophone par les troupes gouvernementales est répartie en grand style, avec de nouveaux bombardements de la part des avions chasseurs et par des hélicoptères de combat envoyés de Kiev pour attaquer les postes d'autodéfense à Slaviansk et Kramatorsk, villes depuis longtemps assiégées et qui ont payé déjà un haut tribut de sang.
Mais les milices locales, évidemment préparées à un nouvel assaut, ont employé leur propre défense contre-aérienne et les missiles à l'épaule du type Stinger (mais de fabrication russe) de manière plus efficace que dans les jours passés et ils ont réussi à abattre un hélicoptère, en provoquant la mort de 13 soldats et d'un général de Kiev. La destruction du Mi8 a été confirmée même par le président intérimaire Alexandr Tourchinov qui a dit : "Aujourd'hui j'ai reçu l'information depuis Slaviansk que les terroristes ont abattu un de nos hélicoptères qui transportait des troupes. Quatorze militaires sont morts, y compris les général Volodymyr Kulchitski".
Il s'agit d'un grave coup au moral de l'armée de Kiev, déjà secouée par des centaines de désertions. Pour être arrêtées, les milices d'extrême droite encadrées dans la Garde Nationale avec la fonction de contrôler surtout les réservistes, au moins à deux occasions, ont fusillé des soldats qui se refusaient de combattre. Le 22 mai dernier encore 17 militaires ukrainiens étaient morts au cours d'une attaque des rebelles à Volnovakha et à Lugansk.
Les insurgés revendiquent entre autres la destruction de deux hélicoptères dans les environs de Slaviansk, répondant aux lourdes attaques provenant de l'aviation ukrainienne, et aux forces fidèles à la Junte qui emploient même des missiles Grad. "En ce moment sont en cours des actions militaires dans le village de Mandrichino (à la périphérie de Slaviansk) et plusieurs maisons ont été détruites et incendiées", ont dénoncé aux agences de presse les miliciens de la République Populaire de Donetsk, selon lesquelles des civils ont été blessés par les attaques de Kiev contre les gares de chemin de fer de Slaviansk et du village proche de Semionovka. Déjà hier les milices avaient revendiqué la destruction d'un drone sans pilote employé par les agresseurs pour bombarder la périphérie de Donetsk.
Hier dans la capitale économique de la région insurgée contre le régime nationaliste de Kiev des milliers de mineurs et d'ouvriers ont manifesté contre le fascisme et pour le retrait des troupes ukrainiennes, après avoir abandonné les puits des mines de charbon et les usines métallurgiques. Les médias locaux racontent d'une ville en proie à la peur, avec les rues occupées par des centaines de barricades et des femmes et des enfants réfugiées dans les caves et partout où ils puissent être à l'abri des bombardements aériens incessants. D'après plusieurs témoignages, des centaines de cadavres des victimes des attaques des derniers jours sont amassés dans les hôpitaux de la ville, dont certains ont été endommagés par les blitz des forces fidèles à la Junte.
Les guerrilleros de Donetsk accusent les troupes ukrainiennes de ne pas leur permettre d'enlever les cadavres, une centaine, qui gisent depuis des jours autour de l'aéroport et sur la place devant l'entrée, "personne ne nous autorise à les évacuer" a dit le vice-premier de la république populaire de Donetsk Andrei Purgin. Hier les miliciens avaient atteint un accord avec les troupes de Kiev pour l'évacuation des corps, mais la trêve a été violée par les soldats ukrainiens.
"Juste au moment où notre groupe s'est approché de l'aéroport, il a été frappé par le feu des snipers. Le combat a duré toute la journée" il a dit. Selon le représentant des insurgés, parmi les cadavres il y aurait ceux de cinq ou six membres d'un cortège religieux qui se déroulait autour de l'édifice de l'administration régionale et qui ont décidé de se rendre à l'aéroport et convaincre les combattants à arrêter le feu. "Même eux ont été tués il y a quelques jours. Leurs corps gisent sur la place, mais les militaires ne nous ont pas laissé les déplacer" a dit Purgin.
Le ministre des Affaires Etrangères Sergej Lavrov a souhaité aujourd'hui l'adoption de "mesures urgentes" pour arrêter le "bain de sang" dans le régions orientales de l'Ukraine, mais dans les dernières heures le gouvernement russe a abaissé considérablement le ton à l'égard du régime de Kiev.
Pendant qu'un des leaders des insurgés, Denis Pushilin, a admis que des volontaires qui combattent avec les milices populaires contre les putchistes sont russes, d'autre part Moscou a dénoncé que dans les bataillons de la Garde Nationale formés par les extrémistes de Pravyi Sektor il y a aussi 300 mercenaires ukrainiens qui dans les dernières années ont combattu avec les rebelles syriens contre les forces gouvernementales de Damas.
Pendant ce temps, après la libération hier de 11 observateurs présumés de l'OSCE (qui dans le pays déclare en avoir éparpillés 280 au total) qui avaient été pris et retenus par les milices du Donbass, le maire populaire de Slaviansk, Viaceslav Ponomariov, a affirmé que les quatre diplomates de l'OSCE encore dans les mains des auto-défenses seront bientôt libérés, peut-être même demain. "Nous éclaircirons demain qui ils sont, où ils étaient en train d'aller et pourquoi, et nous les libérerons" a dit Ponomariov à l'agence Ria Novosti.
Entretemps, pendant qu'il pousse l'accélérateur sur le plan militaire, le néo-président ukrainien Petro Porochenko veut signer la partie économique de l'Accord d'Association entre Kiev et Bruxelles, dont la mise à l'écart de la part du président Viktor Yanukovitch avait déchaîné le putch de février.
Le président français François Hollande, en une énième et évidente mise en échec à l'égard du président russe Vladimir Poutine, a invité le néo-président ukrainien Petro Porochenko à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin prochain. Une invitation assez douteuse, vu que le gouvernement putchiste ukrainien s'identifie plus avec les occupants nazis qu'avec les forces qui libérèrent l'Europe du nazi-fascisme.
Marco Santopadre
Contropiano.org
http://contropiano.org/internazionale/item/24312-ucraina-insorti-abbattono-elicottero-e-uccidono-14-soldati-di-kiev
http://www.youtube.com/watch?v=KA-oDO71t9w
http://www.youtube.com/watch?v=HBPYuWm7Vjo
http://www.youtube.com/watch?v=c4g4lEVpzWA
http://www.youtube.com/watch?v=bWWQENIHoIU