29.11.14 - Je suis de plus en plus profondément d’accord avec ce que dit Brecht, la vérité du fascisme est :
« Dans les pays fascistes, le capitalisme n’existe plus que comme fascisme, et le fascisme ne peut être combattu que comme la forme la plus éhontée, la plus impudente, la plus oppressive, la plus menteuse du capitalisme » (1)
par Danielle Bleitrach
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Tant que l’on ne comprend pas cela on ne cessera pas de s’étonner des métamorphoses que peut adopter le fascisme dans sa prise du pouvoir… Hier nous avons eu droit à une apologie extraordinaire de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat démocratique avant poste devant l’Islamisme de la part de maitre Collard représentant du FN à l’Assemblée Nationale, il a réussi l’exploit de nous faire penser que les criminels étaient non pas les massacreurs de Gaza, ceux qui occupaient les terres palestiniennes mais le potentiel danger des hordes palestiniennes identifiées à celle du califat créé pourtant par l’Occident. Moi qui n’aime d’amour ni les israéliens, ni les palestiniens et qui ai la faiblesse de considérer leurs enfants comme égaux en droit je n’admets pas ce genre de démonstration parce qu’elle encourage le crime et est donc nuisible aux palestiniens mais aussi aux israéliens. Et je sais qu’elle favorise les intérêts sordides de ceux qui ont intérêt à la guerre.
Mais ce n’est pas le seul exemple . Tandis que depuis des mois désormais nous avons l’apologie des fascistes de Kiev au nom des valeurs démocratiques européennes contre le barbare Poutine et au nom de cela la justification des massacres dans le Donbass, de celui d’Odessa, de l’acceptation du drame vécu par la population ukrainienne.
Vous me direz que dans ce cas là le FN combat aux côtés de ceux-là… pas du tout, c’est au nom de la race blanche enfin de la chrétienté contre les mêmes hordes islamiques, un peu absentes du paysage ukrainien, et de la vénération de la force brutale qu’ils attribuent à l’ours moscovite… Bref, c’est le spectacle de la guerre comme toujours… le contraire de ce qui me pousse à combattre pour les gens du Donbass, les malheureux Ukrainiens et mes amis d’Odessa.
Ne cherchez pas à comprendre la situation à partir des fascistes et de leurs errances d’un camp à l’autre mais bien à partir de leur place dans les luttes capital et travail, à partir de la paix dans le monde et pas l’entretien d’un camp contre l’autre.
La chose que le représentant du Front national a dit de juste c’est la faiblesse idéologique de ceux qui aujourd’hui se raccrochent à des combats de hier sans affronter la réalité d’une situation politique qu’il faut repenser. Il faut la repenser non du point de vue des fascistes sur les critères raciaux auxquels ils reviennent toujours mais à partir de la volonté de paix, de justice et de la dénonciation du véritable racisme de notre temps, la haine des pauvres, des exploités, la manière de leur attribuer leur propre condition en préservant le capital, c’est là-dessus que le fascisme prolifère…
A partir du point de vue de Brecht, celui qui prétend combattre le fascisme sans combattre le capitalisme encourage le fascisme au lieu de l’abattre.
Je sais que la lutte des classes comme mode de lecture de la réalité cela paraît un peu rustique mais il n’y a rien de mieux.
Danielle Bleitrach
Brecht, sur le réalisme, art et politique, p.17