30 octobre 2014 - Tome Adziev, le chef de la commission macédonienne pour l'épuration, a fait savoir ces derniers jours d'avoir envoyé plusieurs lettres aux différentes institutions publiques de l'ex république yougoslave pour les informer de leur obligation de licencier de l'administration publique les personnes qui ont été déclarées "complices" avec le régime communiste précédent et avec ses appareils. Les lettres sont parties après qu'un tribunal cette semaine a confirmé un nombre élevé des décisions controversées, adoptées par la commission elle-même.
"Beaucoup d'institutions publiques n'ont pas encore éloigné ces personnes, mais devront le faire", a tonné Adziev, ajoutant que ceci inclut les professeurs qui travaillent dans les universités publiques, ainsi que des membres de l'Académie macédonienne des Sciences et des Arts (MANU) et beaucoup de fonctionnaires publics. "La loi est claire ; affirmant que les personnes identifiées comme des informateurs du vieux régime ne peuvent recouvrir des charges publiques ni exercer des activités publiques" a expliqué le leader de la commission pour l'épuration. Aux personnes indiquées par la commission publique comme "informateurs" (en réalité dans la majorité des cas il s'agit simplement de militants ou dirigeants d'organisations communistes à l'époque de l'ex Yougoslavie) est nié le droit de recouvrir des charges publiques mais l'ex chef de la Cour Constitutionnelle, Trendal Jovanovski, indiqué par la commission comme coupable d'avoir collaboré avec le régime passé a contesté la décision au tribunal, affirmant que maintenant les personnes aussi sont poursuivies pour des motifs politiques et il a insisté sur le fait que la demande de les licencier de leurs postes de travail, surtout s'ils ne sont pas titulaires d'importantes charges publiques, ajoute la mauvaise farce au tort.
"L'objectif de ce gouvernement est celui d'éliminer ultérieurement l'influence publique de libres penseurs et de personnes progressistes qui sont les plus critiques à l'égard du gouvernement en leur enlevant le travail - a dit Jovanovski - en particulier, les professeurs universitaires ne peuvent être licenciés du travail parce qu'ils n'exercent pas une charge publique, mais fournissent un service public".
Cette semaine jusqu'à 24 personnes, parmi lesquelles beaucoup de personnages publiques de relief, ont perdu leur cause auprès de la Haute Cour Administrative de Macédoine, auprès de laquelle ils avaient présenté un recours contre les décisions de la Commission de les déclarer des "collaborateurs". La cour a refusé tous les appels. Or, d'un point de vue légal, à ceux qui ont été frappés par ces mesures il ne reste que de s'adresser à la Cour européenne des droits de l'homme. Parmi ceux-là le chef de l' "Open Society Institute Macedonia" Vladimir Milcin, qui est une voix critique du gouvernement, l'historien Kosta Balabanov et l'écrivain le plus important de la Macédoine pendant l'époque yougoslave et dans les premières années de l'indépendance du pays, Ivan Katard'iev, qui refuse cependant toute accusation.
La commission pour l'épuration ayant débuté les travaux en 2009, elle a examiné jusqu'à ce jour plus de 29.000 fichiers personnels et "découvert" plus de 140 personnes qui auraient collaboré avec la police politique de l'époque yougoslave, en échange d'avantages économiques ou pour des raisons idéologiques. Le procès cependant depuis qu'il a commencé a été marqué par des polémiques, beaucoup d'ONG pour les droits humains et les groupes d'opposition soutiennent que le gouvernement a commis beaucoup d'abus dans l'application de la loi utilisée pour frapper des intellectuels critiques à l'égard du nouveau régime. En 2012, l'opposition a aussi enlevé deux de ses membres de la commission en signe de protestation.
Rédaction Contropiano
http://contropiano.org/internazionale/item/27218-in-macedonia-e-caccia-al-comunista