Réflexion sur la vision de la sexualité féminine
Les débats féministes depuis le 20eme siècle ont porté la voix de milliers de femmes sur les injustices et ont permis qu'on considère la femme comme étant l’égale de l'homme, qu'on lui laisse le droit de voter, le droit de travailler, une émancipations du contrôles des maris, etc... Mais à présent, en 2025, un autre sujet féministe que l'on pourrait exploiter serait la vision de la sexualité féminine. En 1949 déjà, Simone de Beauvoir avait déjà une idée très progressiste du sujet mais fis polémique, qu'en est il de l’état des mentalités d'aujourd'hui ?
Tout d'abord par réflexion sur la vision de la sexualité qu'entendons nous ? D'abord il faudrait déterminer ce qu'est la vision actuelle de la sexualité féminine aux yeux du monde. Le problème étant qu'il n'y a pas qu'une seule forme de domination patriarcale sur le corps de la femme mais il y en a une diversité immense. Entre les pays arabes comme l'Iran imposant des règles strictes, et l’Afghanistan ayant un contrôle complet et réduisant la femme a l’état d'objet, la rabaissant au statut d'esclave ou "boniche" et épouse. Ou encore nos sociétés occidentales comme aux USA ou le modèle de "trad wife" revient à la mode, et les mariages d'enfants autorisés dans au moins 10 états, les avortements interdits, etc...
Le point commun de tous ces exemples est : tout est relié au corps de la femme, et mieux que ça : ce sont des hommes qui font la justice dans ce monde et qui décide de ce qui serait bon ou pas pour la femme. La femme n'est pas sujet de son corps, elle n'en dispose pas pleinement, d'ailleurs après les élections américaines l'influenceur masculiniste "Nicholas J. Fuentes" a scandé sur tweeter et dans une vidéo où on pouvait le voir jubiler sur ses propos masculinistes et misogyne, disant "vous ne contrôlerez jamais votre propre corps". Cela en dit long sur l'aspect ultra politisé du corps de la femme.
Les hommes ont toujours eu un contrôle sur le corps et la sexualité des femmes, les valeurs qu'on nous a inculqué et imposé sur ce sujet (très tabous quand il s'agit des filles) étant : une femme doit être chaste, attendre patiemment le mariage, ne pas avoir de nombreuses conquêtes, ne pas avoir de sexualité et encore moins d'autoérotisme (masturbation), rester "innocente", ne pas connaitre son corps, et autres stéréotypes très caricaturaux…Les valeurs quand il s'agit de la sexualité de la femme sont "strictes" et quand une femme s’éloigne de la norme en vivant une sexualité libre elle sera insulté par des termes comme "Allumeuse", "salope", "pute", ou encore plus récemment "TANA". Ces mots sont souvent attribué à ces femmes qui oseraient juste exprimer leurs opinions sur le sujet ou leurs désirs. Ce qui peut scandalisé est que : ces mots sont employés par les deux sexes. On eu une fâcheuse tendance normalisé le fait qu'une femme ne devait pas avoir le droit de s'exprimer sur un sujet aussi tabou que le sexe, et pousser les femmes a rabaissé les autres femmes pour mieux plaire aux hommes. Les influenceuses d’extrême droite comme Thaïs d'Escuffon par exemple montrent bien l'exemple en prônant une vision rabaissante de la femme et en normalisant les agissement sexistes, en plus de ses vidéos choques comme celle où elle argumente sur le fait que MeToo est "un discours massif de manipulation politique féminine" et qui a "détruit la confiance des hommes en eux même" et qui est bien entendu "un discours politique anti-homme" et elle terminera sa vidéo en disant qu'il faut arrêter "de créer des victimes collatérales masculines". Voila le genre de discours que l'on peut entendre (qui se popularise) la victimisation constante des hommes car les femmes auront osé prendre la parole et dénoncer. Les femmes grâce à l’émergence du mouvement Me Too, on put libérer leurs paroles. Attaquées leurs agresseurs en justice, parler du consentement, et elles ont faits progresser les mœurs et elles nous ont éduqué sur cette notion "méconnue" du grand publique. On a pu voir un mouvement de masse où les femmes racontaient toutes une par une partout leurs agressions et dénonçaient leurs agresseurs. C'est toujours de la faute des femmes de toutes façon, même avec autant d'histoires différentes, c'est toujours le même argument qui ressort : "t’étais habillée comment ?" si c'est mini jupe ou décolleté forcement ce sera de sa faute car elle a "allumé" les hommes avec son corps autrement dit "elle l'a cherché". Ce qu'on voit avec ça c'est qu'il y a toujours une sexualisation de tout dans la société et en particulier quand ça touche le corps des femmes. Le viol est l'un "des pires crimes" dans l'esprit collectif mais c'est le crime le moins punis. C'est le crime où le coupable sera le plus défendu, c'est le crime où le coupable risque le moins, c'est le crime où le coupable se sent puissant face à sa victime qu'il aura détruite mentalement et physiquement. C'est le crime où le coupable connait la culpabilisation de sa victime et le crime dont il sait qu'elle ne va pas aller porter plainte car elle n'aura pas le courage, le crime où même si elle porte plainte, elle aura plus de chance d’être classée sans suite par manque de preuve. Une fois de plus l'homme se permet d'utiliser la femme comme son objet sexuel sans qu'il ait peur des conséquences. L'homme doit avoir un contrôle sur le corps de la femme et c'est pour cela qu'il ne la laisse pas en disposer pleinement à travers le "formatage progressif de son esprit" avec l’éducation qu'elle reçoit.
Dans l’éducation on encourage le garçon à avoir des amoureuses, à avoir des conquêtes, cela est une manière de prouver sa soit distante "virilité" (ce qu'on pourrait qualifié maintenant de masculinité toxique) alors que les filles doivent rester chaste et voir avec horreur le "mâle dominant" qui représente la tentation et le vice, et le "mal" tout simplement. (comme l'a dit l'autrice Ovidie dans sa série "Libres", les petites filles se définissent pas en fonction de ce qu'elles possèdent mais en fonction de ce qu'elle ne possède pas. C'est une théorie de psychanalyse appelée "l'envie du pénis".)
Pendant que les hommes prennent le temps d'en discuter entre eux et de se découvrir, les femmes doivent regarder d'un œil exaspéré et faire mine de ne pas éprouver de désir, surtout de rester "droite" sur la route de la chasteté. La femme doit être conquise et ne doit pas chercher conquérir, et cela depuis la nuit des temps, autant dans l'imaginaire collectif qu'historiquement parlant. L'historien "Laurent Turcot" en a fait une saga de vidéo sur la sexualité l’évoquant de la Grèce antique jusqu'au 21eme siècle. Ce qu'on peut dégager de la différente "mythologie" sur la sexualité féminine, c'est que : l'homme doit demeurer dominant dans la relation sociale et sexuelle, la femme a pour rôle de procurer du plaisir (prostituées), de donner des héritiers (mère), et dans les liens sociaux en tant qu’épouse. Ce qui est intéressant c'est que la femme se définit par ses pratiques sexuelles et qui lui donne un statut social dans la société, en résumé la position de l’épouse (femme respectable et digne citoyenne) était le missionnaire uniquement tandis que la prostitué devait "procurer du plaisir à l'homme" en trouvant elle même les positions qui allaient lui en procurer le plus. La sexualité était donc instrumentalisé toujours de manière à ce que ce soit au service de l'homme. A Rome les femmes sont considérées comme étant un "réceptacle" dans lequel est déposé la semence masculine. Et la théorie qui dit que l'homme ne contrôle pas ses pulsions sexuelles qui jusqu'à aujourd'hui est argumentée nous provient en réalité de l'Antiquité. Pendant cette période on disait que les bordels et les prostitués étaient des manières d'assouvir les pulsions sexuelles de l'homme. Donc nos mœurs datent de l'Antiquité et n'ont pas réellement progressé. Bien sur le moyen age a été une période plus stricte pour les femmes et leurs sexualités mais un petit fait historique ironique : la construction de la Chapelle Sixtine a été financé grâce aux maisons clauses et aux bordels, donc grâce à l'aspect économique des prostitués. C'est assez contradictoire quand on y pense, de rappeler et condamner sans cesse que la sexualité ne doit procurer aucun plaisir mais a pour seule but de se reproduire et d'avoir des enfants alors que l’église elle même a utilisé le corps de ces femmes pour financer la chapelle la plus connue au monde à présent.
Pour en revenir à l’éducation et à la construction d'images fantasmatiques du corps, une femme s'éloignant de son image chaste "douce" et "élégante" ne s'abaissant pas aux choses "répugnantes" de la vie sera mieux considérée dans la société qu'une femme avec une vision décomplexé sur le sujet et cela comme mentionné si dessus, donc comme à l'Antiquité alors que nous sommes au 21eme siècle.
La meilleure preuve que le patriarcat veut garder un contrôle sur le corps de la femme et sa sexualité est la question de l'avortement : la grossesse non désirée. Les masculinistes en reprochant maintes et maintes choses aux femmes leur reproche encore plus le fait d'avoir des rapports sexuels autre que dans un cadre précis de reproduction. Alors la vient la catastrophe pour les conservateurs : le choix qu'on les femmes de disposer de leurs corps. Une fois de plus dans un état occidental, les États Unis, ou encore de multiples autres états ont décidé de criminaliser l'avortement ou de le réglementer de manière très stricte. Ou encore, des géants de plateformes comme Méta censure à présent certains comptes sur Instagram (aux USA) parlant de pilules abortives. Le rêve ultime de ces hommes sexistes et haïssant les femmes seraient qu'elles soient toutes métamorphosées en ménagère et épouse des années 50 : en esclave.
Mais fort heureusement en 2025, les femmes bien qu'il y ait encore du chemin à faire, se sont libérées des mauvaises mœurs, la réflexion sur la vision de la sexualité serait : que les femmes puissent jouir librement (sens propre et figuré) d'une liberté sexuelle. Qu'on les éduque à la sexualité et à la connaissance de leurs corps et de leur plaisir, qu'on éduque les autres à les respecter dans leur sexualité, d'introduire en force le consentement afin qu'il n'y ait plus ce genre de chiffre : "9 femmes sur 10 ont déjà ressenti une pression d'un partenaire pour avoir un rapport sexuel", le consentement n'est donc presque jamais respecté et même négligé. Céder ne veut pas dire consentir; et cette notion est souvent oubliée.
Dans le cas de cette liberté encore difficile à introduire dans la société, car elle n'est pas prête à accueillir cette réflexion. Par exemple il y a des femmes parlant plus librement de sexualité, ces dernières sont immédiatement mise dans la case "fille facile", suivie de mauvaises réflexions, je cite "je la baise" "c'est une fille facile" surtout pour une fille étant sexuellement active avec de nombreux partenaires. Pourquoi taxons nous les filles de "fille facile" alors que les hommes ont un "droit" à avoir plusieurs partenaires et de nombreux rapports, et cela est même encouragé dans "le groupe", il n'y aurait pas de fille facile si l'homme est le premier à courir derrière les femmes pour avoir des rapports, mais plutôt des hommes faciles car cédant facilement à leurs pulsions; donc en suivant la réflexion sur l'expression : il n'y aurait que des hommes faciles qu'il suffirait de regarder pour les "allumer", "provoquer" ou obtenir des faveurs sexuels d'eux fort aisément. Mais le fait d'avoir beaucoup de conquête chez l'homme peut être considéré comme un symbole de virilité. Plus l'homme a de conquêtes mieux il sera admiré et considéré comme le mâle dominant du groupe. Du sexisme il y en a partout et même dans le lit ! Il y aurait donc un nom dégradant pour les femmes jouissant comme elles l'entendent mais à l'inverse concernant les hommes se seraient alors : des "tombeurs" des "séducteurs" des "Don Juan" des individus ayant un meilleur statut en société sous prétexte qu'ils aient couché avec un grand nombre de femmes. On cite l'ifop dans un sondage sur le gap orgasm réalisé en 2019 " la simulation constitue une pratique de plus en plus répandue dans la gente féminine : près des deux tiers des Françaises (62%) admettent avoir déjà feint d’atteindre l’orgasme dans leur vie". Alors de la vantardise chez les hommes concernant ses conquêtes oui, mais tout cela ne serait qu'une illusion. Au final de manière vulgaire on pourrait dire que cette course aux conquêtes (chez les hommes) n'est qu'un concours de bite pour savoir qui bandera le plus et comme un animal sauvage "s'accouplera" avec le plus de femelles qu'il croisera au cours de sa vie, ne pensant qu'à son éjaculation qui sera le point culminant de la preuve de sa virilité et prouvera que c'est un homme, un VRAI, puis son manège (performances) aura suffit et pourra s'en aller vers d'autres lointaines plaines où trouver d'autres femelles non pas facile car sinon il sera moqué dans son groupe de primates; il cherchera donc une femelle "pure" de préférence et "innocente" qui sera donc considéré comme un bon territoire à conquérir (par la pénétration vaginale), puis une fois acte terminé, il s'en ira tel un héro raconter ses performances extraordinaires dans le lit de sa femelle. Alors que d’après le rapport de l'ifop mentionné au dessus, tout ce que notre primate aura raconté sur l'incroyable jouissance de sa partenaire n'aura que 38% de chance d’être la vérité et non pas une simulation que la femelle a fait pour ne pas "blesser l'ego de monsieur" ou pour simplement arrêter de subir un acte sexuel ennuyeux et sans plaisir.
Après cette exploration de la vision archaïque et primitive de l'homme et ses "objectifs" dans la société patriarcale nous pouvons abordés un autre sujet faisant scandale dans la sexualité féminine : La masturbation.
Prenons un exemple basique, chez les adolescents on retrouve les garçons parlant plutôt sans obstacles de masturbation entre amis qu'il y ait présence de filles ou non, mais si il y a une fille qui rejoint la conversation la dessus, la il y a anomalie, et le choc général : les filles ont une sexualité elles aussi, la découverte de l'eau chaude, et oui les femmes ne sont pas des êtres faits de pierre. D’après les statistiques il y aurait 40 à 60 % d'adolescentes de 14 à 17 ans ayant pratiqué la masturbation; alors que dans la vraie vie même quand les jeunes parlent entre eux, les filles évoquent avec horreurs et dégouts leurs anatomies et leurs plaisirs sexuels. Pendant que "Les hommes s'enorgueillissent de leurs sexes, comme s'ils étaient seuls à en avoir" comme le dit si bien Simone de Beauvoir dans le tome 1 de son livre "Le Deuxième Sexe". Le pénis a toujours été considère comme une force dominante un force de pouvoir, Simone de Beauvoir explique que la masturbation masculine était considéré comme une sexualité "normale" tandis que la masturbation féminine était considérée comme forme de sexualité déviante ou à réprimer (par le fait de la censurer comme dans son livre qui a presque été censuré par exemple et de crier au scandale quand on en parle), la société patriarcale souhaitant limiter la sexualité de la femme pour garder ce rapport de domination et soumission, et donc garder le contrôle sur la sexualité féminine, ne leur laissant aucune autre perspective que celle que celle que l'homme leur impose. Simone de Beauvoir va jusqu'à dire que la masturbation serait une forme d'indépendance sexuelle qui remettrait en question les rôles traditionnels de la femme. Il faut donc se libérer de ce point de vu rabaissant du patriarcat et penser la masturbation féminine autrement; ne pas la voir avec dégout, mais plutôt la voir comme une sexualité naturelle car oui qu'on le veuille ou pas une femme ressent du désir et l'envie d'explorer son propre plaisir à travers la masturbation, et nous devons admettre cela sans que ce soit un sujet risible ou honteux de le formuler à voix haute dans la société. La masturbation est une liberté émancipatrice des normes patriarcales, par la masturbation la femme peut se "reconnecter avec elle même" découvrir son corps, son plaisir, et s’émanciper d'une sexualité Hétéronormé en permettant à la femme de se réapproprier son désir et d’être SUJET de sa sexualité et non pas se cantonner au rôle d'objet passif et soumis à la relation hétérosexuel. C'est une forme de pouvoir de la jouissance ironiquement parlant, en se connaissant soi même, si plus tard dans la vie sexuelle du couple, les individus pourront parler librement de leurs problèmes sans tabous, et mieux se comprendre afin de prendre plus de plaisir à deux dans leurs rapports, et abandonner l'idée que le plaisir de l'homme et le plaisir unique et que celui de la femme est inexistant.
Pour les hommes (pas tous) il est souvent inexistant pour cause qu'ils ne connaissent pas l'anatomie du corps des femmes. Autant l'iconographie phallique est partout dans notre espace, autant l’éducation nationale a attendu 2017/2019 pour représenter pour la première fois correctement le clitoris dans les manuels scolaires, et jusqu'en 2025 le représenter n'est pas "obligatoire" dans les livres de science.
Nous ne pouvons pas aborder la sexualité féminine sans mentionner LE sujet : la pornographie et ses conséquences : l’esthétique sexuel hétéronormé que la femme DOIT avoir. Les hommes ont découvert et normalisé trois choses dans l'acte sexuel hétérosexuel (en plus de la violence) à travers le porno : la fellation, la pénétration anale, et l’épilation intégrale du maillot. Une femme doit demeurer imberbe même si biologiquement parlant elle a des poils comme tous les humains. On a imposé comme normes aux femmes, la souffrance de l’épilation. Une femme non épilée est "sale" alors que la pilosité biologiquement parlant se révèle jouant un rôle utile comme par exemple les poils pubiens qui s'avèrent être très efficace concernant la Protection contre les infections. Puis la fellation, cette pratique est une tendance depuis la sortie du film "gorge profonde" au grand publique (période porno chic dans le cinéma populaire) qui a permis la visibilité de cette pratique, pendant la période Grec Antique la fellation n’était pas pratiqué par les citoyens, mais seulement par les esclaves et les prostitués (rang social inférieur) et l'acte en lui même était considérée comme "horrible" car touchant à l’intégrité de la personne, par la on entend que la bouche servait à la parole donc la fellation souillait et était un acte humiliant pour un citoyen. En revanche au 20/21e siècle d’après des études c'est avec l'arrivée du porno depuis les années 90 que l'on observe ces chiffres chez les femmes : en 1992 a fellation était pratiquée par environ 50-60% des femmes, et en 2018,79% des femmes de moins de 30 ans ont pratiqué la fellation au moins une fois dans leur vie. Les pratiques ne sont plus engendré spontanément mais suivent un destinée bien tracée par les scenarios des films pornographiques : 1- Fellation, 2- Missionnaire, 3- Levrette, 4- éjaculation masculine (money shot ou cum shot dans l'industrie porno). Par cette invisibilisation du plaisir féminin ou des représentations ridicules comme dans 50 nuances de grey (pop culture qui a un grand impact sur nos esprits et nos normes sexuels) viennent l’inférioriser. En sous entendant qu'il n'existe pas (indirectement) ou qu'il n'existe que par la soumission de la femme à l'homme (dark romance ou 50 nuances de grey) le désir de la femme sera alors toujours contrôlé par l'homme, et ne laissera pas de place à d'autres sexualités autre que pénétration vaginale. On oublie bien souvent la stimulation du clitoris dans l'acte, la raison de cet oubli est que les femmes ne se connaissent pas et que l'homme influencé par les images qu'il l'entour n'agit que par mimétisme en pratiquant la pénétration sans s'interroger plus que ça sur le plaisir de sa partenaire. Une femme qui gémit est nécessairement une femme qui ressent du plaisir dans l'imaginaire collectif alors que non pas forcement.
Dans la pop culture, la sexualité féminine a connu une révolution grâce à la série "Sex and the city", en montrant une femme (Carry) abordant dans ses articles le sexe et les femmes, sans oublier les discussions entre Samantha, Charlotte, et Miranda, et les aventures de Carry entre Mr Big, Aidan et autres...
Cette série est un "roman d'apprentissage" des temps modernes; on y voit des femmes avançant chacune dans leurs vies, dans leurs carrières, et faire des choix. La tendance c'est inversé dans cette série parce que c'est elle qui vont conquérir les hommes, elles se laissent aller à une sexualité émanciper surtout le personnage de Samantha et donne donc un autre visage au cliché de "l'allumeuse" ou la "fille facile". Plusieurs problématiques ( un total de 92) y sont approfondis comme sur les différentes pratiques, dans la saison 1 il y a la question dans un certain épisode des pratiques anales, dans les saisons suivantes on peut trouver des problématiques sur le mariage, la peur de finir seule, et le désir que l'on a envers l'autre. On peut penser que cette série pour beaucoup de femme a eu un impact sur leurs vies et leurs visions du sexe directement et surtout celle du plaisir. C'est l'une des premières séries a avoir si bien filmé le désir féminin et l'auto érotisation des femmes, qui a même mis à l’écran l'usage des sex toys féminin (vibromasseurs) et un rapport à l'autre différent, plus original, et émancipé de la réalité des années fin 90. On peut citer Dimitra Dimitrakopoulou qui a analysé l'impact culturel de la série et conclut que : "Sex and the city offre une représentation importante des femmes, dans une société et une culture médiatiques qui très souvent et systématiquement portent des jugements très sévères sur les femmes non-mariées et sans famille, à la poursuite de leur carrière"
D'ailleurs d'autres séries évoquent la fille facile, comme How I Met Your mother, quand Marshall va "slutshame" Robin (femme) sous pretexte qu'elle couche quand elle le souhaite avec des hommes différents alors qu'un autre personnage fait exactement la même chose : Barney.
La culture pop a beaucoup d'impact sur nos esprits et notre vision de voir les choses, par exemple des livres comme "Désirer la violence" de Chloé Thibaud étudie la question, de comment les films ont forgé une certaine romantisation quand aux scènes ne respectant pas le consentement, ou des scènes de violences sexistes et sexuelles.
Mise à part cette pop culture, l'iconographie, le porno, les normes esthétiques et sexuelles, il est difficile de voir claire concernant ce sujet. Se libérer totalement et s’émanciper du regard de l'homme est ce réellement possible ? Être comme Bella Baxter personnage principale du film "Poor Things" (Yorgos Lanthimos) ne serait ce pas le Graal en soit ? Être émanciper de toutes normes, les sociales comme les sexuelles. Repartir à 0 sans avoir l'esprit formaté par les stéréotypes, et ne pas apprendre à "être" mais "être" soi dès le départ et apprendre à avoir un nouveau rapport à l'autre. L'audace de ce film féministe, est que le personnage de Bella Baxter avance dans l'histoire par sa liberté sexuelle et ça c'est beau à voir au cinéma. Voir des hommes scandalisés de l'initiative et de la spontanéité de Bella sur grand écran, montre à quel point la société est encore "prude" à l’égard de la sexualité des femmes montrées à l’écran de manière engagée. Dans certains cinéma en France, ce film n'est pas sorti dans les salles sous prétextes des nombreuses scènes explicites dans le film. Hypocrisie une fois de plus des salles, car en 2015, dans les années 70, tous ont passé 50 nuances de grey, et Emmanuelle, sans oublier les valseuses. Du scandale oui, mais il est préférable d'avoir du scandale qui vend bien, donc de préférence qui excitera l’œil des spectateurs, et non pas un film d'auteurs qui ne fera qu'interroger les spectateurs sur des questions actuelles de société.
Mais pourquoi on a l'impression que rien n’évolue ? Pour l'homme veut tant contrôler le corps de la femme ? Pourquoi au 21eme siècle il y a encore des manières de penser datant du moyen age ? Pourquoi toujours vouloir un rapport de domination/soumission. "Dominer pour mieux régner" pourquoi vouloir la guerre entre les deux sexes constamment en rejetant la faute sur les féministes ? . Les masculinistes ont ils à ce point peur de toucher une femme "normalement" constituer et un minimum éduquer ? C'est vrai que c'est plus pratique de se retrouver face à un être ignorant, car ne connaissant pas son corps ou ne recevant aucune éducation allant à l'encontre des incels et des masculinistes ont obtient un esclave sexuel parfait qui fera office de mère et ménagère et gardera bien sa place et son rôle sans le remettre en question.
C'est bien connu qu'un homme un vrai doit être sexiste et misogyne et surtout préserver sa virilité et sa masculinité. Et qu'une femme une vraie doit savoir faire la cuisine et le ménage, ne pas être féministe, et suivre son seul but dans la vie : le mariage et sa finalité : les enfants. Et cette crainte d'émasculation par cette prise de pouvoir des femmes, on peut le sentir dans les urnes, car oui bien entendu même la sexualité des femmes est politique. Par le fait de parler de déconstruction et de féminisme ou de "sex positivity" les hommes se sentiraient émasculé de leur virilité à cause des féministes. C'est pour ça que Trump grâce à ses propos sexistes et misogyne ainsi que ses différents soutiens (masculinistes extrême droite) c'est vu avoir le vote de la majorité des Hommes et étonnement des femmes. En France aussi ce drôle de phénomène arrive, ils se sentent émasculer parce que les femmes reprennent le contrôle sur leurs propres corps que la société patriarcale contrôle depuis sa création ? Est ça ne doit pas être normal ? Cette théorie d’émasculation provient de l’extrême droite et on observe aussi que l’extrême droite progresse énormément en France aussi. (Sources : Les discours politiques des différents partis d’extrêmes droites)
Mais pour en revenir aux masculinistes,en les écoutant on en vient à une question : Parlent ils de femmes ou de vaches à lait ? La question se pose réellement, car la femme doit être une "trad wife" rester à la maison pendant que l'homme "l'entretient" et qu'elle élève bien gentiment les enfants.
Le plus inquiétant est que ces masculinistes ont énormément de visibilité chez les jeunes, par exemple l'influenceur Alex Hitchens a près de 700 000 abonnés, ce qui montre la popularité de ses propos chez un jeune publique (adolescents sont le plus touchés) et surtout quand on voit comment Andrew Tate a connu une immense popularité auprès des jeunes en 2022. Une invasion masculiniste et cela car on ne régule pas les plateformes internet, mais cela est un autre sujet (tout cela fait monter une haine à l’égard des femmes et de leurs sexualité).
A présent avant de conclure, un dernier thème peut nous sembler très d'actualité : Le devoir conjugal. Déjà au 19e siècle, Balzac écrivait dans Physiologie du mariage : "Ne commencez jamais un mariage par un viol". Cette phrase dans son contexte est une brillante réflexion. Le 19eme siècle est un siècle encore "prude" et qui avait encore de nombreux couvents. Le concept du mariage étant pour certains (comme on peut voir les témoignages de l’époque à travers des romans comme les liaisons dangereuses, le temps de l'innocence) de mettre la fille que l'on veut épouser dans un couvent pour qu'elle en sache le moins possible de ce qui suit le mariage : le devoir conjugale. Le mécanisme étant cruelle, la nuit de noces étant un viol systématique pour chaque femmes sortant des couvents, car ne sachant rien sur ce devoir conjugale et le sexe en lui même. Les filles étaient traumatisées et n'en sachant rien et ne pouvant pas faire autrement acceptaient leurs tristes sort d’être violée des l'un des premiers contacts intimes avec un homme (celui avec lequel elles devront vivre une majeure partie de leurs vies, les divorces étant encore trop tabous à cette période). Le devoir conjugale en lui même n'est pas inscrit dans la loi française mais on peut lire dans les explications de certains sites internet (faits par des avocats) : "Ne pas accomplir son devoir conjugal peut être un motif de divorce pour faute. Même si le fait pour les époux d'avoir des relations sexuelles n'est pas prévu par la loi, les tribunaux considèrent que l'obligation de cohabiter faite aux couples mariés impose une communauté de toit et de lit." Scandaleux de voir qu'un divorce peut être prononcé la dessus , sous peine qu'un des deux époux ne veuillent pas pratiquer d'acte sexuel est une raison valable et recevable pour un divorce ? Pour un pays comme la France qui a fait entrer l'avortement dans la constitution ? Le lit et l'activité sexuelle du couple aussi intime soit elle se retrouve à faire l'objet du divorce, si une femme de tout age n'a pas d'envie sexuel envers son partenaire c'est dans sa liberté de refuser l'acte sexuel, c'est le principe même du consentement.
En conclusion, la vision de la sexualité féminine, pour en venir au fait après l’étude de ces différents points et exemples, serait de laisser les femmes vivre comme elles l'entendent. Qu'elles soient libertines et veuillent des coups d'un soir, qu'elles n'aient aucun désir envers l'autre, qu'elles priorisent l'amour au sexe, qu'elles soient même lesbienne ( un autre point qu'on aurait pu citer, la fétichisation des couples lesbiens par le regard masculin), bisexuelles ou de toutes orientations, pourquoi on ne les laisseraient pas faire ce qu'elles veulent sans les juger ? Pourquoi constamment rappeler la norme et les stéréotypes ? Cette réflexion invite à une émancipation des corps, une émancipation qui permettra de reprendre la liberté qu'elles ont perdu à cause du patriarcat. Il faut inviter les femmes à souffler et se libérer, se libérer du regard masculin, du regard de la société entière, d’être comme Bella Baxter, Samantha Jones, Ovidie, Colette, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, et toutes ces autres femmes que l'on pourrait citer autant dans la littérature, que d'autrices, que d'avocates, que de militantes. En émettant ce raisonnement, on garde espoir de percuter les esprits et d'un jour peut être avoir une deuxième libération sexuelles qui libérera définitivement les femmes et poussera à leurs épanouissement totale dans leurs sexualités aussi diverses qu'il y en ait.
Sources : Le deuxième sexe (S de B), Ovidie "la chair est triste Hélas", Ovidie "la fabrique du prince charmant plus grande arnaque depuis l'invention du jacuzzi"; sa BD "Libres", la BD d’Élise Thiebaut "Vierges la folle histoire de la virginité", Chloé Thibaud "Désirer la violence" ou encore des documentaires Arte : États Unis ce pays qui marient ses enfants, le film "Poor things", Sex and the city. Différents sondages IFOP