Solidarité en danger dans une société individualiste
La solidarité est plus que nécessaire dans notre monde actuel. Avec toutes les crises que nous traversons, on ne s'en sort plus; autant dire que nous sommes débordés. Nous sommes si "touchés" par ces crises humanitaires mais nous restons toujours dans notre individualisme et indifférents face à la misère du monde, dans une société de plus en plus fracturée et individualiste, où est la place de la solidarité ? Reste-t il un semblant d'humanité en nous ou sommes nous condamnés à être indifférents aux autres.
De plus en plus, nous entendons parler partout des mouvements sociaux qui "explosent" chaque année avant de se tasser. Des gilets jaunes aux agriculteurs ou plus récemment des crises économiques en avançant l'argument de la "baisse du pouvoir d'achat". Pourquoi vivons nous dans une société où nos combats nous rassemblent mais quand il s'agit de solidarité nous sommes individualistes ? La crise économique est elle le seul facteur de la montée de l'individualisme ? Que pourrions nous trouver comme solution à ce problème majeur qui empiète sur les associations caritatives ?
Commençons par le commencement, en 1985 des œuvres humanitaires et le bénévolat ainsi que la charité ont prospéré, entre l'enregistrement de la chanson "We are the world", le live aid, l'enregistrement de "Éthiopie" de "chanteurs sans frontières", la création d'Emmaeus ou encore la création Des Restos du cœur par Coluche. Nous sommes maintenant près de 40 ans après toute cette explosion de sentiment de charité, quel est le "bilan" de toutes ces actions ? Où en sommes nous maintenant du coté des restos ? Où en sommes nous autour de cet élan de solidarité qui c'est estompé ou pas ? On peut observer certains faits qui affirment le contraire de l'individualisme croissant de notre société.
Une étude a été réalisée par l’Insee, en 2022 le taux de personnes en dessous du seuil de pauvreté en France atteignait 14,4%, et dans la continuité de l'article on peut lire que se sont les familles monoparentales qui sont le plus souvent touchées. Les restos du cœur de leur coté ont accueillis 20% de personne de plus entre janvier 2022 et 2023, et qu'ils ont du refuser des bénéficiaires par faute et du fait qu'il y ait trop de demande : 170 millions de repas ont été servis x et prés d'1,5 millions de personnes ont été accueillis par les restos.
Alors que faire quand dans notre société la solidarité disparait pour laisser place à la cupidité et à la dépendance de nos consommations excessives ? Posons nous déjà la question, l’être humain dans sa nature est il solidaire ? D’après l'anthropologue Serge Paugam, "L’être humain est anthropologiquement solidaire" c'est dans une interview donnée au "journal de l'activité social et de l’énergie" qu'il parle de la sortie de son livre "l'attachement social" sur le sujet. L'homme se construit socialement parlant à travers une évolution de ses rapports aux mondes et de sa propre vision de l'homme, car si on a une mauvaise image des hommes, on aura plus de difficultés à construire des solidarités de façon "consciente". La solidarité dépend aussi des contextes sociaux, en fonction de la demande et des besoins on répond à des situations et c'est la que nous pouvons observés des solidarités "populaire et spontanée" qui se font et se créer pour répondre à la situations à l'instant T et des solidarités sur le "long terme".
A travers ces deux situations on peut prendre deux exemples, pour les solidarités spontanées, qu'on a pu observer après les inondations en Espagne. les Espagnols, par le manque d'initiative et d'aide de la part du gouvernement et malgré la gravité de la catastrophe, ont décidé de s'entraider eux mêmes et d'agir. Un élan de solidarité c'est vu se développer spontanément à travers tout le pays, de multiples camions arrivaient chaque jour de toutes l'Espagne apportant avec eux de la nourriture et des produits de nettoyage, en plus des dons réalisés aux mairies. Ils ont été si nombreux qu'ils ont demandé aux habitants d’arrêter d'envoyer des dons. Les Espagnols se sentant touchés et tous concernés par cette catastrophe en ont profité pour apporter leur soutien à tous ces sinistrés à travers les aides et les dons qui venaient de toute l'Espagne.
C'est quand il y a des catastrophes ou des situations touchant toute la population que l'on se sent concerné et qu'on est propulsé dans cette solidarité. Un autre exemple, pendant la crise du Covid 19, bien qu'on ait été tous isolés, ça nous a finalement "rapproché". La solidarité entre voisins qui entreprenait de faire du troc, ou qui aidaient les personnes âgés qui étaient les plus fragiles, ou personnes en situation de handicap. Une certaine créativité avait décuplé, et en étant tous enfermés on était finalement tous dans une même situation à affronter donc en quelque sorte "ensemble".
Alors pourquoi constatons nous une baisse de cette valeur qui est pourtant encrée en nous ? On pourrait dire que c'est à cause du système dans lequel on est. Depuis l'enfance, on a toujours été mis en compétition, et même à l’échelle mondiale c'est une course sans fin à propos de qui sera la première puissance mondiale, qui aura la meilleure entreprise, qui aura le plus gros revenu, etc... Par exemple chez les jeunes, dans le système de l’éducation nationale par rapport à "Parcoursup", on est constamment en compétition et donc la solidarité nous la retrouvons bien souvent dans les choses dites "futiles" étant donné qu'on est dans une compétition; l'entraide ne fait plus réellement parti des salles de classes, il n'y a pas encore d’études prouvant ce phénomène mais nous pouvons spéculer et émettre des hypothèse sur la question de la pression scolaire et de la rivalité qui pousse à l'individualisme. Y a t il une alternative au système actuel ou comment on peut expliquer que l'individualisme est une des conséquences du système actuel ?
D'abord parce que la majorité des systèmes sont capitalistes et donc basés sur "la recherche du profit et de l’accumulation des richesses", par conséquent pas de place à la charité ou au bénévolat, parce que c'est secondaire. Le profit n'attire que le vice de la cupidité et nous éloigne nos "valeurs élémentaires". On peut constater qu'Hannah Arrendt etait largement en avance sur son temps avec son livre "Condition de l'homme moderne". Cette philosophe a aussi avertit des dangers de cette individualisme et du capitalisme. La survie du capitalisme ne se limite qu'avec le maintient d'une forte société de consommation et de conformisme. On a crée une politique de "monde jetable" et de "mode", afin de nous pousser à beaucoup acheter, et à tout avoir en excès, et de nous maintenir en client constamment à la recherche de renouvèlement. Les grandes surfaces ayant de la nourriture en excès préfère jeter des millions de tonnes chaque années plutôt que de redistribuer pour des raisons de profit, car l'action de jeter est plus rentable qu'une œuvre de charité ou de promouvoir la solidarité. L'abondance a favorisé la surconsommation et a délaissé le collectif. Dans le capitalisme nous préfèront investir dans l'armement militaire en don aux pays en guerre plutôt que d'aider les individus qui meurent de faims tous les jours dans les rues. Dans ce capitalisme nous préfèront jeter (en France) 24 millions de tonnes de nourriture chaque année et laisser les associations être débordé par le nombre de bénéficiaire qui croit tous les jours un peu plus. Mais le capitalisme n'a pas été le seul facteur de notre individualisme croissant; la technologie à notre époque contemporaine y est pour beaucoup aussi.
On fait face à une sorte de réification de l'humain. En changeant nos regards sur lui à travers les réseaux, on a tendance à réifier le monde qui nous entoure en prenant l'Homme pour un objet de divertissement et insensible, en résumé, faire de l'homme un objet de consommation. Nos rapports sociaux aussi ont énormément changé avec les réseaux sociaux et des nouvelles technologies, faisant de nous des êtres dépendant de machine et nous faisant perdre une certaine humanité envers nos semblables. On les voit de manières si froides et indifférentes que ça entre en contradiction avec leur (les réseaux sociaux) but premier : celui d’être connecté. En étant connecté au monde, on est tous "lies" les uns aux autres, on peut communiquer avec le monde entier et partager ou étaler notre vie et tout notre être à la vue de tous. On pourrait alors se dire que ce "collectivisme nouvelle génération" nous a éloigné les uns des autres dans la réalité matérielle. Ce rapprochement par internet nous a éloigné c'est un fait, et a réduit drastiquement notre capacité de nous sociabilisé, et nous a fait perdre certaines choses indispensables à notre développement, par exemple l'ennui ou des activité divertissante autre que la tech. Cette soif de technologie, nous a poussé à cet individualisme, et même rendu, comme "Eric Sadin" l'a si bien nommé, "L'individu tyran". Par les réseaux sociaux, on a crée des individus égocentrés et narcissiques, des individus qui se focalisent uniquement sur un "moi" roi, et leur intérêts personnels, laissant derrière eux les notions de solidarité et d'altruisme. En conséquence de l’égocentrisme on voit une dégradation du lien social dans la sphère politique et populaire, le débat public se transforme en confrontation d'opinions superficielles, où chacun cherche à imposer sa vision sans véritable dialogue. L'individu peut penser que cet individualisme peut marquer sa "liberté" alors qu'en réalité il est enfermé dans une quête sans fin de reconnaissance et validation et il aura seulement réussi à être un peu plus aliéné qu'avant et surtout, beaucoup plus isolé du monde réel. A travers son livre et sa critique de l'individualisme contemporain, nous devons réinventer le collectif car sans ça, une société n'existe plus.
Cela se prouve donc sur le terrain et les associations en tirent les conséquences avec la baisse des donateurs ou des montants de dons pour les associations caritatives depuis 2023 inquiète de plus en plus...Mais cela va de soi, car avec l'inflation et les salaires non indexé à cette inflation, les réseaux sociaux, le capitalisme en plus de la dette que l'on cumule en France, remonter la pente va être très difficile et les prochaines années seront probablement dures; mais justement, par cette dureté de la vie, cela ne pourrait pas créer un mouvement social et le retour de "valeurs" du collectif comme celles de la solidarité, d'empathie envers l'autre et d'altruisme ? On pourrait aussi solidarité de manière indépendante des institutions, que ce soit le gouvernement ou les associations. Agir par soi même, par des gestes de tous les jours serait un bon début. Il faut garder foi en l'humanité ,mieux penser l'homme, et si on veut que la solidarité se construise il faut qu'on construise le partage. Par le partage, on construirait une société plus soudé et impliqué dans nos relations humaines et aurait un impact sur tous les plans. Mais il se construit par l’éducation et dépend de notre vision propre à chacun de l'environnement qui nous entoure.
La solidarité est donc en danger à cause de notre individualisme mais par une éducation différente, une meilleure vision de l'Homme, ou encore des agissement à petit échelle de solidarité pousserait à réinventer le monde. Le capitalisme est vouée à nous faire disparaitre et à fragmenter au maximum la société, la technologie nous pensant à une dépendance de nos désirs, images ainsi qu'attention qu'on finit par oublier le but non superficielle de notre existence. La solidarité est en baisse certes, mais de plus en plus de crise explose chaque jour et nous pousse tous les jours un peu plus à repenser cette notion et à y réfléchir, on pourrait alors espérer trouver une alternative à cette fatalité et enfin nous retrouver dans un monde meilleur que celui que l'on nous propose.