Sénateur, consciente et engagée, je n'ai pas relayé une campagne du Hamas et ne l'aurai jamais fait.
Il y a quelque semaines, l’artiste Saint Hoax lançait une campagne virale pour lutter contre le viol sur mineurs http://www.slate.fr/story/89259/viol-tabou-disney-princesses, suivie d’une seconde contre la violence conjugale http://www.huffingtonpost.fr/2014/07/11/violences-domestiques-princesses-disney-couple-violence-conjugale_n_5576730.html?utm_hp_ref=france. Ces deux campagnes figuraient des héros Disney, allégories de l’enfance et de l’innocence, attaqués par la violence et la perversion.
J’avais abondamment relayé ces campagnes à l’époque. Hier, j’ai relayé une troisième campagne du même artiste, décrite sur son site de la façon suivante « Once Upon A War questionne le sort des personnages les plus appréciés du monde s’ils étaient nés en Palestine occupée. Cette campagne présente ces icones d’espoir dans des situations désespérées que les enfants palestiniens vivent chaque jour. » http://www.sainthoax.com/onceuponawar.html
Ces images, représentant les personnages sous forme d’enfants palestiniens attaqués par des leaders israéliens me paraissaient un moyen plus efficace d’exprimer douleur et indignation, plutôt que les atroces photos d’enfants morts que nous voyons circuler sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. Mes intentions étaient, je pense, proches à celles de Mme Christiane Taubira, lorsqu’elle a elle-même tweeté un message, par ailleurs contesté, sur les rêves perdus des enfants de Gaza.
J’ai été accusée, ici même, d’antisémitisme. On m’a reproché d’employer l’image du juif tueur d’enfant. C’est à peine si je n’ai pas été traitée de nazie. Outre le manque traditionnel de distinction entre antisémitisme et critique de la politique d’Israël, ces insinuations me sont particulièrement intolérables compte tenu de mon histoire familiale, rappelée dans le débat sur le retrait de la nationalité française (http://www.senateurgoulet.fr/dossiers-phares/retrait-de-la-nationalit%C3%A9/) ou sur le fameux test ADN (je rappelle que je suis l’auteur de la saisine du comité consultatif d’éthique et donc des motifs qui ont rendu ce texte inapplicable).
La famille de mon père, raflée le 16 juillet 1942, a été intégralement exterminée dans les camps de la mort.
Ma position n’a pas varié : je ne soutiens pas le Hamas. Les tirs de roquettes depuis Gaza doivent cesser. Les violations des droits de l’Homme perpétuées par Israël à Gaza, particulièrement contre les civils, particulièrement contre les enfants, doivent cesser. Je l’exprimais déjà le 20 juillet dernier sur mon blog, en pleine commémoration de la rafle du Vel d’Hiv. http://blogs.mediapart.fr/blog/senateur-goulet/200714/un-sombre-20-juillet-2014-pour-la-republique-francaise
Ce conflit au cœur de l’été, importé en France, crée un climat communautariste et d'intolérance. Le gouvernement français, en prenant ouvertement parti pour l’Etat d’Israël dans le premier communiqué du Président de la République, a attisé le feu. Je regrette que ce tweet ait pu provoquer un tel déchainement et je persiste à dire que tant d’indignation aurait dû être tournée en faveur de la paix et du dialogue entre les communautés.