J’écris ces lignes pour vous convier à un voyage à l’intérieur de notre société. Peut-être vous demandez-vous pourquoi j’utilise le singulier alors que l’on peut considérer que la Terre abrite de multiples sociétés. Je m’explique : une société est un ensemble de personnes qui entretiennent des liens, familiaux, amicaux, professionnels, politiques, économiques. Je compose ces quelques lignes sur un ordinateur conçu au Japon, fabriqué en Chine grâce notamment à des terres rares dont l’exploitation entretient la guerre civile au Congo, ou l’exploitation d’ouvrier.e.s en Chine. Je forme donc société avec toutes ces personnes. La société, donc, composée de multiples sociétés plus petites.
La société dont je parle ici regroupe ainsi l’immense majorité des habitant.e.s de la planète et repose sur une économie libérale qui impacte toute sa gouvernance mais également ses fonctionnements individuels et collectifs. En effet, la base du libéralisme économique est l’individualisme. Il repose et défend les libertés individuelles depuis le XVIIIème siècle. Ces libertés sont d’ailleurs inscrites dans les lois françaises (liberté d’expression, de circulation, de religion, etc.).
Depuis le début du XXème siècle, cet individualisme a été renforcé par plusieurs acteurs. Le père de la publicité, Barneys, a développé des techniques de manipulation des esprits efficaces qui ont contribué à développer l’intérêt personnel des personnes ciblées. La massification de la consommation de biens toujours renouvelés a introduit une temporalité de plus en plus axée sur le présent.
Aujourd’hui, une partie des habitants de la planète subit les conséquences néfastes de l’économie libérale (pauvreté, environnement pollué, marginalisation par le reste de la société, voire rejet, manque d’eau, etc.). Une partie souffre de ce fonctionnement car il génère une frustration constante. Une partie a pris conscience des conséquences délétères du libéralisme. Une partie a décidé de sortir de cette organisation libérale de l’économie. Une partie a changé son mode de vie pour être moins sous l’emprise des injonctions liées au libéralisme.
Depuis le milieu du XXème siècle, les voies politiques se sont crispées entre des possibles devenus impensables ou au contraire inévitables (T.I.N.A. – There is no alternative – de M. Thatcher). En France, les programmes d’histoire et de géographie ont encré cette représentation que le libéralisme était la seule voie possible.
Pourtant, des hommes et des femmes, de plus en plus nombreux.ses se dressent, et se redressent, refusant de subir plus longtemps les affres du libéralisme. Au moment où le dernier rapport annuel de l'institut de recherche suédois V-Dem montre un recul de la démocratie dans les dernières élections de nombreux pays, sur tous les continents, des groupes se forment pour s’opposer ensemble aux fonctionnements dangereux que les acteurs de la gouvernance ont mis en place. Encore une fois, nous ne sommes donc pas des fétus de paille pris dans un inévitable courant. Nous sommes 8 milliards et comme d’autres le font aujourd’hui, nous avons un pouvoir bien plus fort, plus important que notre « pouvoir d’achat » : nous avons le pouvoir de redresser la tête afin que notre fierté vienne de nos actes et non de nos biens.
Une série mondiale d’événements, visible sur le site « drawtheline.world », s’organise. Les objectifs sont de proposer des modes de vie qui nous respectent, qui respectent tous les êtres vivants de la planète, de demander la mise en place de gouvernements réellement démocratiques (qui gouvernent pour l’intérêt commun – qui n’est pas la somme des intérêts particuliers) et davantage de justice sociale.
Ce 28 septembre, partout en France, des marches sont organisées avec le soutien de presque 300 associations et organismes : www.climat-justice-libertes.fr
Il y a plusieurs alternatives au monde tel que nous le connaissons. Il ne tient qu’à nous de nous lever, de nous unir pour les mettre en place. Nous serons toujours plus forts ensemble. Alors, bloquons-les, levons-nous !