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Billet de blog 20 février 2025

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France Télévisions : un projet pour réparer...

Alors que le gouvernement slalome depuis des mois entre fusion et holding, que sénateurs et députés participent depuis des années au concours Lépine de la meilleure invention pour réorganiser l’audiovisuel public, une échéance se présente à nous. Qui présidera France Télévisions, ces prochaines années ?

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Alors que le gouvernement slalome depuis des mois entre fusion et holding, que sénateurs et députés participent depuis des années au concours Lépine de la meilleure invention pour réorganiser l’audiovisuel public, une échéance se présente à nous.

Qui présidera France Télévisions, ces prochaines années ? C’est en effet dans les mois à venir que l’ARCOM fera son choix.

En attendant le calendrier du renouvellement, et le modus operandi, comme je l’ai déjà déclaré précédemment sur les réseaux sociaux, je me présente une nouvelle fois à la présidence de France Télévisions.

En 2015, au cœur d’une opacité mise en place par le président du CSA de l’époque, j’avais joué la totale transparence en publiant mon projet stratégique. Les candidats pouvaient se déclarer anonymement, et la présidente actuelle fut désignée alors qu’on ne la savait même pas candidate.

En 2020, le CSA avait respecté ma candidature, dans la démarche et jusqu’à m’auditionner. Deux heures devant les sages et un surnom donné par certains collègues, celui de « président des salariés », non pas pour le titre, mais bien pour ce que je portais, et que j’ai pu exprimer tout au long de cette audition.

Que nous réserve 2025 ? Tout a changé. Le CSA est devenu l’ARCOM, le président Maistre laisse sa place à Martin Ajdari, un ancien de la maison France Télévisions, et surtout le groupe audiovisuel, mon employeur, a, lui aussi, subi de biens funestes transformations.

C’est aussi pour cela que j’ai décidé de me représenter, toujours soutenu par le Syndicat National des Journalistes. Un individu au service d’un collectif constitué, mais au-delà, porte-parole des préoccupations de nombreux salariés.

Avec une priorité, Réparer. Alors que je suis en train de rédiger mon projet stratégique pour les cinq années qui viennent, ce mot s’impose déjà.

Oui, mon engagement premier sera d’inverser les tendances de l’équipe actuelle. Une entreprise publique dirigée à quelques-uns contre l’intérêt du plus grand nombre. Des salariés maltraités dans un management brutal qui écarte les uns au bénéfice d’autres. Des choix éditoriaux confisqués au détriment de débats dans les rédactions. Des producteurs privés choyés qui profitent bien de la poule aux œufs d’or. La liste est longue et vous la trouverez bientôt de manière exhaustive quand je publierai mon projet pour concourir auprès de l’ARCOM, sans doute ces prochaines semaines.

Mais Réparer, c’est aussi reconsidérer des débats volés aux salariés sur ce que doit être le réseau régional France 3. Une régionalisation low cost est en train de faire disparaître la marque France 3 en régions. Avec le SNJ, je défends depuis des années des chaines régionales de plein exercice. Là où la direction actuelle pense qu’en ayant supprimé les journaux nationaux et internationaux sur France 3, elle a fait une régionalisation digne de ce nom.

Réparer, c’est au-delà de l’hexagone, redonner du sens à nos rédactions ultramarines, et ne pas les abandonner à des projets sans moyens et à des organisations qui découragent.

Réparer, ce sera aussi d’engager avec l’État un vrai débat sur le financement de l’audiovisuel public, et en particulier de France Télévisions. Les faux semblants de la suppression de la redevance sont en fait une porte ouverte à un affaiblissement de nos entreprises. Il fallait reformer la redevance, oui, pas la supprimer sans projet. Et l’actuel modèle sur fond de fraction de TVA est loin de pérenniser nos moyens, surtout quand, en parallèle, ils sont réduits dans les débats budgétaires.

Réparer, enfin, c’est ne pas craindre l’exemplarité. Réparer, c’est l’instaurer et la revendiquer. Changer la gouvernance était aussi un chantier de ma précédente candidature. En cinq ans, autant vous dire que cela ne s’est pas arrangé. Alors voilà à quoi je prétends : porter cette voix, suivre cette voie.

Ils sont nombreux les défenseurs du privé aux intérêts croisés à attaquer ce que nous sommes, ils sont nombreux celles et ceux élus par les Français qui veulent privatiser ou supprimer France Télévisions par pure idéologie au service du privé. Par cette candidature renouvelée et sans aucune prétention, je souhaite porter une autre vision de ce service public, contre eux, contre tous nos contempteurs, pour défendre les salariés, au seul bénéfice de notre actionnaire… le public.

Serge Cimino

Journaliste à France Télévisions - Candidat à la présidence de France Télévisions

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