La journée d’hier était venteuse. Plus intensément que d’habitude. Je l’ai vécu comme pas mal de monde. Du haut d’un bâtiment, j’ai entendu pendant plusieurs minutes, le sifflement du vent, si puissant que le déracinement devait suivre. Les arbres aussi s’inclinaient sans rompre. À la fin, rien, aucun dégât. Naturellement, je suis passé à autre chose, j’ai oublié.
C’est en début de soirée, au hasard de mes lectures, que je m’en suis souvenu, après avoir vu quelques lignes dans la presse, faisant état des toitures arrachés dans certains coins du pays, où l’impact a été plus important, avec des foyers privés d’électricité, mais toujours sans drames humains. L’actualité était plutôt orientée sur d’autres sujets, comme la visite du Premier ministre britannique, et cette rencontre n’a pas été interrompue par la météo exceptionnelle du jour. Au contraire, le vent et la pluie ont plutôt donné lieu à des anecdotes amusantes sans rapport avec leur intensité, des journalistes soulignant que les deux chefs d’états se sont abrités sous le même parapluie.
Et c’est là aussi que la question climatique occulte certains points concernant les réponses, si l’objectif majeur est de protéger la vie. La météo d’hier accompagnée de pertes en vies humaines, aurait sans doute changé le cours de la journée du président français, comme du temps de Sarkozy qui se déplaçait au moindre incident. Il y a rien eu, donc il ne s’est rien passé. Ça veut dire que dans "la vie de tous les jours", un événement climatique extrême ne s’apprécie pas par sa force, mais les conséquences sur les personnes et les biens.
Cela rappelle dès lors, l’importance de l’adaptation dans les politiques en faveur des populations et le niveau de développement comme vecteur de résilience. Car des vents moins puissants que ceux enregistrés hier, commettent des ravages incommensurables dans les pays moins avancés. Aucun bidonville par exemple n’aurait été indemne.