Compte-rendu de la réunion de lecteurs de Médiapart le 28 novembre 2009 àla Maison de la Vie associative d’Aix-en-Provence. Ou, comment on avance àpetits pas avec de nouveaux lecteurs potentiels.
Après l’organisation de la conférence d’EdwyPlenel à l’Institut des Etudes Politiques, l’équipe de lecteurs de Médiapart dela région Provence continue d’agir pour faire connaître le journal. Douzepersonnes étaient présentes, la plupart à titre individuel, certaines étantmembres d’associations ( Ligue des Droits de l’Homme, Attac, Utopia, Universitépopulaire). Cinq avaient fait savoir qu’elles ne pouvaient être là pour desraisons de calendrier ou de déménagement.
L’objectif de cette réunion était moins de présenter le journal que laplupart des participants connaissaient déjà, que de « montrer »comment on peut le lire. Il s’agissaitaussi de réfléchirà la manière de se servir collectivement de cet outil.
Une démonstration de lecture en vraie grandeur grâce à un vidéoprojecteur et une présentation de la ligne éditoriale par Louise Fessard ontpermis d’explorer les fonctions du journal et du club.
On peut dégager quelques points de cette réunion.
Les participants sont tous investis dans de multiples actions et ilsregardent avec une certaine méfiance tout ce qui peut apparaître comme untravail supplémentaire : lire « sur internet », se familiariseravec un nouveau journal, avec sa partie journal, sa partie club, ses éditions,ses outils « de facilitation de recherche » qui apparaissent dans unpremier temps comme des obstacles : découvrir ses journalistes et ses lecteurs, rédiger des billets ou descommentaires…
Les journalistes font leur travail, mais leur professionnalisme nesuffit pas à compenser les pressions que subissent les journaux de la part desinvestisseurs et des pouvoirs politiques souvent liés avec ces investisseurs.Les informations qui égratignent les pouvoirs installés souvent ne passent nidans les journaux locaux, ni dans les journaux nationaux (le dossier des électionsà Aix en Provence), ou bien elles n’apparaissent que sous une forme édulcorée(la question des subventions au théâtre Toursky). Une interaction entre lesassociations et le journal a déjà bien fonctionné quelques fois pour amener desenquêtes et des articles. Les associations ne demandent pas mieux que d’installer cette interaction dans ladurée mais s’interrogent sur la façon de le faire.
Les membres d’associationsenvisagent favorablement « de créer des outils de communication » àla fois entre elles et avec la population de la région, et en lien avec l’actualitélocale… tout en se rendant bien compte des mobilisations nécessaires, desinvestissements en temps indispensables pour créer de tels outils.
Médiapart a toute sa place, la valeur de l’initiative ne fait aucundoute, mais on ne s’abonne pas dans la foulée : on ne déménage pas d’unjournal à l’autre, d’un confort de lecture à une aventure de découverte, comme ça,en un jour. Il s’agit d’une petite révolution personnelle dans la vie des gens.
Les perspectives sont :
-D’organiser un partenariat avec les associations qui incluent dans leurs objectifs lecombat pour une presse indépendante et démocratique
-de continuer une action militante pour faire découvrir Médiapart dansson fonctionnement « pas trop compliqué ».
- d’explorer la mise en place d’une édition participative (locale ?nationale ?) sur le thème de l’innovation dans l’enseignement.
Louise Fessard rappelle la volonté de Médiapart de rompre avec unjournalisme de flux, d’aller chercher l’information sur le terrain, d’apporterà cette information la valeur ajoutée de l’enquête, de la contextualisation,elle se dit disponible et intéressée par les relais locaux que peuvent représenterles associations comme les individus engagés dans la vie locale.