
J’ai l’optimisme de croire
Qu’une année nouvelle s’annonce
Que l’élan reviendra
Jaune rouge vert
Vert jaune rouge
Ou bleu comme une orange
Que les carottes ne sont pas cuites
Les pèlerins seront accueillis
J’ai l’optimisme de croire
Qu’une terre respectée
renoncera à chasser de sa peau
Un homme qui cessera de la maltraiter
Que l’agriculture retrouvera des coutumes
Qui laissent la terre respirer
Que la diversité retrouvera ses couleurs
Et le souci du bien commun sa langue
J’ai l’optimisme de croire
Que les pays riches et pauvres
Choisiront de se protéger
des trop riches qui accaparent
Et non des pauvres
qu’ils stigmatisent qu’ils noient éborgnent
matraquent fusillent
et que nous saurons
ne rien céder que nous n’ayons donné
J’ai l’optimisme de croire
Que les hommes dévoileront l’absurdité
De transporter des tonnes de marchandises
Dont le besoin artificiellement est entretenu
Des tonnes de mots inutiles
Qui brouillent la pensée
Des millions de gens vers des ailleurs
De pierre et de mer mortes
Où le sabir et les imaginaires
étazuniens règnent en maître
J’ai l’optimisme de croire
que les intellectuels se réveilleront
courageux
Et que ces dissidences
Seront accueillies en première page
des journaux et de l’édition
Que les journalistes sauront s’éclairer
A d’autres credos que le colonisateur
Que les artistes et les rêves
sauront s’abreuver à d’autres étoiles
que l’olivoudiène
J’ai l’optimisme de croire
Que nos amis les modérés cesseront
De prendre les fantômes les vampires
Et les revenants
Pour les enfants du bon dieu
J’ai l’optimisme de croire
que les ayatollah de tout poil
laisseront la place à des résistances
et des fédérations d’initiatives
pour changer des petits bouts de monde
J’ai l’optimisme de croire
Que l’esprit critique
s’insinuera dans les failles
Des grandes vagues de soumission
Aux mitrailleuses médiatiques
J’ai l’optimisme de croire
Que Don Quichotte
Ne cessera de se relever
Et que les mots trahis
Auront à cœur de renaître
J’ai l’optimisme de croire
Qu’une année
Nouvelle !
Commence
Serge Koulberg
Photographie de Vladimir Koulberg