Sous titre : commentaire d'un esprit lent sur des commentaires concernant un philosophe médiatique.
Ceci est un silence en caractère gras.
Si je m’abstiens de tout commentaire sur des personnages comme Alain Finkielkraut c’est qu’un écrivain, philosophe ou romancier, ne peut, à mon avis, se compromettre à soutenir un pouvoir quel qu’il soit sans perdre cette liberté de l’écrivain de travailler et d’exprimer sa vérité. L'écrivain y perd ce qu'André Breton appelait la justification poétique de ses idées.
Cette poursuite ardente de sa vérité propre n’a rien à voir avec l’activité d’un gestionnaire des contraintes à moment donné de l’histoire en train de se construire.
C’est ensuite parce que le combat contre le totalitarisme communiste dans les pays de l’Est qui s’est doublé pour tous les pays sauf la Russie de l’occupation de leur pays par l’armée d’une puissance étrangère, ne peut être confondu avec la tentative, ici en France, d’assimiler toute lutte sociale et toute défense des services publics à un danger de premier pas vers le communisme totalitaire.
Les défenseurs des causes lointaines indifférents aux injustices qui s’amassent sous leurs fenêtres me rendent suspect tout ce qu’ils expriment.
C’est enfin parce que des bricoleurs médiatiques de généralités humanistes ( n’écoutant ni ne lisant AF je m’abstiens de toute observation sur le niveau de ses prestations) existent sous tous les régimes totalitaires et qu’à s’en tenir strictement à leurs écrits et à leurs discours, rien n’empêche d’y trouver de la profondeur et de la justesse.
Il n’y a qu’à Hollywood que les méchants ont la gueule de l’emploi.
Ce qui est en question ici, à mon avis, c’est le symbole que finit par représenter le personnage et non le personnage lui-même. Je ne parle ici que de ce symbole.
J’ai envie d’ajouter à ce silence en caractère gras, que je respecte absolument la fidélité des personnes pour lesquelles ce philosophe a représenté une étape de leur construction intellectuelle. Nous sommes riches de toutes nos amours et pas seulement des dernières en date. De nos amours, de nos emballements, de nos coups de cœur ou d’esprit.
Je continue à aimer Jean Giono ou Georges Semprun, Kundéra ou Garcia Marquez quelles que soient les positions politiques qu’ils ont prises ou qu’ils prennent encore, leurs écrits ont tourné la manivelle de mes émotions ou de mes éclairages, ils font désormais partie de ce que suis et de ce que je deviens. Je n’appellerais donc à aucun reniement.