Si la gauche avait besoin d'un chef, nul doute que Mélenchon ferait bien l'affaire, mais la gauche a besoin d'être à gauche dans ses pratiques comme dans ses programmes, elle a besoin de ne pas perdre de vue l'horizon d'une république démocratique, elle a besoin de sortir l'homme providentiel des imaginaires, elle a besoin de redonner goût et sens au collectif, elle a besoin de gommer de sa mémoire tous ces affamés de pouvoir qui débutent leur carrière à gauche et finissent par la consolider à droite, elle a besoin d'être ferme dans ses analyses et bienveillante dans ses dialogues, elle a besoin de s'enrichir de sa diversité en lieu et place de la culture des anathèmes, elle a besoin pour être élue du soutien des vrais modérés qui sont sans doute la grande majorité de la population mais qui sont manipulés en permanence par les faux modérés qui possèdent les armes militaires, celles de l'argent et celles de la communication de masse, elle a besoin de trouver les chemins par lesquels toute la gauche parvient à travailler ensemble vers une société plus juste... sans cette ritournelle des dominants et des dominés qui fabrique des impasses à longueur de mots.
Les singeries jupitériennes ne sont jamais de gauche et si la gauche a besoin d'un chef c'est peut-être d'un chef d'orchestre qui anime le groupe et en assure la cohésion, s'inquiète de la réussite d'un projet de justice et d'émancipation. Quelqu'un qui fait partie du groupe. Ni au-dessus, ni ailleurs, mais avec le groupe.
Cessons donc de présidentialiser notre pensée et continuons à nous interroger sur comment avancer ensemble.