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Billet de blog 4 janvier 2015

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Remplacement ou greffes ? Confrontations ou partages !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je lis ce jour l'article de Edwy Plenel sur les thématiques du "grand remplacement" et ce qui se cache derrière. Maintenant faut-il écarter qu'il y ait de vraies questions à poser et résoudre derrière ce sujet médiatique et politique ?

Nos "people" médiatiques sèment à dessein les amalgames à conséquence raciste. Comme toujours, il faut poser la question de la causalité ! Quelle alliance contre-nature fédère tout ce beau monde ? Pourquoi ? Pourquoi, tout à coup, les juifs jouent-ils à la désignation du bouc-émissaire ? Par soutien envers Israël ? Pour prévenir d'être la cible de la prochaine fureur populaire ?

Et puis, il faut aussi juger de notre potentiel effectif de réaction face à des tsunami (im)migratoire largement imputables à la démographie mondiale que nous n'avons pas voulu contrôler ou aider/financer à contrôler et aussi une interpénétration culturelle rendue possible par les moyens de communication modernes qui rétrécissent la planète. Ce ne seront pas quelques frontières ou la mise en place d'un Etat policier, voire dictatorial, qui feront changer le cours des événements : les contingences démographiques et technologique de cette magnitude sont imparables. Le monde va faire face à des tensions inégalées à mesure que les pénuries de différentes natures vont voir le jour de façon vitale. Ni les barrières administratives, ni les barbelés, ni les reconduites ne pourront y apporter des réponses valables et effectives a minima. N'importe quelle personne dotée d'une intelligence moyenne peut le comprendre et la démagogie des partisans d'extrême droite doit pouvoir être dénoncée facilement. Il suffit de voir les moyens humains, techniques et matériels déployés par les Etats-Unis pour contrôler l'immigration en provenance d'Amérique latine pour constater que ces dispositifs sont vains (et assez hypocrites) pour éviter la "latinisation" d'une société il n'y a pas si longtemps très majoritairement blanche et anglo-saxonne.

Mais alors, la difficulté et la responsabilité réside à placer nos concitoyens devant la dureté et l'incertitude cet avenir qui s'annonce. Car le partage n'est pas la valeur première de notre société. Et pour que toute greffe prenne - car c'est bien une greffe qu'il faut considérer voire des greffes multiples, cette greffe repose sur le partage ou plutôt, les partages : partage de richesse, partage de culture, partage de valeurs, de bonheur, etc. Or, notre société vieillissante se rigidifie dans le chacun pour soi, les communautarismes ou égoïsmes faciles : un terrain si fécond pour les obscurantistes de tous bords qui ne veulent lâcher en rien de leur petit pouvoir d'influence ou d'autorité ! Et notre cher Occident, profiteur de la manne naturelle mondiale est celui qui a évidement le plus à renoncer dans le changement impératif de paradigme qui devrait tous nous mobiliser.

La situation n'appelle pas des solutions faciles, elle n'appelle pas non plus à minimiser les risques et les enjeux au regard de la stabilité et la pérénité de nos sociétés, fondées sur des principes démocratiques et laïques. Nier les problèmes n'est pas non plus une solution. Le monde bouge et c'est d'une grande banalité de considérer que "rien ne reviendra comme avant". Les nostalgiques de la France d'antan oublient tout aussi bien la réalité de l'empire colonial qu'elle fut ou la richesse tirée d'un commerce honteux comme le commerce triangulaire ! Et si retour était, celui la ne serait ni possible ni même souhaitable !

Les efforts des pouvoirs publics et des représentants élus doivent aller à assurer le succès des greffes en cours, à créer les conditions des succès. L'éducation reste le levier fondamental de cette réussite et c'est là qu'il convient d'investir et de se montrer intrétable sur la priorité du "vivre ensemble". Le second levier est la coopération avec les pays d'émigration pour les aider à trouer les moyens de faire vivre ou survivre leurs populations, pas les fausses aumônes actuelles mais de vraies logiques coopératives qui écartent toute finalité de profits mais valorisent le bien commun. Et tout le reste n'est que pure démagogie au service de l'intolérance et de la barbarie. Le désir d'avenir c'est avant tout de stopper la spirale mortifère dans laquelle l'humanité et notre civilisation sont entrées.

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