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Billet de blog 30 novembre 2015

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Pas la planète, l'humanité !

Pour ceux qui disent qu'il faut sauver la "planète" ! C'est plus l'avenir de l'humanité qu'il faut sauver et dans tous les sens du terme ! Car sur la trajectoire actuelle, cette humanité aura disparu bien avant la vie, même humaine... Et aussi pour abonder aux propos de Thomas Piketty, "les pollueurs doivent payer" : il faut rehausser l'ambition d'une Cop21 !

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Je viens d'entendre François Hollande clamer qu'il faut sauver la planète. Et cela laisse la place à ce débat stérile : la Terre est-elle menacée par l'homme ? Et d'aucuns d'apporter cette réponse facile voire cynique que la planète nous survivra. Mais est-ce là le débat ? Est-ce là une consolation ? Qui pourra alors se satisfaire de cette survie ? Son nom Terre, même, n'aura plus lieu d'être. Le vrai combat est en fait un combat pour l'humanité. Une humanité dans le sens de la survie de notre espèce mais aussi dans le sens de la civilisation et de l'esprit des Lumières. Faut-il le reexpliquer ? A mesure du développement de la civilisation, à mesure des progrès technologiques, l'impact de l'homme sur l'environnement s'est amplifié et, avec celui-ci, les inégalités au regard de cet impact. Aujourd'hui, les plus pauvres sont les plus vertueux ! Mais ces inégalités ne sont sources que de violence, de malheur, de repli, d'égoïsme exacerbé. Avant l'espèce humaine, c'est bien notre humanité qui est menacée. Ce qui se passe en Irak et en Syrie n'est pas indépendant des tensions qui s'exercent. D'autant que le niveau jamais atteint de population laisse craindre que la vie humaine ne se dévalue aux yeux des puissants et des riches (qui eux, se compteront parmi les exceptions - n'est-ce pas déjà le cas lors des indemnisations des décès des catastrophes aériennes ?). La régulation et la coopération sont les seules clefs de l'avenir pour notre civilisation humaine et a fortiori occidentale. Et c'est aussi une autre évidence pour moi que les "pollueurs doivent payer" et que, s'ils ne s'y résolvent pas assez spontanément, ils paieront quand même, et d'une manière plus désagréable, par la désintégration de la paix mondiale, de la paix sociale, par la disparition du "vivre ensemble", par ce qu'on appelle dans les livres d'Histoire, la montée des périls. Et pour le coup, la montée de tous les périls auxquels nous serons tous exposés ! Mais il faut aller plus loin que Piketty et prendre conscience et faire savoir que notre système économique actuel, fondé sur la cupidité, ne peut être qu'un frein à ces régulations et coopérations. Il est foncièrement utopique de vouloir ici ménager la chèvre et le chou. C'est pourquoi cette COP21, pour être sincère et fructueuse devrait engager la réflexion sur un nouveau paradigme économique et de développement. Sans cela, j'ai bien peur que cet événement ne soit qu'un cautère sur une jambe de bois.

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