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Billet de blog 2 juillet 2011

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A qui appartient Médiapart ? (Lily voulait aller danser)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En termes journalistiques, on appelle cela un marronier. Un sujet récurent comme les régimes , les départs en vacances, la dinde à Noël (qui n'est plus ce que c'était ma pov' dame), ainsi de suite. Un sujet de faible importance en regard de ces gosses qui nous font des yeux de cocker devant notre surpoids quand eux comptent les mouches autour d'eux en attendant les vautours qui viendront picorer leur dénutrition.

L'humanité à mal. Au foie au Nord, à la foi au Sud. Et je ne parle pas des régimes. Qu'ils soient alimentaires ou de ceux ou on te casse les dents pour avoir voulu te nourrir de la parole. L'autre, pas l'officielle.

Lily voulait aller danser.

Lily voulait aller danser le Rock'n Roll. Lily la rebelle voulait un journal que pour elle. Histoire d'y mettre sa thèse, de se voir dans le miroir du Club, de s'exprimer parce que c'est bien connu, c'est mieux avec 40 commentaires de personnes de sa capacité que dans le bistrot, ou devant la machine à café à pérorer devant se ex-collègues (Lily est souvent retraitée et croit que maintenant elle va pouvoir apporter la parole du passé à un monde tourné vers le futur).

Alors un jour, Lily vilipende les "pseudos". Ces salauds qu'elle ne peut identifier et donc combattre. Un autre jour Lily entame un débat sur la "modération". Parce que celle qui défend la liberté de parole ne supporte pas la liberté d'expression.

Et un autre jour Lily se sent trahie. Elle s'est abonnée à un journal et elle lit un site . Un vulgaire site internet . Sans repère pour les éditions, avec un fil d'actu (horreur) et maintenant des "commentaires recommandés" comme ailleurs.

Bref comme pour le vulgum pecus alors qu'elle croyait faire partie de l'élite. Elle qui croyait faire partie de la "différence" se retrouve dans l'indifférence.

Lily peste, Lily menace de se désabonner. Lily fulmine. Elle accuse la Direction (entendez le patronat, les capitalistes, les riches, les salauds de patrons), de la même manière un peu vaine , un peu stupide, un peu compassée quand elle croit qu'elle va changer le monde avec son blog.

Lily rêve. Elle croit qu'avec 9 € par mois elle a acheté Médiapart. un peu comme les petits porteurs de chez Carrefour croient qu'avec 10 actions ils vont bouleverser le Conseil d'Administration.

Mais non. Ils vont juste toucher le dividende et s'en contenteront. Après tout que font ils pour Carrefour à part faire leurs courses ? Et que font ils pour Médiapart à part pisser leur copie anémique dont les moins mauvaises seront mises en exergue (les miennes y compris, restons lucide).

Je suis un peu comme Lily. Je me suis abonné à un journal. Avec trois éditions. Un journal que je consulte sur mon smartphone, ou sur mon PC (pas l'amicale de Lutte Finale et des casquettes Ricard, ni celui de la norme Politiquement Correcte que j'exècre).

Je ne suis pas satisfait des changements sur Médiapart. En même temps je blogue depuis 2005 et depuis, j'ai vu les changements, les évolutions, les rentabilisations plus ou moins larvées, la professionnalisation, l'arrivée de "signatures".

Je regrette que Médiapart ne soit plus un Journal mais un site internet. Ce n'était pas le postulat de départ. Je me sens un peu floué.

En même temps j'y trouve l'info que je cherche. C'est cela l'important.

Médiapart ne m'appartient pas plus qu'il n'appartient à ses abonnés, malgré les bonnes volontés récurrentes de créer des club, des amicales, des communautés, des associations que sais-je encore.

Le pouvoir est au pognon. Nous, nous le versons. Si un jour le journal me décevait, je changerait de cremerie. Pour le fond.

Mais pas pour la forme.

Lily peut retourner danser.

Y a pas péril en la demeure, même si la tapisserie n'est pas à son goût.

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