Bien sur que j'ai une montre ! Cela ne va pas empêcher le Serval de faire son raleur (qu'il est !). Bon je vous explique, c'est tout ballot.
Début de la séquence émotion (sortez les mouchoirs, allumez les violons et exhumez le sépia de la naphtaline)
Z'êtes prêts ? Pop corn main gauche, genou de votre copine main droite (et pour le reste si elle n'est pas trop maladroite évitez d'être trop gauche...) nous revoila dans les années 80. Boulevard des Italiens pour être précis.
A cette époque Gaby, oh Gaby, ne devrait pas plus laisser Bashung la nuit que Nathalie Baye ne devrait laisser Dédé Lafont alias Philippe Léotard seul face à l'inspecteur Palouzi aka Richard Berry dans "la Balance".
Edwy lui il s'en fout, il astique le clavier de sa Remington (j'aime à penser que c'est la même que celle que Serge Gainsbourg met au clou avec son break dans "L'homme à tête de chou" pour les beaux yeux de Marilou...)
Mais il a quand même un impératif. L'odeur chaude et humide des presses et des blocs de papier luisant qui sortent de la bouche béante sous le globe doré rue Taibout (si ma mémoire et l'enjolivement des images ne me trahissent pas).
Dans ce petit périmètre dominé par les banques d'un coté et la librairie Del Duca de l'autre. une agitation bruissante qui culmine vers 16h00 lorque sort le Journal daté curieusement du lendemain. Comme si l'on avait fait un bond dans le temps en sortant du bureau.
Bouge toi Edwy, sinon ton papier ne sortira pas.
Et c'est comme ça qu'est né le "train-trains quotidien(s)". Un quotidien le matin quand on attend désepérement son train, un peu comme Goethe mourant demandait la lumière (sauf que lui il l'obtient), un train le soir ou l'on se rend compte que sous les frimas comme sous le soleil l'actualité est toujours brumeuse.
Mais chaude comme le papier filant à toute vitesse vers les kiosques à journaux.
Clap de fin. travelling arrière on revient dans le réel (termine les pop-corn, range les mouchoirs et ta langue qui traine dans la bouche de ta voisine. Tu peux laisser ta main négligente sur sa cuisse mais trop haut au dessus du genou)
Un Journal c'est çà pour moi. Des Editions à heures fixes. Le temps de la réflexion , pas celui de l'immédiaté que je peut trouver à la radio, sur les chaines d'Info...ou sur les sites d'actualité.
Cela n'empêche pas le fil d'actu, la mise à jour permanente. C'est normal. A l'ère du numérique on ne va non plus demander à Gutemberg de passer les écrans à la casse (jeu de mot incompréhensible pour ceux qui n'ont jamais fait de typo, mais tant pis).
Je me suis abonné à un journal d'un genre nouveau. Sans papier, certes mais avec ses trois Editions quotidiennes, 9h00, 13h00 et 19h00.
Pas à un site qui semble réactualisé, au gré de l'actu sorte de fil d'info sans recul. Et c'est un peu l'impression que j'ai ce soir. Même si je trouve très bien le fil en continu en plus. Seulement en plus.
Alors vous vous demerdez comme vous voulez, vous la mettez en gothique, en chinois, en flou, en braille avec une pin-up, mais remettez moi l'heure de l'Edition.
Je me suis abonné à un Journal. Pas à un site internet.
PS : Si vous êtes sages, je mettrais des images. Na !