La mort, c'est un truc de pauvres. C'est la seule chance qu'ils ont de rouler dans une Mercedes avec chauffeur. C'est peut-être pour ça qu'elle est partie. Pas directement dans le corbillard. Non. Elle à fait une étape dans le camion rouge avec la lumière bleue. Sur qu'elle n'avait jamais été aussi vite de sa vie. Est ce qu'elle à vu au moins défiler le paysage à défaut de son existence ?
"On la perd " qu'ils disaient. Les pauvres. Ils n'avaient pas compris que cela faisait longtemps qu'on l'avait perdue. Ou qu'elle s'était perdue. Ou un peu des deux. Qui sait. Est ce que c'est important au fond ? On passe sa vie à pleurer les gens qu'on perd. Jamais à entendre les gens qu'on trouve. Comme si la tristesse rendait sourd, aveugle et con.
Il y en a des sourds. Beaucoup. Trop. Des qui paradent en se prennant pour des révolutionnaires parce qu'ils ont été dans le froid du printemps ou de l'été, parce qu'un sourd ça doit montrer que ça souffre même en été, devant telle ou telle ambassade qu'on leur a désigné pour crier des slogans hostiles à une dictature située à 10000 km, qui ne les entend pas et qui de toute façon se fiche de leur opinion. Mais ces sourds la, une fois leur slogans débités et les caméras repartie avec un plan de douze minables et une vedette has been venue dire que, non, elle n'était pas morte, ces sourds la donc, une fois avalé en se congratulant de leur action inutile leur thé citron, leur verveine et tout ce qui ressemble à de l'eau chaude avec un parfum exotique importé sous la trique de la dictature qu'il vilipendaient tout à l'heure, rentrent chez eux qui par le métrosans jeter un regard aux SDF, qui par le vélo Made in China, ou avec leur véhicule hybride importé du japon alors que la semaine dernière ils étaient à Aulnay défendre l'industrie française.
C'est normal. Ces sourds là n'entendent pas la misère et le désespoir "Made in France". Il délocalisent leur luttes et leur fatuité dans tous les pays du globe, donnent des leçons de démocratie et d'autre conneries qui leur servent de paravent pour ne pas entendre leurs compatriotes. Il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Il y a aussi les aveugles. Belle catégorie parasitaire également. Les aveugles donnent tout. Tout. Tout ce qui est aux autres s'entend. Pas question de toucher à leurs biens. Il faut prendre disent les aveugles. Aux "Zotres" : les riches, les banques, les entreprises, les commerçants, l'Etat (surtout l'Etat). Ils distribuent des richesses qu'ils n'ont pas et auxquelles il ne leur serait jamais venu à l'idée de contribuer ne serais ce qu'avec du travail, de l'abnégation, de la sueur et de la volonté. Les aveugles ne voient pas la réalité. Enfin, ils l'occultent volontairement. Il croient que le monde s'est arrêté en 1936 pour les plus vieux ou en 1968 pour les autres. Ils ne comprennent pas et surtout ne veulent pas faire l'effort de comprendre que le monde à changé, qu'on ne reviendra plus en arrière. Au lieu de construire des gares pour que tout le monde prenne le train du progrès eux, ils préférent l'arrêter en rase campagne et regarder avec leurs yeux d'aveugles tout le monde crever en leur disant que c'est la faute aux "Zotres". Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Et puis ils y a les cons. Ce sont soit des sourds, soit des aveugles. Parfois les deux en même temps. Leur caractéristique c'est qu'en plus, ils écrivent et se croient écrivains. Ecrits vains à grand coup de pétitions à deux balles, d'appels à des rassemblements citoyens frelatés, ou d'analyses qui ne dépareraient pas au milieu des fioles d'urine d'un laboratoire. Ils se croient important parce qu'ils ont fait la Une, ou la deux de Médiapart et qu'ils ont recueuillis 3 commentaires et six recommandés. C'est un syndrome de petit fonctionnaire. Forcément. le recommandé, c'est mieux. C'est pour cela qu'ils s'empressent de s'envoyer des accusés de réceptions entre eux. Histoire de se pâmer entre gens éclairés. Enfin, éclairés à la bougie fâlote de leurs convictions dépassées, de leur luttes qui ne changeront rien, de leurs colères contre le pouvoir. Tous les pouvoirs. Hier anti Sarko, aujourd'hui anti Hollande, demain si Mélenchon devient président, ils seront anti Front de Gauche sabordant ainssi leur fragile base.
Au milieu, il y a le Gourou. Le Gourou, n'est pas aveugle, ni sourd et surtout il n'est pas con. Du tout. Il a vu qu'avec Ségolène, il avait un boulet, que Villepin n'apportait rien et que Bayrou faisait rire. Alors chaque fois que les courbes d'abonnement se tassent il se lance dans une vague diatribe en faisant le grand écart entre le "C'est mieux qu'avant" et le "On veut mieux que le mieux qu'on a". Le Gourou est un bon commerçant. Il sait qu'il peut compter sur les cons. Sans eux son journal en serait encore à 10000 abonnés. Après tout ce sont les pigistes les plus mal payés de France...Parce qu'eux il payent pour écrire et qu'il n'ont pas droit à l'abattement de 7650 € comme tout journaliste. La seule niche fiscale dont aucun journal ne parle.
Mais tout ça, je m'en fous. C'est comme les Grecs. Ils peuvent s'attrouper, crier, pleurer, renverser douze fois leur gouvernement. Je m'en fous. Ce n'est pas moi qui les ais mis dans la merde ou ils sont. C'est eux. Qu'ils se débrouillent maintenant.
C'est comme les Syriens dont je ne sais pas trop ce qu'ils veulent faire. Si c'est pour renverser un dictateur sanguinaire et mettre en place la charria, je ne suis pas sur que le peuple y gagne. Ils ont commencé le boulot, qu'ils le terminent. Seuls. De toute façon on va remplacer une dictature par une autre. Mais avec l'avantage d'avoir beaucoup moins de monde a réprimer vu que la population baisse par tranche de 100 personnes/jour environ.
Et c'est comme les Roms. Que je sache il ne faut pas confondre tourisme et immigration. L'un est légal, l'autre pas forcément. Et les belles âmes qui chouinent à chaque explusion n'ont jamais, jamais un mot de compassion pour les autres. Ils trouvent normal, l'insalubrité, les bornes à incendies cassées, les parcs et jardins dévastés tant que ce n'est pas celui boboïte ou ils vont deviser doctement sur la condition humaine sans se soucier de celle des humains qui les cotoient. Après tout les autoroutes c'est à double sens. S'ils ont su venir, ils sauront repartir.
Oui, je m'en fous de tout ça. C'est à elle que je pense. Parce qu'avant d'aller combattre la misère du monde, j'essaye d'abord d'éteindre l'incendie qu'il y a chez moi. Parce qu'avant de de vilipender la paille qui est dans l'oeil de mes voisins, j'essaye d'abord de dégager la poutre qui m'écrase et me perce le coeur dans mon pays.
Bref, on était quelques uns. Ni aveugles, ni sourds et je l'espère pas trop cons. Je la connaissais à peine, mais c'était ma soeur. Me soeur humaine je veux dire. Parce qu'il n'y a pas de races, tout au plus des ethnies, mais pas de races. Juste une espèce. L'espèce humaine.
On était quelques uns. A l'aider, à la soutenir. Concrètement. Pas à coups de pétitions. On était là. Et là. Et là aussi. Dans l'ombre. Silencieux. Invisibles. Parce que nous sommes des gens qui avons plus de pudeur à montrer nos âmes que montrer nos fesses.
On était quelques uns. On a fait ce qu'on a pu. Ce soir, elle est partie. En Mercedes. Avec chauffeur.