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Jouissez de la vie, il est beaucoup plus tard que vous ne pensez

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Billet de blog 10 septembre 2012

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Qu'est ce qu'on va faire de toutes celles qui couchent le premier soir pour un Hippo-ciné et une rose achetée à un pakistanais ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans l'excellent film  d'Agnès Jaoui "le goût des autres" avec le non moins excellent Jean-Pierre Bacri, l'un des protagonistes, Chabat je crois, à cette réplique formidable "Si on veut on monde rose et bleu, il faut aller vivre à Disneyland". 

Et encore. Pas sur. Quand on voit comment cette salope de Minnie n'arrête pas avec sa jupette rase-bonbon d'émoustiller la queue du Mickey maousse, sans pour autant le laisser entrer dans la grotte miraculeuse, on se dit que même au royaume enchanté il y a plein de choses pas nettes. Et je ne parle même pas de Blanche Neige qui après avoir tapé la coloc avec les 7 nains priapiques se barre avec un bellatre.

Donc, nous ne vivons pas à Disneyland, et c'est tant mieux. Non nous vivons dans un bordel ambiant ou la prostitution a force de loi depuis la nuit des temps. A ton avis, ami lecteur que faisait la femme de Cro-Magnon quand les chasseurs revenaient de la pêche au mammouth ? J'ai bien dit la pêche car l'homme de Verney-Caron n'étant pas encore apparu, il faisaient avec les moyens du bord. 

La femme de Cro-Magnon, donc, suivait amoureusement celui qui avait le plus gros beefsteack. C'est logique et on continue encore aujourd'hui. Sauf moi.

Moi, je n'ai jamais eu d'image. J'ai toujours refusé d'être sage et de me prostituer pour une bouillasse colorée avec une scène champêtre dessus. J'ai toujours refusé de coucher pour avoir une promotion. D'ailleurs on ne me l'a jamais demandé. J'ai toujours refusé de monter prendre un dernier verre chez ma conquète d'un soir. Non. On a fait l'amour dans la voiture !

Bref, qu'on le veuille ou pas. Consciemment ou inconsciemment, nos échanges sont tous basés sur un rapport marchand. Même l'amour.  Surtout l'amour. Combien de concessions fait on à son compagnon ou à sa compagne dans une vie de couple pour ne pas perdre son amour ? pour le garder pour toujours ? voire simplement pour ne pas qu'il fasse la gueule ? ou qu'il te mette à l'amende sexuelle afin de frustrer tes sens ?

Le jour ou ne fait plus de concessions on divorce.  Le mariage, n'étant finalement devenu que la forme légale de la prostitution. Des deux cotés s'entend. Sauf parfois chez les couples en mode Bidochon ou le mari passe son temps à taper sur sa femme chaque fois qu'il à paumé ses tickets de PMU en revenant du bistrot. C'est à dire souvent.  

Dans ce cas là, se séparer relève de la survie et dénoncer tout à la fois le salaud cogneur et les voisins sourds est une oeuvre de salubrité publique. Désolé de m'écarter du sujet, mais en ce qui me concerne les minables qui tapent leur femme et s'écrasent devant mon quintal de barbaque élevée au grain (j'adore le whisky), c'est comme les violeurs. Il me prend une envie irrépressible de les sodomiser à coups de pelle plate que j'aurais au préalalable trempée dans un mélange de verre et de colle. Façon Kickboxer.

Mais revenons à nos charmantes dont ne sait plus trop quoi faire depuis que Najat Vallaud-Belkacem s'est mise en tête d'interdire la prostitution. Diantre ! Je n'ai pas envie de me retrouver au poste après m'être farçi trois heures de niaiseries agrémentées d'un rire de bécasse (vous remarquerez que le rire de bécasse devient de plus en plus aigu au fur et à mesure qu'elle sent qu'elle va se faire plumer), et payé l'addition d'une grillade trop cuite, d'un vin ordinaire et d'un dessert trop mou.

Sans compter l'inévitable pakistanais qui vient avec son regard de cocker et ses roses frelatées te casser les bonbons qu'avec un peu de chance (et beaucoup de savoir-faire), tu te fais titiller sous la nappe par le pied de (la) grue en face de toi et qui jauge d'un orteil discret mais expérimenté la durée du moment d'extase synchrone ou elle va se retrouver les cheveux ébouriffés, la jupe relevée, le sous-tif sur le menton et la culotte dans la boite à gants.

En redevenant sérieux, cette proposition de loi est aussi absurde que stupide. D'abord parce que la prostitution est partout et que vouloir l'interdire c'est vouloir règlementer des rapports humains  à travers toutes nos relations.

D'autre part parce que l'interdire c'est paradoxalement la développer. Enfant, je n'ai jamais autant regardé de films (dont pas mal de navets) QUE parce qu'il y avait le carré blanc. Pas pour voir un bout de sein ou trois poils en bataille. Juste pour braver l'interdit.

Et l'interdit, il risque d'être saumatre pour ces filles, à qui je porte le plus grand respect car, accueuillir chez soi la misère du monde c'est une chose. L'accueillir EN soi, c'en est une autre. Et leur quotidien déjà délicat risque fort de s'aggraver si elle n'ont plus la protection de la rue (paradoxalement). Je crois que c'est un point que Madame la Ministre dans son désir certainement généreux de ne plus voir des femmes et aussi des hommes s'avilir ou être avilis pour de l'argent n'a pas vu.

Interdire la prostitution c'est ouvrir grand la porte aux maquereaux de pacotille, aux salauds de tous poils aux véritables esclavagistes et négriers modernes. Ils sont déjà assez nombreux, pas la peine de faire venir la relève en avance. C'est aussi pousser les faibles dans la toile des enfoirés qui demandent un "petit service" en plus pour que la serveuse ou la secrétaire garde sa place si convoitée. C'est enfin dire aux pauvres types qui prennent les femmes par la violence faute d'avoir l'élégance de les courtiser : Allez y ! vous n'aurez qu'a dire que vous l'avez payée. Vous risquez moins comme client que comme violeur.

Bref, interdire la prostitution est une idée stupide, mais Anne-Sophie, Martine, Véronique, Liliane (*)et quelques autres vous en convaincront mieux que moi.

(*) Les noms ont été changés pour les besoins du billet, ainsi que pour ma sécurité personnelle 

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