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Billet de blog 13 avril 2011

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Les Tsunamis du Pathos

Oyez oyez braves gens! Le dernier tome de l'encyclopédie des catastrophes naturelles et autres détresses de la planète est disponible. Comme d'habitude ne le cherchez pas chez votre libraire préféré, mais au rayon CD tendance Pathos.

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Oyez oyez braves gens! Le dernier tome de l'encyclopédie des catastrophes naturelles et autres détresses de la planète est disponible. Comme d'habitude ne le cherchez pas chez votre libraire préféré, mais au rayon CD tendance Pathos.

Quelle époque formidable ! Désormais, et depuis bientôt deux décennies, pour se souvenir des détresses qui secouent notre planète plus besoin de compiler articles, documentaires, livres ou autre billevesées intellectuelles. Il suffit de classer pieusement par année de sortie les conglomérats d'artistes qui se pressent aux portes des studios pour apparaître sur la compilation "Made in Solidarité" du moment.

Le principe de toute cette soupe dérisoire qui permet, en jouant sur l'émotion et la corde sensible, de polluer un peu plus la planète en mettant sur le marché des tonnes de rondelles de plastique argenté, est que toute catastrophe doit en engendrer une autre.

C'est pour ça qu'on retrouve fréquemment le Polnareff de secours dans ces "oeuvres" accompagné de tous ses potes, Tina Arena en tête.

Et tout est bon pour se réunir en studio et brâmer ensemble, comme si l'on se sentait concerné, des paroles lénifiantes sur des musiques que le moindre des handicapés du binaire renierait (à part Indochine bien sur, ou la pauvreté musicale n'a d'égale que la volonté de Nicolas Sirkis de figurer indéfiniment son age mental, boutons d'acné en moins).

Que ce soit un tremblement de terre, un tsunami, les orphelins de Calcutta, le respect du fair-play dans les stades, le racisme, le sida, les maladies nosocomiales, les chiens écrasés et les chats noyés, le Tibet et j'en passe. Tout est PRESQUE bon.

Je dis PRESQUE bon parce que le tremblement de terre en Afghanistan ou des populations ont tout perdu et se sont retrouvées sans-abri en hiver dans la montagne n'a pas suscité l'engouement du tsunami en Asie ou des people ont bien failli mettre au pied de la lettre l'expression "Etre au creux de la vague"...Diable ! il faut aussi que cesoit sexy. "La misère est moins pénible au soleil" chantait Azanavour

Des petites galettes, avec de vrais morceaux d'artistes dedans mais qui en rapportent des grosses. Artistes bénévoles s'entend, qui généreusement ont quitté sur injonction de leur agent ou de leur maison de disque, leur retraite dorée : "parce que c'est bon pour ta notoriété Coco", ou pire qui font le plus improbable des come-back en signalant ainsi que "non ils ne sont pas en tournée avec les Rubettes depuis 1974", ni qu'ils pointent à l'animation annuelle du parking d'un supermarché de sous-préfecture et encore moins qu'ils sont morts (ce qui finalement serait le moins pathétique de tout). Comble du cynisme, on a appris que John Lennon au sortir de son mausolée avait abandonné ses droits d'auteur dans la dernière rondelle pour le Japon...

Et après ? Une fois le clip, avec la classique superposition de morceaux de bravoure (deux paroles), de chacun mis en scène dans des décors tantôt différents, tantôt identiques, tourné ,et la pub lancée, chacun retourne à ses occupations. Quand ils en ont...

Parce qu'après tout, ce que l'on vous refourgue à prix d'or en vous disant que les stars du système ont "généreusement" abandonnés leurs droits, c'est de la location de studio, du travail d'ingé son, de cameramen, de fabrication des CD et de publicité...sans oublier la production, qui elle ne travaille pas bénévolement

Production des maquignons du disque qui ont à chaque larme, chaque détresse, chaque cadavre flottant, l'occasion d'un jackpot à moindre

coût. L'opportunité de faire de la pub gratuite pour leurs" salariés" poulains et d'écouler leurs invendus dans la foulée

Charity businness n'a jamais aussi bien porté son nom. Un biznès bien ordonné et fnalement plus profitable que de lancer un nouveau chanteur. Un de ces éphémères que l'on retrouvera un soir de désoeuvrement en zappant sur une chaîne musicale quand passe la séquence " kitsch ", et qui prépare activement depuis quinze ans son second single.

Aujourd'hui c'est le Japon qui est tête de gondole dans l'opération commerciale qui consite à vous délester d'une quinzaine d'Euros pour en reverser royalement trois ou quatre.

A qui au fait ? Une association aussi connue que les "observatoires de recherche et d'étude" et autres organismes fantômes ou officient les improbables "Invités de Médiapart" dont la fonction n'est que se payer unetribune gratuite là ou tous les journaux leur ont refusé leurs colonnes.

Je n'achèterais pas ce disque, pas plus que je n'ai acheté ses prédecesseurs bâtis sur le même modèle de l'exploitation de la misère et du lacrymal à des fins commerciales.

Même pour les Restos du Coeur, et même si l'engagement (spectacle+tournée) y est moins feint, je préfère faire directement un don plutôt que d'alimenter ne serais-ce que pour un euro les caisses d'Universal Music.

Et pour ce qui est de la musique et du Japon, il me reste le "Made in Japan" de Deep Purple dont j'ai mis un extrait exergue de ce blog

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