Comme si le ciel avait lui aussi décidé de pleurer...Comme s'il avait voulu cacher sous des volutes noirs le chagrin, la douleur et les pleurs. La colère aussi.
"Morning in the aerodrome,
The weather warmer, he is colder.
Four men in uniform
To carry home my little soldier. "
Et ce froid. Humide , trempant jusqu'aux os malgré le stoïcisme des camarades présent davant les cerceuils drappés de tricolore. Ultime hommage à ceux morts au combat.
"What could he do?
Should have been a rock star."
But he didn't have the money for a guitar.
"What could he do?
Should have been a politician."
But he never had a proper education.
"What could he do?
Should have been a father."
But he never even made it to his twenties.
What a waste -- "
Et cette musique lugubre. La sonnerie aux morts. Le tocsin des militaires. A peine réhaussée par la Marseillaise. Et ces valeurs exaltées par ce chant. Fallait il ? Ne fallait il pas ? Devions nous porter nos valeurs hors de France, Devions nous considérer que cela ne nous concerne pas ? Le bilan n'est pas prêt. Le sera t'il un jour ?
"Give the kid the pick of pips,
And give him all your stripes and ribbons.
Now he's sitting in his hole,
He might as well have buttons and bows. "
Et ce rassemblement improbable qui fait se cotoyer un bref instant Harlem Désir, sa main de "touche pas à mon pote" tendue, et Jean Marie Le Pen son bras de "dehors les immigrés" levé. Est ce tout ce cela qui fait une Nation ? Et faut il qu'il y ait autant de morts pour qu'on se ressoude derrière la République ?
Et ce Président. Petit, si petit. Malingre, empoté comme un canard sous la flotte. Engoncé sous la pluie battante. Je ne l'aime pas. Mais ce jour, écrasé par sa charge, martelé sous les gouttes qui font un écho à ses paroles commes d'improbables applaudissements sur le pavé ce ne sont pas ses valeurs guerrières et populistes qui sortent des micros.. «L'armée française, c'est l'expression de la détermination de la France à défendre l'idée qu'elle se fait d'elle-même».
Puisses t'il retenir les mots qu'il dit pour les appliquer à sa politique...
Et toujours cette putain de pluie...